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Le projet d'une banque postale renvoyé aux calendes grecques
Les appréhensions des banquiers ont eu raison du projet
Publié dans El Watan le 10 - 02 - 2014

Le projet de banque postale est retombé dans les oubliettes. Il n'est aujourd'hui «plus à l'ordre du jour, en l'absence d'un cadre juridique», nous dit-on chez Algérie Poste (AP). Ce n'est qu'une demi-surprise quand on sait que tout ce qui fait référence à ce projet a aujourd'hui disparu de la scène.
D'abord, l'idée d'ériger la poste en une banque date de l'époque de l'ex-directrice d'AP, Ghania Houadria, en poste entre 2003 et 2008. Depuis, l'entreprise a vu passer cinq autres DG et presque autant de ministres du secteur. Ensuite, en 2008, dans le cadre du projet E-Algérie 2013, une stratégie devait permettre l'ancrage définitif des TIC en Algérie. «Il était question d'actions visant la création d'une banque postale», nous dit Younes Grar, ancien conseiller auprès du ministre de la Poste et des Technologies de l'Information et de la communication. Or, cette stratégie a été un échec et plus personne n'en parle.
D'autre part, l'ancien ministre du secteur, Moussa Benhamadi, avait désigné «en 2010 un conseiller qui devait s'occuper particulièrement de ce projet». Depuis, le ministre a dû céder son poste. Enfin, la nouvelle loi devant régir le secteur de la poste et des télécommunications avait apporté un ancrage juridique à ce projet et définissait ses orientations. Elle autorisait Algérie Poste à «créer un service d'épargne postale, une banque postale et à élargir la gamme des prestations financières offertes à sa clientèle». Présenté et débattu à l'assemblée populaire nationale, le texte de loi a été finalement retiré en octobre dernier après l'arrivée à la tête du secteur de la nouvelle ministre, Fatma Zohra Derdouri.
Réticences bancaires
Le nouveau DG d'Algérie Poste s'était réjoui au milieu de l'année dernière de l'apport qu'aurait une banque postale aussi bien pour les clients que pour l'entreprise, mais c'était avant que le texte ne soit retiré. Au-delà de ces facteurs conjoncturels, il semble toutefois que la résistance face à la concrétisation de ce projet vienne surtout de la communauté bancaire.
Selon Younes Grar, outre «le problème d'absence d'un cadre juridique», il y aurait du côté des banques une certaine «peur d'avoir à la même table un établissement qui leur ferait de la concurrence sur leur métier sans avoir les mêmes compétences». Car, quand on dit banque postale, «on pense tout de suite que la poste devient une banque et donc change de tutelle. Je sais que cela a posé quelques problèmes».
Dans l'état actuel des choses, «avec son réseau, une banque postale constituerait une menace pour les banques dont le réseau est moins étoffé et qui ne couvre pas tout le territoire», confirme une source proche d'Algérie Poste. Le réseau d'AP est au moins deux fois plus important que le réseau bancaire qui compte 1500 agences.
Du côté de la communauté bancaire, deux versions s'opposent. L'arrivée d'un nouvel établissement bancaire, même s'il est une filiale d'une poste ne peut que «stimuler la concurrence», nous dit-on. Pour Nasser Hideur, secrétaire général la banque Al Baraka, «il n'y a aucune raison pour que les autres banques du réseau soient hostiles à un tel projet». La situation aurait été la même si «nous devions accueillir une nouvelle banque étrangère». Au contraire, la concurrence serait d'autant plus souhaitable qu'elle permettrait «l'amélioration du taux de bancarisation grâce aux 3500 bureaux de poste répartis sur l'ensemble du territoire national, soit un guichet pour plus de 10 000 habitants alors que le réseau bancaire actuel n'offre qu'un guichet pour 25 000 habitants».
L'offre de services bancaires ne serait que meilleure pour «les populations qui en sont dépourvues ou qui ne peuvent y accéder, notamment dans les zones rurales». Une autre source bancaire reconnaît toutefois «la réticence» des banques de la place quant à la création d'une banque postale en raison particulièrement de l'aspect payement électronique. L'idée était que la banque postale puisse domicilier aussi bien les particuliers que les commerçants. La carte CCP faisant «la double opération» de retrait et aussi de payement en cas d'achat. Le problème est que les banques «ne voulaient pas perdre» les comptes courants de leur clientèle de commerçants. La communauté bancaire «ne voulait pas non plus voir la poste faire des prêts aux particuliers» pour des raisons de contrôle prudentiel, de gestion des risques, de capacité d'endettement. Le fait est que les ressources de la poste ne font que «transiter» depuis les autres secteurs vers les clients.
Crédits ou pas crédits
La poste possède déjà certaines caractéristiques de la banque sans en être une puisqu'elle collecte les ressources, elle est dans le système de monétique et de télécompensation, ainsi que dans le réseau de la caisse de payement bancaire. Cependant, elle ne distribue pas de crédit et ne permet pas l'épargne rémunérée, même si elle accueille un certain nombre de comptes de la Cnep Banque. Son intérêt, explique M. Hideur, réside notamment dans l'élargissement de «l'activité financière aux opérations de crédit aux particuliers voire aux entreprises».
Certains estiment que la banque postale ne devrait pas avoir pour mission de faire du crédit aux entreprises, car c'est d'abord «un instrument de bancarisation des ménages». D'autres, comme le secrétaire général d'Al Baraka, considèrent qu'elle permettrait justement «d'orienter les ressources considérables des comptes CCP au financement de l'activité économique, directement à travers le crédit aux entreprises si cette option est retenue». A défaut, elle pourrait la financer indirectement «par le biais des crédits aux ménages, notamment pour le financement du logement».
Mise à niveau
Pour autant, s'il devait être remis à l'ordre du jour, le projet de banque postale nécessiterait quelques préalables. «Une mise à niveau organisationnelle et une formation pour les ressources humaines», insiste M. Grar. Si, actuellement, la poste peut concurrencer les autres banques en volume de transactions et en présence sur le terrain, du point de vue de la maîtrise des métiers de la banques «elle n'est pas encore prête.» Il faudrait «s'assurer que les actions de formation et de modernisation ont abouti à une véritable mise à niveau à même de garantir une gestion professionnelle et performante des opérations bancaires», estime M. Hideur. C'est surtout «le système d'information et les dispositifs de contrôle interne et de gestion des risques» qui sont à regarder de près dans le mesure où ils sont le gage de «qualité, de sécurité et pérennité» de ces nouvelles prestations. Selon les experts, mettre en œuvre un projet de banque postale en filialisant les activités financières de la poste prendrait deux à trois ans pour se concrétiser.


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