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Noms d'enseignes et pseudos facebook
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Publié dans El Watan le 08 - 11 - 2014

Dans le même panel, mardi dernier, Lila Medjahed, maître de conférences à l'ENS de Mostaganem et directrice du projet «Anthroponymie dans les littératures algériennes» (Crasc) s'est intéressée aux références onomastiques dans l'imaginaire des écrivains algériens. Dans son corpus, elle s'est penchée notamment sur la production «diasporique», celle des écrivains issus de l'émigration. «De la diaspora émergent de nouvelles conceptions de l'algérianité», a-t-elle noté.
Une littérature qui a donné à lire des «représentations de l'algérianité en tant que construction identitaire dans la diversité de ses appartenances». Et de convoquer à ce propos l'œuvre de l'écrivain Sabri Louatah et son roman Les sauvages (Flammarion, 2012). Le roman met en scène un candidat d'origine algérienne, Idder Chaouch, qui s'engage dans l'élection présidentielle face à… Nicolas Sarkozy. A travers le personnage de Idder, la jeune chercheuse s'est interrogée sur les liens qu'entretient l'auteur avec sa culture d'origine.
Pour elle, les éléments onomastiques véhiculés par cette œuvre reflètent le regard d'une génération qui «est restée attachée à l'Algérie, et qui offre des représentations de l'algérianité dans une dimension multiculturelle». «La conception du ‘‘national'' ne peut se faire qu'avec l'hétérogénéité des flux extérieurs d'immigrés» et au «contact des autres cultures» a-t-elle appuyé. «Et cela nous interpelle sur notre identité, nous qui vivons en Algérie», a ajouté Lila Medjahed en soulignant le fait que ces écritures permettent de «traiter l'identité dans toute sa complexité».
Une littérature qui tranche donc forcément avec le modèle identitaire hégémonique décrié par Arkoun dont la conférencière cite volontiers ces mots tirés de son ouvrage Maghreb, peuples et civilisation : «Ici encore, malheureusement, l'idéologie nationaliste privilégiant les seules références arabes et islamiques rejetant – à juste titre – l'usage politique fait de la période romaine par la science coloniale, a rendu difficile et précaire l'exploration de la dimension méditerranéenne de la personnalité maghrébine.»
Frontons à fantasmes
Autre intervenant : Azzedine Malek, doctorant à l'université de Mostaganem qui prépare une thèse sur les enseignes commerciales et les «écrits de la ville». Photos à l'appui, il a analysé les enseignes et les références socioculturelles de leurs auteurs. Il met l'accent sur leur esprit créatif, les libertés qu'ils s'autorisent avec la langue ou encore le phénomène de «l'oralisation de l'écrit» comme ce frontispice : «Quatre saisons : style amiricain» (sic).
Le conférencier a révélé également les ressorts affectifs et subjectifs qui déterminent le contenu de ces enseignes («Nasro télécom» en hommage à Cheb Nasro). Il a aussi mentionné les fantasmes qui les nourrissent («Pizzeria Régina»), la part de la mondialisation, du désir d'ailleurs, et l'influence du discours publicitaire, l'emprise mentale des marques internationales (boutique «Ray Ban», «Calvin Klein»). Dans ce florilège, il a décelé les pièges du bilinguisme, comme l'illustre cet écriteau contradictoire en migrant d'une langue à l'autre : «Madjzara taqlidiya / Boucherie moderne».
«Il veut bien suggérer qu'il offre des prestations modernes mais nous dit en même temps que c'est une boucherie traditionnelle en ce qu'elle respecte le rite musulman», a expliqué le chercheur. Retenons aussi ces incongruités presque oxymoriques dans cette pancarte : «Boucherie du bonheur», et qui ne manque pas de nous rappeler La boucherie de l'espérance de Kateb Yacine. Bref, un champ de recherche inépuisable. Azzedine Malek s'est intéressé, par ailleurs, à ce qu'il appelle «les écritures sauvages» par opposition aux enseignes et affiches officielles.
Les graffitis occupent évidemment une place de choix dans son travail. Citons, en l'occurrence, ce graffiti laissé par des harraga polyglottes : «Dignité-Amor/Imaginar Sonar/ Algérie Espagne/Tigdit/Libertad». «Les graffiti disent la ville d'une façon crue», a commenté l'orateur. Pour lui, «l'écriture dans la ville répond à un besoin communicatif, à une demande sociale». Autre thème qui passionne nos jeunes chercheurs : les pseudonymes, particulièrement ceux charriés par les réseaux sociaux.
Farid Benramdane témoigne : «J'ai une étudiante qui a préparé un magistère sous ma direction, et qui travaille sur les pseudonymes utilisés sur internet. Elle a recensé 3000 pseudonymes sur facebook.» Et d'ajouter : «Il y a une trentaine de thèses, entre magistère et doctorat, consacrées à l'onomastique.» «Il y a des dizaines de milliers de noms que nous sommes en train de recenser», assure notre expert. Farid Benramdane estime toutefois que beaucoup reste à faire : «Sur plus de 3 millions de noms de lieux, on n'a même pas recensé
100 000.»


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