A pied d'œuvre depuis mardi à Djelfa, les 15 membres constituant la chambre nationale ont couronné hier leur conclave par la mise en forme de plusieurs propositions traitant essentiellement des préoccupations exprimées en assemblée générale l'an dernier, soit, pour rappel, un avant-projet de décret sur les honoraires, l'uniformisation des procédures usitées, une charte déontologique et enfin les conditions d'accueil des nouveaux huissiers. Ce dossier, qui vient enrichir les réformes judiciaires, ne requiert plus qu'une seconde lecture et, éventuellement, son approbation par la chancellerie. La chambre a également arrêté, pour les 11 et 12 septembre, la tenue de l'assemblée générale prévue à Djelfa. Rencontré au détour d'un atelier de réflexion, son président, Mohammed Chérif, nous a expliqué l'importance du rôle de l'huissier en tant que vecteur d'investissement économique. « Nonobstant les lois algériennes, qui garantissent la propriété et protègent les biens, l'huissier offre aux investisseurs privés potentiels nationaux et étrangers l'opportunité d'exécuter leurs décisions judiciaires en cas de litiges avec des tiers, ce qui les met dans de meilleures dispositions d'installation et de lancement de projets. » Pour ce faire, devait-il continuer, « il y a lieu de privilégier la formation continue afin de s'assurer une mise à niveau constante, et ce, grâce à un cursus pouvant aller jusqu'à deux ans dans la future école des procédures ». D'autant plus que ce corps sera bientôt confronté à la signification des actes de procédures pénales. En matière civile, il nous communique un taux d'exécution des jugements de 94%, comme on a pu apprendre que 1000 nouveaux huissiers ayant satisfait aux épreuves du concours sur les 11 000 candidats rejoindront la famille des huissiers, qui, faut-il le signaler, connaît aussi des déboires, comme la suspension de 45 de ses membres poursuivis pénalement — depuis 1998 ! — ou pour avoir commis des fautes professionnelles. Enfin, devait conclure notre interlocuteur, « l'Algérie est membre de l'Organisation mondiale des huissiers de justice et officiers publics depuis seulement 1994 et ambitionne déjà de briguer un siège permanent ».