Douze familles risquent l'expulsion de leur habitation dans la commune d'Alger-Centre. Ces familles occupent, depuis l'indépendance, un immeuble sis au 1 rue Réda Houhou. «Nous avons toujours habité dans ce bâtiment, nous nous acquittions de nos loyers régulièrement, avant que le nouveau propriétaire ne décide de nous mettre dehors», raconte un résidant de l'immeuble. Selon lui, ce bâtiment appartenait à un colon qui l'a vendu à un Algérien, avant que ce bien immobilier ne change de propriétaires à plusieurs reprises. «Les locataires estiment que la transaction était, à l'origine, illégale, dans la mesure où elle a été effectuée selon la réglementation française», raconte notre interlocuteur, qui estime que l'Etat devrait récupérer cet immeuble. «La première transaction a été effectuée en 1964 entre le propriétaire français et l'acheteur algérien. Les documents ont été établis par l'administration française sans que ce bien soit déclaré vacant», ce qui est, aux yeux des locataires, «anormal». Ainsi, après que cet immeuble ait changé de mains à maintes reprises, le dernier acheteur refuse de percevoir les frais de location et a demandé aux familles de quitter les lieux. Une action en justice a été même intentée. Le tribunal, apprend-on, a décidé, il y a quelques semaines, de reporter cette affaire. Les douze locataires, avec femmes et enfants, bien que croyant dur comme fer qu'ils sont dans leur droit et ne peuvent être expulsés, vivent dans la crainte et l'appréhension d'un avenir incertain.