Conséquence d'un mauvais ajustement, d'une démission morale et physique de personnes capables d'apports certains pour les disciplines majeures, ou d'une instrumentalisation outrancière, les échecs successifs enregistrés ces dernières années dans les clubs sportifs de Souk Ahras ne sont pas pour plaider en faveur de la bonne santé du secteur de la jeunesse et des sports. Le handball, une discipline à tradition, et dont la réputation d'équipe-phare dépasse les frontières de la wilaya, traine depuis des décennies ses déceptions et refuse de voir le bout du tunnel. Au lieu de l'Excellence, le club se confine timidement en Nationale II en compagnie d'équipes qui commencent à peine à se frayer un chemin parmi les clubs émergents. Fouad Boucherika, le président du HCSA (Handball Club de Souk Ahras) estime que l'essor d'une formation ou son déclin est l'affaire de plusieurs partenaires, mais aussi de moyens matériels conséquents. L'implication inconditionnelle de tous ceux qui sont capables de hisser le petit ballon au rang qu'il avait atteint deux années auparavant, nécessite le concours de tous, le staff dirigeant, entre autres. Dans les coulisses, des sources évoquent des tiraillements internes et un changement imminent du sigle du club. En football, l'ascension fulgurante du CS Hamma Loulou, la saison 2012/2013 n'a pas connu de répliques de la part des responsables, et c'est une équipe sans terrain d'accueil qu'on a livrée la saison suivante aux formations rivales. «Nos joueurs devaient effectuer des déplacements hors wilaya notamment à El Ouenza (Tébessa) ou Bouchegouf (Guelma) pour les matchs retour ; imaginez dans quel état d'esprit pouvait-on évoluer ?», s'est demandé M. Rezgui un membre du comité de gestion. La section de football de l'ESSA n'est pas mieux lotie, elle qui disputait, bon an mal an, des rencontres de haut niveau en inter-régions, peine à maintenir une position fragile en Régionale I. Un putsch savamment orchestré, l'année 2011, par un groupe d'entrepreneurs de connivence avec l'administration en est la cause principale. L'équipe patauge toujours dans l'illégalité et l'argent coule à flots. La ligue du karaté, longtemps mise à la disposition d'un groupe partisan, secouée en 2010 par une affaire de vol par effraction, étouffée par un ex-enquêteur, actuellement poursuivi en justice, vit un malaise profond. «Aucun effort n'est perceptible du côté de ceux qui détiennent les outils de redressement disciplinaire dans cette ligue, vouée à toutes les manigances et désertée malgré le budget, par les disciples», a affirmé H.Yazid, un entraineur local et cadre universitaire. Le volley-ball, le basket-ball, le tennis, le cyclisme, l'athlétisme et toutes les autres disciplines sont, soit sous perfusion ou ont totalement disparu du paysage local, à l'instar de la boxe et des spécialités hippiques qui font déjà partie d'un passé lointain. Si les clubs sportifs sont en difficulté, il n'en est pas de même pour la situation du bâtiment dans le secteur de la jeunesse et des sports où «l'abondance» est visible sans effort.