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«Il faut saisir cette chance»
Paul van Son. PDG de l'initiative industrielle Desertec (Dii)
Publié dans El Watan le 24 - 03 - 2014

Dans cet entretien, Paul van Son, PDG de l'initiative industrielle Desertec (Dii), affirme que «les énergies renouvelables engendreront une croissance inclusive en Algérie», avec à la clé «la création d'emplois, la formation de la main-d'œuvre, l'ouverture de centres de production, et des transferts technologiques».
-Le groupe Sonelgaz et l'initiative industrielle Desertec (Dii) ont signé, il y a deux ans, un accord de coopération. Desertec propose d'accompagner le plan algérien de développement des énergies renouvelables. Que gagnera concrètement l'Algérie de Desertec notamment en matière d'emplois durables ?
Au-delà de la production d'électricité, le programme algérien de développement des énergies renouvelables vise à doter l'Algérie d'un tissu industriel compétitif. L'éclosion de nouvelles entreprises et la consolidation du savoir-faire algérien permettra d'augmenter progressivement le taux d'intégration industrielle locale, et donc le nombre d'emplois créés pour les Algériens. D'après l'étude menée par Sonelgaz et Dii, les perspectives d'emplois liées au développement des énergies renouvelables sont particulièrement prometteuses dans le cas de l'Algérie. Deux facteurs favorisent cet impact positif.
D'une part, le pays dispose déjà d'une base industrielle qui lui permettra de fabriquer dès le départ une part importante des composants sur place, les exigences de création de valeur au niveau local étant de toute manière garanties par la loi en Algérie. D'autre part, les technologies solaires concentrées, photovoltaïques et éoliennes mobilisent énormément de main-d'œuvre, que ce soit dans la fabrication des composants, dans la construction des centrales ou dans leur fonctionnement et leur maintenance. Les besoins de compétences dans le secteur des énergies renouvelables sont bien réels. L'Algérie a d'ailleurs déjà commencé à former de jeunes Algériens afin qu'ils acquièrent un métier dans cette filière en pleine expansion.
-Depuis deux ans, qu'est-ce qui a été réalisé de concret ? Quelles sont les obstacles qui se dressent devant le partenariat Sonelgaz-Dii ?
Concrètement, Sonelgaz et Dii ont finalisé l'année dernière une étude de faisabilité sur le développement des énergies renouvelables en Algérie. En plus de l'impact socio-économique, nos équipes respectives ont déterminé l'importance des gisements en énergies solaires et éoliennes, et ont identifié des sites potentiels pour la construction des centrales. Nous avons évalué les différentes technologies et avons examiné la capacité du réseau électrique à accueillir le surplus d'électricité.
Les coûts de production d'électricité entre énergies renouvelables et combustibles fossiles sur les marchés algérien, italien et espagnol ont été comparés. Nous nous sommes également penchés sur les cadres réglementaires et types de financements dans le but d'attirer plus d'investisseurs. Notre étude propose en outre un modèle économique rentable pour un projet d'exportation d'électricité à long terme de l'Algérie vers l'Italie d'un volume de 1000 MW sous des conditions particulièrement favorables. Ce travail, bien qu'indispensable, ne bénéficie pas toujours d'une visibilité à la hauteur des efforts fournis. Or, les premières réalisations dans le renouvelable en Algérie découlent directement de ces analyses. Sonelgaz a commencé avec une première tranche de 400 MW de projets photovoltaïques dont une grande partie des sites correspondent à ceux identifiés dans l'étude. De nombreux projets suivront.
-Une étude intitulée «Desert Power 2050» produite par Dii, avance que «les pays de la région MENA réaliseraient 63 milliards d'euros en exportant jusqu'à 20% des besoins en électricité de l'Europe.» Mais l'Europe ne veut pas importer de l'électricité. Et quand bien même l'Europe voudra en importer, l'interconnexion du système électrique reste à réaliser avec des investissements colossaux. Est-il intéressant économiquement pour l'Algérie de se suffire de produire de l'énergie renouvelable exclusivement pour sa consommation domestique ?
Nos analyses montrent que l'électricité d'origine photovoltaïque et éolienne produite et vendue sur place serait dès aujourd'hui moins coûteuse que celle générée par les centrales à gaz algériennes, ce au prix international du gaz naturel. Il est possible d'obtenir un coût moyen actualisé du kWh (LCOE) pour l'éolien se situant entre 6,5 ct€/kWh et 8,5 ct€/kWh et pour le photovoltaïque un LCOE de l'ordre de 8,5 10,5 ct€/kWh. En ce qui concerne le solaire concentré, ses coûts de production qui sont aujourd'hui encore «hors marché» seront amenés à diminuer dans les années à venir pour devenir complètement compétitifs à terme. L'Algérie a intérêt à développer ses capacités de production d'énergies renouvelables dans tous les cas.
En fait, pourquoi mettre en opposition consommation domestique et exportation ? Tout d'abord, les ressources renouvelables algériennes sont abondantes, donc les exporter ne signifie en aucun cas moins d'énergie pour les Algériens. Ensuite, avoir accès à un marché plus important comme l'Europe justifiera d'autant plus l'accroissement des capacités industrielles locales, soit autant d'opérateurs algériens compétents pouvant s'engager sur le marché local. La surproduction électrique espagnole et italienne empêchant des importations du côté européen ne durera pas éternellement.
A long terme, une interconnexion entre l'Algérie et l'Europe sera rentable comme le montre «Desert Power 2050». Le scénario de cette étude prévoit que les coûts de l'électricité de la région MENA soient bien plus bas qu'en Europe et que la demande de cette dernière augmentera fortement dans les prochaines décennies. Ce n'est pas une utopie, mais un scénario bien réaliste. Il faut que l'Algérie saisisse cette chance, sans quoi d'autres pays prendront sa place sur ce marché prometteur.
-Actuellement, la consommation de l'électricité est subventionnée en Algérie. Le gouvernement compte aussi consacrer davantage de subventions pour l'électricité verte. Tout cela grâce à la manne financière issue de la rentre pétrolière. Un tel système est-il viable à long terme ?
Ce que nous demandons aujourd'hui, ce sont des conditions de concurrence équitables entre énergies renouvelables et combustibles fossiles.Certes, les énergies renouvelables nécessitent généralement des investissements importants, mais il faut les mettre en relation avec les 400 milliards d'euros de subventions aux énergies fossiles qui sont dépensées chaque année dans le monde d'après l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Les énergies renouvelables engendreront en fait une croissance plus inclusive : création d'emplois, formation de la main-d'œuvre, ouverture de centres de production, transferts technologiques et de connaissance. C'est un formidable outil de développement local.
-Le projet Desertec promet de «favoriser le développement d'industries locales et un transfert de connaissances au profit des Algériens». Quelle en est la garantie ?
Nous avons effectué avec Sonelgaz une cartographie des entreprises algériennes, identifiant des opérateurs dans différents secteurs pouvant être associés au programme algérien. L'Algérie compte aussi de nombreux projets de R&D et travaille au développement des filières de formation spécialisées. L'objectif que nous poursuivons, c'est que les pays MENA s'approprient les technologies éoliennes, photovoltaïques et solaires concentrées. Nous nous sommes formellement engagés auprès de Sonelgaz à encourager nos partenaires à faire du transfert de savoir-faire un élément essentiel des services proposées par les entreprises étrangères lorsqu'elles soumissionnent à un appel d'offres en Algérie. Desertec, ce n'est pas un projet européen pour les Européens, mais une initiative dont bénéficieront avant tout les pays MENA.


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