Contacté juste après son éviction de la finale du prix Goncourt, Boualem Sansal répondait à chaud à nos questions, sans agacement ni fioritures. Ironie du sort, hier il a remporté, avec Hédi Kaddour, le Grand Prix du roman de l'Académie française. - Curieusement et contre toute attente, vous n'avez pas été retenu parmi les quatre finalistes du prix Goncourt... C'est fini pour le Goncourt, mais je continue ma tournée. Les lecteurs de 2084 (100 000 exemplaires vendus) sont de plus en plus nombreux. Commenter une décision de jury ne sert à rien, il faut l'accepter et passer à autre chose. Disons simplement que le jury Goncourt n'aime pas donner son prix à celui que la presse et le public donnent pour favori. C'était sa décision avec Kamel Daoud, le favori de 2014, c'est sa décision cette année aussi. Bis repetita. - Déçu ? Non, non… Bon, il reste d'autres prix sur lesquels 2084 est sur les sélections finales, comme Femina et Interalliés… - Une autre interrogation sur votre absence du salon international du livre d'Alger ? Mon absence du SILA s'explique facilement : depuis le 1er septembre, je suis en tournée en France et en Europe pour assurer la promotion de 2084. - Mais vous y a-t-on invité ? Pour ce qui est des invitations, j'en ai reçu une de l'Institut culturel français d'Alger. Je l'ai déclinée pour la raison indiquée — j'étais en tournée en Europe. Du côté algérien, je n'ai rien reçu. Et si, comme on dit, mes livres sont aussi absents du SILA, je ne comprends pas…