A moins d'un retournement de situation de dernière minute, le complexe sidérurgique Ispat El Hadjar risque d'être paralysé à partir du 26 octobre prochain, au lendemain des négociations que le syndicat des travailleurs devrait entamer avec l'employeur indien. Dans le communiqué qu'il a émis, le syndicat se veut sage dans son approche des revendications relatives à la révision des salaires, la revalorisation des indemnités liées aux postes de travail et l'amélioration des conditions de travail. Cette sagesse est loin d'être reflétée dans les propos très acerbes à l'encontre de l'employeur indien que nous a tenus Aïssa Menadi, secrétaire général de la section syndicale. Bien avant l'émission du communiqué du 28 septembre, M. Menadi a clairement affirmé la position de son syndicat. Selon lui, les représentants des travailleurs ne laisseront plus rien passer et ne se lèveront pas de la table des négociations sans la satisfaction totale de leurs revendications. « A défaut, les 9000 travailleurs d'Ispat déclencheront une grève illimitée. Durant trois années, nous avons respecté nos engagements, notamment ceux portant sur la stabilité sociale de l'entreprise. Notre position nous a valu bien des critiques et des accusations. Nous n'avons pas bronché, même si la base nous incitait à le faire. Notre souci était de ne créer aucun problème ou prétexte pouvant mettre le syndicat en position de faiblesse lors des négociations », a-t-il précisé. En réalité, ces déclarations reflètent la colère des syndicalistes informés des accointances dont bénéficie leur employeur au plus haut niveau des institutions de l'Etat. Accointances qui seraient à l'origine de l'éviction, sans bruit, de Mostefa Aïchabou, un des membres influents du conseil d'administration de Ispat El Hadjar.