Les faibles prix du pétrole doivent inciter les pays en développement, producteurs et importateurs de brut, à entreprendre des réformes structurelles susceptibles d'accroître leurs ressources budgétaires. C'est ce que la Banque mondiale (BM) recommande, en substance, dans son dernier rapport semestriel sur les perspectives économiques mondiales, publié hier à Washington. La chute du prix du pétrole, prévoit l'institution de Bretton Woods, se maintiendra en 2015 et «fera des gagnants et des perdants». Dans ce contexte, analyse Ayhan Kose, directeur du groupe d'études des perspectives de développement de la Banque mondiale, la baisse des cours du brut «entraînera d'importants rééquilibrages des revenus réels des pays en développement exportateurs et importateurs de pétrole». Ces faibles prix, estime le même expert, «permettent, aux exportateurs, comme aux importateurs, d'entreprendre des réformes susceptibles d'accroître les ressources budgétaires et de favoriser l'atteinte de vastes objectifs environnementaux». Dans ce même ordre d'idées, le président de la BM, Jim Yong Kim, a exhorté les pays en développement à œuvrer judicieusement «à déployer leurs ressources pour soutenir les programmes d'action sociale, en ciblant particulièrement les pauvres et en menant des réformes structurelles investissant dans les ressources humaines». Selon lui, «il est également essentiel que les pays lèvent tous les obstacles à l'investissement du secteur privé», car, a-t-il dit, «ce dernier est de loin la première source d'emplois...». Analysant les perspectives économiques dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA), dont fait partie l'Algérie, la Banque mondiale souligne notamment que les risques liés à l'instabilité régionale et à la volatilité du prix du pétrole sont considérables, tandis que les transitions politiques et les problèmes de sécurité persistent. De même, déplore l'institution financière internationale, «les déséquilibres budgétaires et extérieurs» dans la région «restent importants», tandis que «les mesures visant les défis structurels à long terme ont été reportées à maintes reprises et le fort taux de chômage continue d'être un grave problème». Ceci étant, la BM table, dans ses projections à court et moyen termes, sur une amélioration progressive de la croissance économique dans la région, indiquant que celle-ci va augmenter jusqu'à 3,5% en 2017, contre 1,2% en 2014, alors que l'économie mondiale devrait, elle, croître de 3% cette année, de 3,3% en 2016 et de 3,2% en 2017.