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Béchar : Beni Abbès pleure son ksar
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Publié dans El Watan le 12 - 12 - 2014

De la boue, des amas de branches, des maisons d'argile broyée en mille morceaux… Il ne reste plus grand-chose du prestigieux ksar de Beni Abbès ravagé par les intempéries qui ont frappé cette semaine le sud-ouest de Béchar et fait déborder l'oued Saoura de son lit.
Beni Abbès (Béchar) de notre envoyé
Le soleil se lève encore une fois sur le sud-ouest de Béchar, à 1200 km au sud-ouest d'Alger, après plus d'une semaine d'intempéries. Le grand oued Saoura déborde, causant des dégâts matériels considérables dans plusieurs villages de la région. Mohamed Moussaoui, la trentaine, originaire de Beni Abbès, à 250 km au sud-ouest de Béchar, rencontré à la gare routière de Béchar Djedid, se lamente : «Beni Abbès et Karzaz sont les villes les plus sinistrées.»
Dans le bus menant vers Beni Abbès, les passagers commentent les dégâts. «Comment est-il possible que des ponts construits récemment, comme ceux de Béchar Djedid et Haï Gherassa, n'ont pas résisté, alors que ceux de Abdala, édifiés à l'époque coloniale et de Beni Abbès par les Italiens, ont résisté ?» Un jeune lance du fond du bus : «Construction taïwan !» Reéponse des éclats de rire. A Igli, à 100 km à l'est de Taghit et à 200 km au sud-est de Béchar, les routes ont été coupées pendant une semaine, privant les habitants de nourriture et de gaz. Les résidants de Abadla - dont la route les reliant à Béchar a été ravagée par oued Béchar, sur une longueur de 2 km, ont connu le même sort. Karzaz, à 370 km, a été inondée, alors que toute la partie sud du village touristique de Beni Abbès a été dévastée par l'oued Saoura qui s'est élargi de 200 m de large, selon des témoignages.
Attristés
Aux portes du Grand erg occidental, Beni Abbès, la perle de la Saoura, est surtout attristée par la destruction de son ksar, le site le plus prestigieux de la ville édifié depuis plus de quinze siècles. Les inondations, qui ont ravagé la partie sud de la ville, la nuit du 2 décembre, ont plongé les habitants dans le désarroi. Des centaines de palmiers ont été emportés et des dizaines de maisons détruites, rayant plusieurs oasis de la carte. «Allah yakhlef, Dieu nous le rendra», commente Belkacem Benaïssa, 64 ans, père de six enfants, qui pleure sa maison de quatorze chambres aménagée spécialement pour accueillir les touristes attendus pour le nouvel an et la fête religieuse du Mouloud prévue les 2 et 3 janvier. «Je viens chaque soir me recueillir devant les quelques briques d'argile qui flottent encore. J'ai tout investi ici, malgré les réticences de ma femme qui me conseillait de temporiser.» Du côté ouest de la rive, les habitants se donnent rendez-vous chaque soir devant l'embouchure de l'oued pour observer les vagues et écouter le grondement de l'oued Saoura.
Piste
Dans cette région qui tire ses principales ressources du tourisme, les professionnels s'alarment. Associations, guides touristiques et investisseurs locaux n'espèrent qu'une chose : «La rénovation rapide du site historique du ksar.» Abdelkader Telmani, président de l'association Aourourout, raconte avec amertume ce qui s'est passé dans la nuit de mardi dernier : «Jamais nos vieilles et vieux n'ont vu l'oued Saoura aussi funeste. Il a tout emporté avec lui. Il a même écrasé le gazoduc qui alimente la région, explique-t-il. La destruction de notre patrimoine, notamment du ksar me fend le cœur.»
Tayeb, 48 ans, fellah et père de 4 enfants, est aussi sinistré. Rencontré la nuit devant l'oued, dans le quartier dit Ben Saber à l'ouest de la ville, il révèle avoir perdu ses terres, d'un peu plus d'un hectare. «Les inondations ont été très dures, avoue-t-il. La route principale ayant été coupée, il a fallu transporter une femme du Tat d'Igli, enceinte, par la piste, sur plus de 20 km. Elle n'a malheureusement pas survécu.»
Igli
La piste en question, qui traverse l'Erg, entre Igli et Beni Abbès (commune d'Igli), est la seule route qui permet aux gens du village de Mazzer de s'approvisionner. Depuis longtemps, les habitants demandent à ce qu'elle soit goudronnée. Et en hiver, les prix flambent. «Le prix du poivron qui était de 80 DA a atteint 150 DA pendant les intempéries ! La pomme de terre est passée de 60 à 120 DA ! La courgette, de 50 à 150 DA ! Je ne parle même pas du pain, car il était quasi inexistant», dénonce un propriétaire d'un restaurant au centre-ville. Sur les lieux, la police est vigilante et «empêche les gens de s'approcher de l'oued».
Un véhicule de la Protection civile reste également sur place depuis le début des inondations. Quant aux autorités locales, elles se disent «mobilisées pour faire le nécessaire malgré l'absence de moyens véritables pour faire face à ce genre de catastrophe». «Nous avons établi un rapport détaillé de ce que nous avons envoyé à la direction de la culture de la wilaya de Béchar. Nous attendons toujours la visite de son directeur qui nous a promis de l'aide, affirme Slimane Hassani, vice-président de la commune de Beni Abbès. Le ksar représente l'histoire de notre communauté. Il est plus qu'urgent de le rénover, surtout que nous préparons le nouvel an et la fête du Mouloud.»
Nouvel an
Pour faire barrage aux eaux qui inondent les terrains fragiles, la commune de Beni Abbès utilise camions et rétro-chargeurs. Emma Fedhila, connue et respectée, allume le b'khour et le pose au bord de l'oued. Elle chuchote : «C'est une vieille femme du village qui me l'a conseillé. C'est une ancienne technique mais elle est très efficace.» Le nouvel an et la fête du Mouloud approchent. Les associations culturelles et touristiques, comme le groupe Ouled El Ouaha et Aourourout, ainsi que les professionnels du tourisme rassurent les touristes sur le bon déroulement des préparations et appellent les autorités locales et de la wilaya et même le ministère de la Culture à agir rapidement pour venir en aide à la région et rénover le site touristique.
«A l'intérieur de la ville, nous leur proposons la visite de l'ermitage du père Charles Foucauld, la piscine naturelle avec ses eaux chaudes, la visite du musée local et la pratique du ski sur sable. A l'extérieur, nous offrons l'expédition sur les chameaux, la visite des gravures rupestres et des bivouacs avec des soirées gnawi sur les dunes de notre grand désert», énumère Djamel Bennane, guide touristique et membre de l'association Aourourout. Les autorités locales représentées par le vice-président de la commune, Slimane Hassani, adhèrent à l'appel en question et lancent une invitation ouverte à tous les touristes qui veulent découvrir la magie du grand Sud algérien. «Nous disposons de deux hôtels et de deux auberges de jeunesse. Tout est prêt pour que les Algériens et les étrangers viennent visiter notre belle région. Ils sont tous les bienvenus à Beni Abbès, au cœur de la Saoura.»


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