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Ce fantôme qui hante la France
Il y a 20 ans, le génocide rwandais
Publié dans El Watan le 08 - 04 - 2014

Le Rwanda, ce petit pays d'Afrique centrale, commémorait hier l'un des génocides des plus épouvantables de l'histoire moderne. Le pays des Milles collines a ravivé, hier, le douloureux souvenir des centaines de milliers (800 000, selon l'estimation officielle) de victimes, majoritairement tutsies, tuées à la machette et au gourdin.
Entre le 6 avril 1994, quand l'avion du président hutu Juvénal Habyarimana de retour de négociations à Arusha (Tanzanie) fut abattu à Kigali, et le mois de juin, le sang a coulé à flots dans les quatre coins du Rwanda. Et avec la bénédiction des anciennes puissance coloniales : la Belgique et la France. Une très mauvaise conscience qui hante encore les responsables de l'Hexagone, qu'ils soient de droite ou de gauche. Les autorités rwandaises, en tout cas, continuent d'accuser la France, alliée en 1994 du régime du président Juvénal Habyarimana, d'être mêlée au génocide. Alors que Paris s'apprêtait à se joindre à la commémoration, après un début de réconciliation amorcée en 2010 par Sarkozy, le président Rwandais Paul Kagame a rallumé la braise.
Dans un entretien à l'hebdomadaire Jeune Afrique paru hier, il a accusé la France sinon d'avoir été acteur des massacres, du moins de les avoir couverts. Il en a remis une couche, hier, dans son discours d'ouverture des commémorations devant 30 000 spectateurs rassemblés au stade Amahoro de Kigali. «Aucun pays n'est assez puissant, même s'il pense l'être, pour changer les faits», a-t-il déclaré en anglais. Et de lancer, en français : «Après tout, les faits sont têtus», déclenchant les acclamations des 30 000 spectateurs.
C'est dire que vingt ans plus tard, au Rwanda, on ne croit pas à la thèse du caractère «humanitaire» de la fameuse et fumeuse opération Turquoise lancée en juin 1994, sous l'égide de l'ONU, forte de 2500 soldats français. Pour Kigali, cette opération française était un moyen déguisé pour «aider les responsables du génocide à fuir».La France officielle nie évidemment cette lecture des événements. C'est pourtant l'un de ses bras armés, un des responsables de cette opération, qui a détruit son dispositif de défense.
Un acteur de «Turquoise» soulage sa conscience
Un ex-officier français engagé en 1994 au Rwanda a avoué, hier, que l'opération militaire française Turquoise n'avait eu que tardivement un caractère humanitaire. «Nous ne sommes pas partis pour une mission humanitaire, nous sommes partis pour une mission d'intervention militaire, très classique en Afrique à l'époque, où la France cherchait à imposer sa solution de paix», a jugé Guillaume Ancel, à l'époque capitaine de 28 ans, interrogé par la radio France Culture. «Je suis parti avec pour ordre d'opération de préparer un raid terrestre sur Kigali (...). Quand on fait un raid sur Kigali, c'est pour remettre au pouvoir le gouvernement qu'on soutient», a précisé ce vétéran du Rwanda, spécialisé dans le guidage des frappes aériennes et qui a quitté l'armée en 2005 avec le grade de lieutenant-colonel. Il a confirmé ainsi ce qu'a soutenu, en 2010, un ancien sous-officier de gendarmerie, membre des forces spéciales déployées au Rwanda en 1994, qui avait exprimé son «trouble sur cette opération».
Kagame remue le couteau et humilie la France
C'est dire que le président Paul Kagame a eu alors beau jeu, hier, d'accabler la France devant le monde entier en la désignant clairement comme une complice d'un génocide. Cette accusation a poussé Paris à annuler le déplacement prévu de la garde des Sceaux, Christiane Taubira, pour représenter la France aux commémorations. Le Quai d'Orsay a alors annoncé dans la foulée que la France annulait sa participation aux commémorations avant de confier la lourde tâche à son ambassadeur à Kigali, Michel Flesch. Mais, coup de théâtre, celui-ci a été prié, dimanche soir, de rendre son accréditation lui permettant d'assister aux cérémonies officielles. Une deuxième humiliation pour la France, qui se voit interdite de verser des larmes de crocodile après avoir été désignée «coupable» du génocide.
De fait, le dur chemin de la réconciliation franco-rwandaise a du plomb dans l'aile. C'est un missile diplomatique qu'a reçu hier la France devant les représentants de plusieurs pays qui assistaient à Kigali, dans une atmosphère de recueillement, à l'allumage de la «flamme du deuil» qui brûlera durant 100 jours, le temps qu'a pris l'horrible génocide.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, en a profité pour dire la «honte» des Nations unies de n'avoir pas pu empêcher le génocide de 1994. En écho, le président américain Barack Obama estimait que le génocide n'était «ni un accident ni inévitable». Il a également salué la «détermination» des survivants «qui ont refermé les plaies anciennes et reconstruit leurs vies».
François Hollande et la France, quant à eux, devraient faire une introspection et un examen de conscience sur cette page sombre de leurs aventures africaines, comme le fut la guerre d'Algérie notamment.


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