En effet, les formations du pays ne remporteront pas de sitôt, à moins d'un miracle, la ligue des champions continentale. L'une de nos meilleures formations aux six trophées continentaux, la JS Kabylie, malgré toute son expérience africaine, vient d'apprendre à ses dépens qu'elle n'est pas encore prête pour affronter cette compétition majeure des clubs. Battue deux fois de suite et la seconde fois chez elle de son histoire continentale, la JSK n'a pu rien faire contre des cylindrées comme le Ahly avec son équipe B et le CS Sfax bien amoindrie. Ce n'est pas faute d'avoir essayé mais le fossé est encore trop grand entre la JSK et ces formations nord-africaines qui disposent de gros moyens tant financiers qu'infrastructurels. Il est vrai que le CSS n'a pas l'envergure de l'ES Tunis ou de l'ES Sousse mais il rivalise sans complexe avec ces deux formations pour s'être doté de tous les moyens humains et autres financiers. La meilleure illustration est la dernière recrue du club, en la personne d'un préparateur physique de renom, le Suisse Michel Richard, pour lequel tous les moyens sont mis en matière de prise en charge alors que chez nous nous ne sommes même pas capables de mettre un appartement décent à la disposition de l'entraîneur en chef. Ce sont là des petites choses qui font les grands clubs. Aussi, pour leurs déplacements, les équipes du Maghreb et du Macherek affectent à leurs joueurs et supporters des avions charters pour leur faciliter le déplacement, alors que la JSK a été contrainte pour le second tour de la phase éliminatoire de la ligue des champions d'effectuer plus de 22 h de vol en transitant par au moins trois autres aéroports avant d'arriver à Lusaka en Zambie. Sur le plan des effectifs, toutes ces formations raclent les fonds de leurs tiroirs-caisses pour se payer des entraîneurs de renom et des joueurs continentaux, européens, voire même brésiliens, et ce, à prix fort alors que chez nous on continue à faire des économies de bouts de chandelles. On ne peut donc pas rivaliser avec toutes ces formations qui paient rubis sur l'ongle leurs joueurs et entraîneurs, qu'ils soient autochtones ou venus d'ailleurs pendant que nous ne sommes même pas capables d'assurer le minimum vital, à savoir les salaires des joueurs et des entraîneurs. quant aux primes de matches et de signatures, il faudra repasser. Et qui disposent de leurs propres infrastructures à savoir terrains de jeux, terrains de réplique, centre de formation, etc. alors que nos équipes de première division de la capitale n'ont même plus de terrains où recevoir leurs adversaires. En somme, c'est tout le mode de gestion de nos clubs qui est remis en cause. On ne peut continuer à gérer de la sorte nos clubs où l'on exclut les bonnes volontés et surtout les bonnes idées à même d'assurer la pérennité au club dont les présidents s'investissent et investissent des sommes colossales mais dont ils récupèrent les dividendes, tant financiers avec tous les sous-produits (journaux, maillots, écharpes et autres gadgets à l'effigie du club) du club et la notoriété qui fait du président une notabilité reconnue et respectée des populations et des supporters locaux qui apportent leurs contributions financières à travers des opérations et des souscriptions d'abonnements et autres adhésions voire actions, comme c'est le cas notamment en Côte d'Ivoire où les supporters sont appelés aussi les actionnaires à travers les comités de supporters et de fans en parfaite concertation avec les dirigeants du club qui canalisent tout cela alors que chez nous ces mêmes comités sont rejetés par les directions des clubs qui voient en eux des rivaux à même de menacer leurs postes. En fait c'est une question de culture. Chez nous, tant que c'est la même culture qui prévaut au sein de notre football, ni nos clubs ni notre équipe nationale n'iront loin dans les joutes continentales.