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«C'est au gouvernement de faire les arbitrages politiques nécessaires»
Nour Meddahi. Professeur d'économie à la Toulouse School of Economics
Publié dans El Watan le 26 - 03 - 2015

Le représentant de la Banque mondiale en Algérie a estimé qu'à la lumière de la chute des cours du brut, l'on se doit aujourd'hui de rechercher un nouveau contrat social et de réformer le système de subvention et de transferts sociaux actuel. Croyez-vous que les subventions généralisées sont tenables ?
Je ne crois pas que la situation actuelle soit tenable pour le budget, encore moins que le système de subvention actuel soit efficace. Les prix du pétrole baissent ; ils étaient à 105 dollars le baril il y a un an et ils se situent actuellement autour de 55 dollars.
Si l'on prend comme référence un prix moyen du baril de 55 dollars pour l'année 2015, on pourrait dire que par rapport à 2014, l'Algérie perdrait entre 25 et 30 milliards de dollars de recettes fiscales induites par la baisse des recettes des exportations d'hydrocarbures et du déclin de l'activité économique qui en découlerait.
Dans cette situation, divers choix se présentent au gouvernement : maintenir le rythme de dépenses et puiser dans les économies accumulées au niveau du FRR, s'endetter sur le marché financier local ou réduire les dépenses.
Pour ce qui est du Fonds de régulation des recettes, l'on constate que l'épargne accumulée a commencé à baisser en 2014. Une ponction annuelle de 25 milliards de dollars amènerait à l'épuisement de ce fonds en trois ans maximum.
Le gouvernement a annoncé qu'il allait s'orienter vers le marché financier pour financer certains de ses projets. C'est une bonne chose d'user de cet argent qui dort. Mais n'oublions pas, ceci est une dette, certes locale, mais qu'il faudra rembourser.
Il a également annoncé son intention de réduire les dépenses en gelant les investissements à caractère non prioritaire. J'estime que c'est à ce niveau que le débat public devrait commencer pour savoir ce qui est prioritaire et ce qui ne l'est pas.
En effet, si le gouvernement veut suspendre des investissements, prioritaires ou pas, cela se traduira par une baisse de l'activité et de l'emploi, synonyme de hausse du chômage.
En parallèle, certaines ressources sont allouées à des subventions, souvent inefficaces alors qu'elles pourraient être bien plus utiles ailleurs. Il faut savoir qu'en 2013, l'ensemble des subventions, y compris implicites, étaient estimées à 60 milliards de dollars, la moitié étant pour les produits énergétiques (carburant, gaz, électricité). En 2015 et sous l'effet de la chute des cours du brut, les subventions destinées à l'énergie sont plus faibles et passeraient de 30 milliards de dollars à 15 milliards pour un baril de pétrole à 55 dollars.
Il n'en demeure pas moins que ces subventions sont très élevées, inefficaces puisqu'elles génèrent de mauvaises externalités (par exemple il faut construire plusieurs centrales électriques) et en plus elles sont antisociales dans la mesure où ce sont les privilégiés et ceux qui consomment le plus qui en profitent davantage, alors que l'objectif affiché des subventions est d'aider les ménages à faible revenu.
Je pense que c'est le rôle du gouvernement de faire les arbitrages politiques nécessaires, en concertation avec les partenaires économiques, sociaux et politiques, pour décider si les dépenses budgétaires doivent privilégier l'investissement et l'emploi, la santé, le logement et l'éducation ou bien les subventions au carburant.
Je pense que la population, qui s'exprime à travers les émeutes, la presse et d'autres canaux, réclame plus d'emplois et de logements, de meilleurs systèmes éducatif et de santé et non pas une énergie peu chère pour avoir plus de voitures et de climatiseurs.
Quelles sont les solutions à proposer afin de mieux cibler les subventions ?
Dans le cas de l'essence, à titre d'exemple, en prenant en considération les cours actuels du pétrole, on pourrait dire que le tarif de l'essence à la pompe devrait être de 80 DA, alors qu'il est de 22 DA. Au lieu de maintenir un prix bénéficiant à tout le monde, le gouvernement pourrait augmenter les prix de l'essence tout en versant le différentiel (ou une partie) aux ménages à faibles revenus selon leurs besoins en matière de transport et de carburant pour une voiture.
Cela pourrait se faire via une chambre de compensation, comme c'est le cas chez nos voisins marocain et tunisien ou prendre une autre forme d'organisation.
Même chose pour ce qui est des produits alimentaires. L'administration a les ressources humaines et aussi matérielles, en particulier informatiques, pour implémenter très vite ce système.
Permettez-moi aussi de dire que je ne serais pas surpris que les ménages les plus aisés aimeraient que les ressources allouées aux subventions généralisées aillent au développement d'autres secteurs, tel celui des loisirs, qu'ils vont chercher à l'étranger. Le développement de ces secteurs serait source de croissance économique.
Des économistes estiment qu'une baisse des subventions induirait la hausse de l'inflation et que la vérité des prix ne doit pas être dissociée de la vérité des salaires. Qu'en pensez-vous ?
Oui, une baisse des subventions impliquerait une hausse des prix et donc de l'inflation. Mais cette inflation ne sera pas supportée par les ménages à faibles revenus car ils recevront des subventions directes.
Concernant les salaires, ils ont augmenté au cours des 15 dernières années, avec de très fortes hausses en 2011 dans le secteur public. Je pense cependant que la politique salariale dans le secteur public en Algérie souffre du même travers que celle des subventions, c'est-à-dire que lorsqu'il y a une augmentation, tout le monde en profite de la même manière. Mais dans cette rémunération, il faudrait prendre en compte la performance, l'expertise et surtout la rareté.
Si on prend l'exemple de Sonatrach, sa politique salariale devrait avoir comme priorité la garde de ses foreurs, ingénieurs et employés opérationnels que la concurrence étrangère (en Algérie ou à l'étranger) lui pique ! Il n'y a aucune raison à ce que l'augmentation du salaire de ces personnels rares et vitaux pour l'entreprise soit la même que celle d'autres employés (comptables, secrétaires, etc.).
Pour ma part, je ne crois pas qu'une augmentation généralisée des salaires soit une urgence. Je crois plutôt que le problème est que beaucoup de salaires soient indexés sur le SMIG, alors toute tentative de relever les faibles revenus se traduit par une augmentation généralisée des salaires, même les plus élevés.
Enfin, pour terminer, je pense qu'aujourd'hui, le plus important est que le gouvernement définisse les priorités entre emploi, logement, santé, éducation ou subventions énergétiques. Il doit le faire en toute transparence et en concertation avec les partenaires économiques et sociaux, et il doit l'expliquer à la population pour que celle-ci les accepte. Evidemment, le gouvernement doit donner l'exemple, la lutte contre la corruption étant une priorité.


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