Le mouvement de boycott amorcé dans la capitale s'est montré peu concluant. Le prix a baissé de plus de 50% ; néanmoins la marchandise est suspectée d'être de mauvaise qualité. Sur les étals des poissonneries, le prix de la sardine a baissé de manière significative. La flambée des prix avait atteint des seuils jamais égalés. Ce produit de la mer, considéré comme le mets des foyers modestes, a été écoulé à 1000 DA, notamment dans les localités qui possèdent des ports de pêche, à l'instar de Tamentfoust, Bordj El Kiffan ou encore Aïn Taya. Depuis vendredi, le prix de la sardine est descendu jusqu'à 500 DA voire 350 DA dans certaines communes, telles que Kouba. Sur les étals de la poissonnerie du marché Tnach, à Belouizdad, le prix avait atteint il y a quelque temps 700 DA. Une somme exorbitante pour un quartier populaire qui abrite une population modeste. «Une somme trop élevée pour un poisson considéré comme la crevette du pauvre», affirme un père famille. Un poissonnier explique que le prix qui vient de baisser à 500 DA attire plus de monde, mais les consommateurs n'achètent que de petites quantités. La faute revient aux propriétaires de chalutiers qui agissent comme une «pègre». «Si les prix n'ont pas cessé d'augmenter, c'est à cause des revendeurs. Nous nous approvisionnons essentiellement à la pêcherie. Il y a quelques années, pour 10 000 DA nous achetions plusieurs casiers, alors que maintenant, le casier nous revient à 10 000 DA», explique le poissonnier, tout en s'indignant sur les agissements des pêcheurs qui, selon lui, jettent des dizaines de casiers à la mer pour garder le monopole sur la marchandise. «Pour avoir une emprise sur le marché, les propriétaires de chalutiers larguent depuis leurs bateaux des dizaines de casiers à la mer et proposent une quantité réduite à la vente.» A l'instar de la pomme de terre qui était jetée sur le bord des routes, il y a de cela quelque temps, dans l'unique but de garder les prix élevés. Selon les propos de Mustapha Zabdi, président de l'Association de protection et de l'orientation du consommateur, le mouvement de boycott, amorcé il y a quatre jours, n'a pas été totalement concluant sur la ville d'Alger. «Après quatre jours de boycott, les résultats ne sont pas très satisfaisants. Les consommateurs de l'Algérois ne l'ont pas tous suivi», explique-t-il, en ajoutant que le consommateur doit faire attention au poisson proposé sur les étals. «Les poissonniers mélangent du poisson invendu avec du frais. Il est primordial que les acheteurs vérifient bien la qualité avant d'en acheter.» Il conclut que selon les chiffres des poissonniers, les ventes ont baissé de 50%. Les consommateurs ne sont pas en reste. Les prix en baisse attirent de nouveau les amateurs de poisson. En effet, dans certains quartiers de la capitale, tels que Kouba, le prix a baissé jusqu'à 350 DA. Ces nouveaux tarifs font le bonheur des amateurs de sardine. «Elle n'est pas à la portée de toutes les bourses, mais en ce moment il faut bien en profiter, même si je n'achète qu'un demi-kilo», confie un père de famille.