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Société : On ne sait pas quoi faire de nos grands-parents
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Publié dans El Watan le 04 - 12 - 2015

Rupture familiale, absence de structures hospitalières adaptées et espaces d'accueil... les personnes âgées, de plus en plus nombreuses, ne bénéficient que d'une prise en charge partielle et faible. Si les lois existent, personne n'est là pour contrôler leur application.
«Je me sens oublié et placé au rang des antiquités.» Mohamed, 71 ans, vit seul dans un appartement de trois pièces à Alger depuis le décès de sa femme il y a 7 ans. Peu intéressé par les maisons d'accueil et ne pouvant pas vivre ailleurs que chez lui, Mohamed regrette l'absence d'un soutien familial et souffre de solitude. Il raconte : «Je passe mes journées entre le jardin du quartier et la mosquée.
J'aurais aimé que l'un de mes enfants vienne vivre chez moi avec ses enfants. Mais avoir des enfants n'est plus ce que c'était autrefois.» Kheira, 69 ans, veuve sans enfant, a choisi une maison d'accueil pour y vivre, car «solitude et isolement» sont les deux mots qui lui font le plus peur. Selon elle, «vivre dans une maison d'accueil est bien meilleur que mourir seule entre quatre murs.
Ce choix ne m'enchante pas, mais ma famille ne m'a pas accueillie». Les personnes âgées sont de plus en plus nombreuses à être placées dans des centres d'accueil. Statistiquement, l'Algérie est passée de 2 centres en 1969 à 33 en 2012, implantés dans plusieurs wilayas. Ils s'occupent de plus de 2000 seniors. Selon une étude menée par le Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc) sur cette population en Algérie, les personnes âgées vivent aujourd'hui «une rupture affective au sein du réseau familial». «Je ne me souviens plus de ce que veut dire une vie familiale», témoigne Kheira.
Priorité
Si les années 1970 et 1980 prédisaient que l'Algérie serait un pays de jeunes, les réalités démographiques et sociales ont changé et la transition démographique s'est accélérée. La population algérienne est rentrée dans la tendance universelle marquée par le vieillissement. L'Office national des statistiques (ONS) affirme que notre pays est passé d'une espérance de vie de 48 ans à l'indépendance à 76 ans en 2009. «Aujourd'hui en Algérie, 3,6 millions de personnes ont atteint ou dépassé 60 ans.
Si par le passé il n'a pas constitué une priorité des pouvoirs publics, le vieillissement doit désormais être une préoccupation de santé publique», affirment les spécialistes Santé et vieillissement du collectif Nabni. Entre les problèmes de santé qui accompagnent souvent l'entrée du troisième âge, les revenus limités, les ruptures familiales, plus de 3 millions de vieux Algériens font face à des quotidiens difficiles malgré les timides efforts des autorités.
Textes
Par les textes de loi, les personnes âgées sont pourtant protégées. A travers un arsenal législatif, constitutionnel (article 65), et réglementaire significatif (code de la famille, code de la santé, loi du 29 décembre 2010 relative à la protection des personnes âgées) la personne âgée algérienne est, dans les textes, bien protégée. Mais au sein du collectif Nabni, Samira Bekhti, animatrice de l'équipe Santé et vieillissement, et Abdelaziz Djellal, expert sur les questions du vieillissement, membre de l'International society of gerontology (ISG), ont un autre avis: «Il existe un réel écart entre les textes et la réalité du terrain.
Ces dispositifs, notamment réglementaires, sont nécessaires, mais ils ne sont pas suffisants parce qu'il n'y a pas de contrôle». Dans le secteur de la santé, les mêmes spécialistes affirment que «l'Algérie a engagé des efforts dans le domaine de la santé et est en train de faire plus pour la prise en charge de plusieurs maladies chroniques.
On sait que les personnes âgées sont les premières touchées par les maladies chroniques ou affections longues.» Aussi, la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Mounia Meslem, a annoncé en octobre dernier que son département avait adopté un nouveau dispositif permettant aux personnes âgées, essentiellement celles vivant seules, de bénéficier d'un accompagnement social, psychologique et sanitaire à domicile. «Plus de 70 jeunes ont été formés dans le domaine de l'accompagnement et des prestations à domicile au profit des personnes âgées», expliquent les spécialistes.
Et d'ajouter que le ministre de la Santé a, quant à lui, signé le premier décret autorisant la création de structures hospitalières à domicile (HAD), maillon essentiel pour la prise en charge des personnes âgées dépendantes et maintenues à domicile, palliant ainsi le manque de places dans les établissements hospitaliers. Seulement ces dispositifs restent insuffisants face au manque de services de gériatrie dans nos hôpitaux.
«L'hôpital, déjà très sollicité, ne doit pas être le recours pour compenser l'absence de structures adaptées», expliquent des experts. D'après Salim Nefti, professeur en pneumo-phtisiologie et chef de service des maladies respiratoires à l'hôpital Mustapha Bacha, «cette tranche d'âge a des particularités qui doivent être prises en considération et traitées par des spécialistes gériatres. L'Algérie est actuellement dans l'obligation de développer cette spécialité car on ne peut pas ignorer cette frange de la société qui ne cesse d'augmenter.»
Spécialisation
Samira Bekhti et Abdelaziz Djellal pensent que «la gériatrie doit devenir une question de santé publique à part entière, alors que les institutions publiques qui reçoivent les aînés sont face à plusieurs complexités.» Selon ces derniers, le manque de formation des personnels travaillant dans des structures d'un secteur particulier pose un vrai problème. «Un aide-soignant ou une infirmière de bloc opératoire qui interviendrait dans le secteur gériatrique n'a pas la même spécificité d'approche.
Et osons le dire, il est plus valorisant pour un soignant de travailler dans des secteurs dits prestigieux comme la chirurgie ou l'oncologie voire la pédiatrie. Rares sont les médecins qui se dirigent vers la spécialité de gériatre.
On rencontre également cette problématique dans les pays développés.» De son côté, le professeur Mohamed Rachedi, spécialiste en médecine physique et réadaptation et président de la société de médecine physique SAMER ne partage pas le même avis. «Avoir plus de vieux ne justifie pas la création de services de gériatrie qui risquent de devenir des centres de placement de vieux abandonnés par leurs familles.»
Ressources
Autre problème posé, 2,8 millions des personnes âgées sont des retraités. Leurs retraites sont insuffisantes pour vivre. «Je touche environ 15 000 DA/mois. Une pension qui ne couvre même pas mes soins médicaux. Heureusement que mon fils m'aide à subvenir à mes besoins», souligne Mohamed.
«Ces aînés retraités sont plus chanceux que près d'1 million qui survivent grâce à la générosité des proches et des voisins ainsi qu'à l'allocation forfaitaire sociale». Les personnes âgées non placées dans un établissement spécialisé, sans revenu et prise en charge dans une famille à faible revenu, bénéficient de l'aide sociale de l'Etat à travers l'AFS octroyée par le ministère de la Solidarité par le biais de l'agence de développement social. Une allocation estimée à 3000 DA par mois. «Vous me faites rire ! Cette misérable allocation n'assure même pas la nourriture», témoigne Fetta, une veuve de 67 ans. «La création d'une Société algérienne de gériatrie et gérontologie (SAGG) et d'un observatoire du vieillissement» est l'une des solutions que le collectif Nabni avait proposée pour une bonne prise en charge.


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