Salem Hamoum, l'ami et le confrère avec qui j'ai passé des moments mémorables et couvert des événements dans les quatre coins de la Kabylie, n'est plus. Il a été enterré mardi dernier dans son village Ihitoussène, à Bouzeguène (Tizi Ouzou). Ces hommes d'exception qui ont embrassé une longue carrière éducative et un parcours inoubliable dans le monde de la presse ne s'oublient pas facilement, au point qu'il m'est difficile de concevoir que je ne pourrais plus l'interpeller dans les étroites ruelles villageoises, dans les couloirs des APC, dans des rencontres débats qui se déroulent ici et là pour lui soutirer quelques informations, une pratique à laquelle il se prêtait plutôt spontanément. C'était le réflexe de vieux routiers de la presse. La mort de Salem intervenue lundi dernier a été ressentie avec une infinie tristesse à travers toutes les rédactions des bureaux de presse de Tizi Ouzou, de Bejaia et de Bouira. Le journaliste Salem Hamoum tirait sa révérence après plusieurs années de lutte inégale contre la maladie. Âgé de 65 ans, il aura combattu sa maladie avec courage pendant 5 années dont 8 mois passés dans un hôpital parisien. Combien même il se savait condamné et malgré tous les réconforts que je lui formulais, il me répondait toujours : «Tu sais mon ami, c'est très compliqué ce que j'ai. Je tente de tenir le coup pour espérer survivre encore quelques semaines ou quelques mois». Malgré cela, il ne montrait aucun signe de résignation ni d'abdication. Il fut exemplaire contre son mal qui le rongeait impitoyablement. Salem, journaliste au verbe facile et aux arguments étalés avec grand soin, était passionné par sa profession et très apprécié de ses confrères. Il avait commencé à écrire durant les années 1990 au journal L'Authentique où il a passé près de 20 mois avant de jeter son dévolu sur Le Soir d'Algérie où il est resté plus de 15 ans et où il a été l'une des plûmes les plus prolifiques. Il me disait un jour que Le Soir d'Algérie planchait pour lui éditer un press-book qui renfermerait toutes ses enquêtes, plus d'une trentaine, publiées dans la rubrique «Soir Magazine». Une de ses consœurs m'avait dit un jour, en sa présence : «Mon confrère et ami Salem est un proche. C'est une personne remplie de fraîcheur. Un candide qui a un vrai sens de l'humour, jovial, enthousiaste et très impliqué dans son travail». Pour ma part, avec beaucoup de respect, une profonde et lancinante douleur, je te dis: adieu, l'ami Salem.