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La Chine a-t-elle été un facteur de désindustrialisation ?
Relations commerciales sino-algériennes
Publié dans El Watan le 19 - 12 - 2015

«La Chine n'a jamais été la cause de la désindustrialisation de l'Algérie. C'est le manque, sinon l‘absence de compétitivité qui a ouvert les portes aux produits chinois», a soutenu l'ancien ministre de l'Industrie, Abdelhamid Temmar.
En quoi les relations sino-africaines sont-elles différentes des relations euro-africaines dans une perspective d'émergence de l'Afrique et du développement des activités industrielles et commerciales en Algérie ? C'est à cette question et à tant d'autres que Mme Nadia Chettab, professeure d'économie à l'université Badji Mokhtar de Annaba, a tenté, le week-end dernier, d'apporter des réponses à la faveur d'une conférence-débat. Abritée par l'Institut français (IF) de Annaba, cette rencontre, intitulée «De l'Euro-Afrique à la Sino-Afrique : menaces ou opportunités pour les activités industrielles et commerciales en Algérie», a départagé le pour et le contre de cette relations pas très «win/win».
Devant une assistance avertie —dont l'ancien ministre de l'Industrie Abdelhamid Temmar, le vice-président de la Chambre de commerce et d'industrie Seybouse Djamel Daoudi, ainsi que plusieurs universitaires et étudiants — la conférencière a estimé que «la thèse qui consiste à voir dans les échanges de la Chine avec l'Afrique une stratégie de sécurisation de l'approvisionnement en hydrocarbures afin d'alimenter sa croissance est peu convenable pour l'Algérie, où la présence chinoise est pourtant des plus importantes».
L'invitée de David Queinnec, le directeur de l'IF de Annaba, a défendu l'idée que «le commerce des produits de l'industrie manufacturière avec la Chine participe objectivement au recul, en cours depuis plus de 20 ans, de l'industrie domestique hors hydrocarbures. A cela, il faut ajouter que les IDE de la Chine restent encore rétifs et peu importants pour être un levier de diversification de l'économie algérienne comme on pouvait l'espérer».
Le modus operandi chinois en Afrique
L'économiste ne s'est pas arrêtée là pour démontrer le secret chinois ayant permis de pénétrer avec force le marché africain, détronant ainsi ses concuurent américains et européens. En effet, pour Mme Chettab, «il faut savoir que dans ses relations économiques avec ses partenaires africains, la Chine, les affaires et la politique ne font pas bon ménage. Contrairement aux Occidentaux qui s'immiscent dans la politique et l'économie de leurs partenaires africains, la Chine, quant à elle, adopte le principe de non-ingérence avec ses partenaires africains dont la démocratie n'est pas leur point fort.
Ce qui fait d'elle un partenaire privilégié». Cependant, abonde la même source, toute aide financière accordée à ces pays via sa banque publique China Eximbank est conditionnée par des avantages d'investissement chinois, notamment dans le domaine des concessions sur des ressources naturelles, dont les hydrocarbures. «La condition sine qua none est que tout investissement sur le sol de son partenaire africain implique la réalisation des infrastructures par une entreprise publique chinoise. S'appuyant sur son réseautage, cette dernière fera appel à des fournisseurs et sous-traitants chinois», explique la conférencière.
Ainsi, à défaut de diversifier leur économie, les pays africains demeurent des fournisseurs de matières premières pour le géant chinois, lui permettant de sécuriser ses approvisionnements, d'assurer un plan de charge conséquent pour ses entreprises étatiques et faire fructifier les affaires de ses banques publiques.
Dans cette logique, rappelons-le, la Chine a décidé au début de ce mois, lors du sommet Chine-Afrique à Johannesburg, d'accorder 60 milliards de dollars d'aide financière à l'Afrique. Cette enveloppe inclut 5 milliards de prêts à taux zéro et 35 milliards de prêts à taux préférentiels. Les 20 milliards de dollars qui restent seront exploités sous forme de subventions, de prêts et de fonds de développement.
Abordant l'exemple algérien, la chercheure au Créad a estimé que «le marché algérien a été un important débouché pour les produits chinois. En effet, outre le pétrole, les équipements bas de gamme — c'est-à-dire accessibles aux bénéficiaires des dispositifs d'aide à l'emploi (Ansej...) — ont permis à Pékin de se greffer aux plans publics d'aide à l'emploi.
Il en est ainsi des machines, des véhicules de transport de voyageurs et des travaux publics. A cela il faut ajouter que dans le cadre des quinquennats, les programmes de logements et des développements publics». Et Mme Chettab d'ajouter : «Cela n'a profité à l'Algérie que dans le domaine des services en l'absence de transfert de technologie et de savoir-faire, encore moins dans la création d'emploi, que seuls les projets d'investissement de l'OCDE assurent.»
Temmar, chantre du «Made in China»
En somme, l'experte auprès d'organismes internationaux (dont POHL Consulting) voit en la Chine «un partenaire qui regarde l'Afrique comme un réservoir de matières premières nécessaires à sa croissance et un débouché pour son industrie manufacturière. Elle mène une rude concurrence aux fournisseurs traditionnels (UE et USA) et annihile parfois les possibilités de développement du secteur manufacturier local».
Ces arguments ne semblent pas convaincre l'ancien ministre de l'Industrie, Abdelhamid Temmar. Pour le défenseur du FMI, cela relève de l'intox médiatique entretenue par les Américains et les Européens qui se sont vus détrôner du marché africain : «Bien que l'Algérie ait établi un démantèlement tarifaire au bénéfice de l'Union européenne, la Chine, qui n'en profite pas, a su résister et vendre toujours mieux que ses concurrents occidentaux.» Abordant le commerce des produits de l'industrie manufacturière avec la Chine auquel on impute le recul de la production locale, M. Temmar contredit cette hypothèse : «La Chine n'a jamais été la cause de la désindustrialisation de l'Algérie.
C'est le manque, sinon l'absence de compétitivité qui a ouvert toutes les portes aux produits chinois.» Ministre durant 12 ans, l'ancien fervent défenseur du tout-privé en Algérie —qui avait, rappelons-le, mis en vente des centaines d'entreprises publiques qui, faut-il le souligner, n'étaient pas toutes en faillite — confirme actuellement la désindustrialisation de l'Algérie.
Lui qui avait vendu 447 entreprises publiques entre 2003 et 2008 pour 137 milliards de dinars semble oublier qu'il avait logiquement participé à cette situation : la majorité de ces entreprises ont été fermées ; elles se sont transformées plus tard en vulgaire foncier (totalisant 2,130 millions de mètres carrés) avant d'être mises à la disposition des Domaines de l'Etat. Une bonne partie de cette importante superficie a fini par accueillir des promotions immobilières. Rappelons que l'Algérie est le 4e marché pour les exportations chinoises avec un taux global de 0,2%. Par conséquent, l'Algérie est un fournisseur marginal de la Chine avec seulement 0,7% de ses exportations totales.


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