L'Iran, membre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), a décidé hier d'augmenter de 500 000 barils par jour (b/j) sa production pétrolière, deux jours seulement après l'entrée en vigueur de l'accord nucléaire et de la fin des sanctions économiques et financièresoccidentales. «L'Iran a la capacité d'augmenter sa production de 500 000 barils avec la fin des sanctions, et l'ordre a été donné aujourd'hui (hier, ndlr)d'augmenter cette production», a affirmé le chef de l'Organisation nationale iranienne du pétrole, Rokneddine Javadi. Prévue depuis des mois, cette annonce risque d'aggraver la situation de surabondance d'offre qui grève le marché depuis plus d'un an et demi. L'Iran, qui dispose des quatrièmes réserves de brut au monde, et des deuxièmes de gaz, produit actuellement 2,8 millions de b/j et en exporte un peu plus d'un million. L'accord historique conclu en juillet sur le programme nucléaire iranien, entré en vigueur samedi dernier, a permis aux Etats-Unis et à l'Union européenne d'annoncer la fin des sanctions imposées à Téhéran, qui touchaient notamment les exportations pétrolières. Le chef de l'Organisation nationale iranienne du pétrole a reconnu que «le principal problème du marché est une surproduction de deux millions de barils par jour qui pousse à la baisse les prix». Cela dit, «si l'Iran n'augmente pas sa production, les pays voisins pourraient augmenter la leur d'ici six mois à un an et prendre les parts de marché de l'Iran», a-t-il expliqué pour justifier la décision. En quête de nouveaux débouchés pour son pétrole, l'Iran envisage, par ailleurs, d'investir dans une raffinerie dans le sud de l'Espagne, a annoncé le chef de la diplomatie espagnole. Les prix du pétrole, qui ont chuté en un an pour s'installer sous la barre des 30 dollars le baril, un seuil jugé improbable il y a encore quelques mois, peinaient à se reprendre hier après avoir fortement chuté depuis vendredi. Le retour de l'Iran sur le marché pétrolier risque de compromettre, à en croire la plupart des analystes, toute reprise des prix dans un futur proche, ouvrant la voie à une chute encore plus prononcée.