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«Il nous faut des gardiens du patrimoine pour protéger les douirette de La Casbah des squatteurs»
Belkacem Babaci. Président de la fondation Casbah
Publié dans El Watan le 06 - 09 - 2014


- Que reste-t-il de la vieille médina d'Alger ?
Que des souvenirs, des histoires et des légendes enfouies au cœur de chaque pierre des vieilles maisonnettes dégradées. Concrètement, d'après un bilan établi en 2007 par l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés et après élargissement du périmètre de La Casbah d'Alger jusqu'à sa périphérie, il y a quelque 1816 bâtisses habilitées à la restauration et la réhabilitation. Ils représentent 83% du nombre total de parcelles à La Casbah, estimé à 2189 maisons.
Sur ces 1816 bâtisses qui tiennent encore le coup, 60% sont en état de dégradation partielle à avancée, 10% sont en état de ruine et 10% sont fermées ou murées. Pour nous, au cœur de La Casbah, 680 douirette résistent encore et peuvent faire l'objet de réhabilitation, voire même de restauration.
- Y a-t-il des métiers ancestraux qui résistent encore ?
Oui ! Mais sur les 50 métiers qu'englobait La Casbah, plus de la moitié a disparu. Entre autres les dinandiers, les «debaghine» (teinturier), les «fekhardjia» (potiers), les «siaghine» (bijoutiers) et les «khabazine» (boulangers traditionnels). Dans notre vision avant-gardiste, la principale artère de La Casbah pourrait très bien être transformée dans le cadre du Plan de sauvegarde et de restauration de La Casbah en une ruelle commerciale pour ressusciter ces anciens métiers.
- Qu'en est-il de cette campagne de délogement initiée par la wilaya ?
Ce sont des opérations d'une extrême urgence. Vu l'état de dégradation des douirette, déloger ces familles est plus que nécessaire pour sauver les vies de ces personnes et ce qu'il reste de ces maisonnettes. Même s'il y a des cas sociaux qui nécessitent une certaine prise en charge de la wilaya, il existe beaucoup de squatteurs qui ont débarqué dans ces maisons vides dans l'espoir de bénéficier d'un logement.
Parce que l'opération de relogement doit être accompagnée d'une très grande rigueur et d'un suivi, nous avons proposé en tant que fondation Casbah de fermer tous les accès des petites douirette par des pans de murs. Vu que cela n'est pas suffisant pour arrêter les squatteurs, nous avons aussi suggéré de créer un nouveau métier, celui de gardien du patrimoine.
Notre vision est de charger des jeunes de La Casbah, y compris les repris de justice, dans le cadre de la réinsertion dans la société, de veiller sur ces bâtisses et de parer à toute tentative de squat ou de retour de familles déjà relogées. Cette proposition que nous avons déjà menée sur le terrain dans le passé a apporté ses fruits. C'est presque l'unique solution pour protéger ces maisonnettes d'une grande richesse culturelle et historique. Des maffieux les ont transformés en fonds de commerce, au point de vendre ces petites douirette par chambre.
- Combien de fois La Casbah d'Alger a-t-elle bénéficié d'opérations de relogement ?
Plusieurs fois. La plus importante reste celle menée du temps de l'ex-gouverneur d'Alger, Cherif Rahmani, où près de 1005 familles ont été relogées. D'autres opérations ont suivi, mais le problème qui perdure est l'absence de suivi, d'où la nécessité de placer ces gardiens du patrimoine. Surtout que l'opération de restauration n'est pas une affaire à prendre à la légère et doit impérativement passer par des étapes.
La première consiste à mettre en état de restauration la maison en question, en enlevant tout ce qui alourdit la bâtisse et empêche le soleil d'y pénétrer. Il faudra ensuite, en deuxième étape, la laisser un certain temps pour qu'elle se stabilise et que les rayons de soleil absorbent le surplus d'humidité. Ce n'est qu'à ce moment-là que la 3e étape commence, qui est la restauration ou la réhabilitation, selon son degré de dégradation.
- Qu'en est-il des travaux d'urgence déjà lancés à La Casbah ?
En prévision du Plan de sauvegarde et de mise en valeur du secteur de sauvegarde de La Casbah d'Alger, le projet des mesures d'urgence intervient pour arrêter tous les processus et phénomènes de dégradation et de détérioration, et ce, en passant, pour les cas critiques, à des investigations plus détaillées, fixant ainsi avec précision les différentes sources de dégradation. Elles se sont développées en 2 phases et ont touché 717 maisons.
La 1re a couvert 394 maisons et la 2e, toujours en cours, couvre 323 maisons. 24 bureaux d'études et 150 entreprises sont actuellement sur le terrain. Pour la mise en œuvre de ces travaux, une enveloppe de 1 milliard et demi de dinars a été dégagée. Pour le Plan de sauvegarde, qui est encore dans la phase d'attaque, une somme de 25 milliards de dinars est dégagée, mais non consommée à nos jours.
- Selon la fondation Casbah, quel est l'avenir de la médina d'Alger ?
Il faudra mettre à exécution tous ces programmes prévus par l'Etat, sinon La Casbah va vivre des périodes très difficiles. Il est vrai qu'il est impossible de faire revenir la belle ambiance d'antan, mais on peut tout de même préserver ce qu'il en reste et les perpétuer pour qu'ils demeurent les éternels témoins de l'histoire de la vieille médina d'Alger.


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