La Tunisie et le Maroc se dirigent, depuis le début des années 2000, vers une politique de libre change. Les allocations accordées actuellement ne se limitent pas au tourisme mais s'étendent aux soins, aux études ainsi qu'à l'aide aux hommes d'affaires prospectant de nouveaux marchés. Depuis 2007, les Tunisiens ont désormais le droit de transférer annuellement l'équivalent de 6000 DT comme allocation touristique. En 2011, à titre d'exemple, ce montant était de 3500 euros, soit près de 5000 dollars. Mais actuellement, avec la chute de la valeur du dinar, cette allocation n'équivaut plus qu'à 2700 euros ou 3000 dollars. La Banque centrale de Tunisie (BCT) explique le recul de la valeur du dinar tunisien par la faiblesse des résultats économiques et le fait que cette valeur est obtenue par rapport à un panier des principales devises. La BCT essaie depuis près d'une décennie de rapprocher le dinar de son cours réel, en prévision de sa convertibilité totale. Du côté marocain, les modifications sur la réglementation des changes sont plus récentes ; elles datent de 2013, quand la dotation touristique annuelle a atteint 40 000 dirhams, utilisables en une ou plusieurs fois. Au cours actuel, ce montant correspond à près de 3650 euros. Le dirham marocain est presque aligné sur l'euro. Le Maroc se prépare, lui aussi, à la libération du change. Déjà avant son départ, le touriste étranger peut transformer en devises étrangères les montants qui lui restent en dirhams marocains. Ouverture Pour les deux voisins de l'Algérie, la souplesse en termes de réglementation des changes ne se limite pas à l'allocation touristique. Ainsi, au Maroc, les importateurs ont désormais la latitude d'effectuer des règlements par anticipation auprès de leurs fournisseurs étrangers. Avant, les importateurs étaient soumis à des plafonds très bas pour les produits d'importation. Les opérateurs agréés n'ont pas de plafond ; ils sont soumis au régime de la déclaration. Pour d'autres, il s'agit d'un plafond annuel haut pouvant atteindre les 20 000 euros. En Tunisie, de nombreuses mesures d'encouragement et de facilitation aux hommes d'affaires permettent de soutenir les échanges commerciaux. Ainsi, les personnes physiques et morales résidentes qui se rendent à l'étranger dans le cadre de leurs activités professionnelles ont droit à l'allocation pour voyages d'affaires (exportateurs, marchés réalisables à l'étranger, importateurs, autres activités et promoteurs). A titre d'exemple, l'allocation pour voyage d'affaires-exportateur est fixée à 25% des recettes d'exportation avec un plafond annuel de 500 000 DT, soit 22 000 euros. Le montant de l'allocation pour voyage d'affaire-marchés réalisables à l'étranger est fixé à 15% du montant du contrat de marché au titre duquel l'allocation est demandée. Par ailleurs, les malades et les étudiants bénéficient de mesures spéciales leur permettant de faire les transferts nécessaires. Ainsi, les étudiants bénéficient de 3000 DT (1300 euros) par an à titre de frais d'installation et de 2250 DT (1000 euros) par mois à titre de frais de séjour. Pour les frais de soins, ils sont non plafonnés mais accordés sur présentation de justificatifs (consultations médicales, hospitalisation, opérations chirurgicales, analyses, etc.). Une telle politique explique pourquoi le taux de change sur le marché parallèle, certes existant, n'est pas très différent du marché officiel. Il n'y a pratiquement que la marge de 4 à 5% du bureau de change, ce qui facilitera la convertibilité réelle de ces monnaies.