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«Il faudrait avoir des films et des salles, le reste viendra»
Abdelghani Zekri, responsable de la cinémathèque d'Oran
Publié dans El Watan le 30 - 10 - 2014

-Pourquoi les oranais boudent-ils les salles obscures ?
D'abord, il faut se poser la question suivante : y a-t-il des salles de cinéma à Oran ? Je ne pense pas ! Il y a la Cinémathèque qui essaie de faire du cinéma, de projeter des films dans des conditions plus ou moins dans les normes. Sinon, il y a une, ou peut-être deux salles gérées par des privés, mais qui sont des salles fantômes. Depuis l'année 1987, les salles de cinéma d'Oran ont été louées à des privés pour plusieurs raisons : d'abord, à cette époque déjà, ces salles commençaient à fermer les unes après les autres, et puis, autre raison, on assistait cette année à la dissolution du CAIC (Centre algérien de l'industrie cinématographique).
A partir de ce moment-là, les privés à qui on a confié les salles n'avaient plus de films. Comment pouvaient-ils alors ramener des films pour les projeter dans des salles ? Par la suite, ces derniers ont bifurqué vers la projection vidéo, et à partir de ce moment-là ça ne travaillait pas de la même façon qu'auparavant sur le plan de la distribution. C'est devenu des salles de consommation d'images. Après, comme chacun le sait, est arrivée la décennie noire et les gens ont commencé à déserter les salles de cinéma. Les gens ont commencé à ne plus fréquenter de lieux publics par peur ou par angoisse. Les gérants de salles commençaient à fermer les uns après les autres, et ma foi, si on prend un jeune qui est né en 1990, aujourd'hui, du haut de ses 24ans, il n'a pas grandi avec la culture des salles obscures. Fréquenter les salles de cinéma est une habitude qui a carrément disparu.
-Mais il reste la Cinémathèque...
Vous savez, intérieurement, je me pose la question : quelle est l'utilité d'une Cinémathèque si celle-ci n'est pas entourée par d'autres salles de cinéma ? Etant donné que la mission d'une Cinémathèque n'est pas la même que d'une salle commerciale (avec ce qu'elle comprend de grands spectacles, grande publicité, grandes affiches…). Il faut savoir que c'est à partir de ces grandes salles que la Cinémathèque peut se nourrir de cinéphiles. Sinon, il faut noter que dans toutes les Cinémathèques du monde, on ne trouve pas un grand public, car les films qui y sont projetés ne peuvent pas avoir de diffusion commerciale, des films thématiques de différents pays… Pour l'anecdote, je me souviens de certains étudiants qui préparaient des masters sur le cinéma venir solliciter l'aide de la Cinémathèque. Quand on leur demande quel est le dernier film qu'ils sont allés voir dans une salle obscure en Algérie, ils nous répondent : «Jamais !»
-Comment faire pour y remédier ? Quelle est la recette pour que les gens renouent avec les salles obscures ?
Je pense tout de même qu'il faudrait au préalable rouvrir certaines salles, accaparer le centre-ville ne serait-ce qu'avec 4 ou 5 salles (bien sûr, avec tous les équipements nécessaires et les projections dans les normes).
-Est-ce que le festival du film arabe qu'abrite Oran a apporté un plus ?
Oui, mais seulement durant la tenue du festival. On sent un engouement certain de la part des oranais pendant la semaine du festival du film arabe. On comptait 600 spectateurs par séance à la salle Maghreb, et autant à Es-Saâda.
-Comment peut-on expliquer cela ? Est-ce que parce qu'il y a à chaque fois une grosse couverture médiatique ?
C'est à cause de l'environnement, de l'ambiance qui y règne pendant cette semaine. Toutes les salles sont ouvertes, des réalisateurs, des acteurs sont là, et la ville vit au rythme du festival. Il y a donc à chaque fois une petite révolution, mais qui ne dure qu'une semaine.
-Combien de films en 35mm sont à la disposition de la Cinémathèque algérienne ?
Cela tourne autour de 5000 courts-métrages et 10 000 longs-métrages, mais, hélas, beaucoup de films sont inexploitables. Vous savez qu'un film pour être exploité et diffusé en Algérie doit avoir un visa d'exploitation, et, généralement, le visa d'un film dure 5 années. Après l'expiration du visa, il est directement déposé à la Cinémathèque pour l'entretenir, au besoin le rafistoler, et aussi pour le diffuser une fois de temps en temps. C'était cela, aussi, la richesse de la Cinémathèque. Mais quand les salles sont fermées et qu'il n'y a plus de films, de facto le stock de la Cinémathèque ne se renouvelle pas.
C'est depuis les années 1987-1988 qu'on n'a pas d'organisme de distribution, donc pas d'importations de films… mis à part peut-être quelques distributeurs privés. D'ailleurs, la Cinémathèque algérienne les a grandement aidés en mettant à leur disposition ses salles de répertoire. Vous savez, un film ne peut pas marcher s'il est diffusé seulement dans une seule salle. J'ai appris à travers la presse qu'il va y avoir des assises pour le cinéma. Je crois que c'est une bonne initiative, car il faudrait que tout le monde discute, débatte, pour trouver une solution. Et la solution est facile : il faudrait avoir des films et des salles, le reste viendra…


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