Le président de la République reçoit le ministre vénézuélien du Pouvoir populaire pour l'Agriculture productive et les Terres    Attaf reçoit un appel téléphonique de son homologue polonais    Equitation : Concours national d'endurance pour les poneys samedi prochain à Baraki    Championnat scolaire national : participation de 4.000 athlètes aux finales des sports collectifs    Algérie-Venezuela: réunion préparatoire au niveau des experts en prélude à la 5e session de la Commission mixte de coopération    Clôture à Oran du projet POWER4MED sur la transition énergétique maritime    Coupe d'Algérie: HBC El-Biar-JSE Skikda, une finale prometteuse entre les deux nouveaux pôles du handball algérien    Sadaoui préside l'ouverture de la Conférence nationale des directeurs de l'éducation    ANP: neutralisation de 35 terroristes et 227 éléments de soutien durant le 1e semestre de l'année 2025    Conférence à Alger sur "l'ordre du jour du Colonel Houari Boumediene" du 19 mars 1962    Jumelage inter-communes : départ d'une caravane culturelle de Timimoun vers Akbou    Agrément à la nomination du nouvel ambassadeur d'Algérie auprès du Sri Lanka    CSJ: conférence virtuelle sur la participation politique des jeunes    L'Algérie plaide à New York pour une action sérieuse en faveur de l'Etat palestinien    Des pluies orageuses attendues mercredi sur des wilayas de l'Est    Entrée de l'usine de dessalement de l'eau de mer « Fouka 2 » en phase de production à pleine capacité    Mutualité agricole: ouverture de deux nouveaux bureaux à Tissemsilt et El Bayadh    Illizi: lancement d'un projet de 240 logements sociaux dans la zone de Tin-Tourha    Soirée hispano-suédoise à la clôture du 25e Festival européen de musique    Les 15 solutions pour atténuer l'écart du cours du dinar algérien entre le marché officiel et celui du marché parallèle    Un été sans coupures    Pourquoi Trump s'est empressé de siffler la fin de la partie ?    Ooredoo mobilise ses employés pour une opération de don de sang    220 victimes déplorées en juin !    Ça démarre ce 5 juillet, les Algériennes face aux Nigérianes !    Le CNC sacré champion national de water-polo dans quatre catégories    Il est nécessaire de limiter le droit de veto au sein du Conseil de sécurité    Pour une dynamique de l'industrie cinématographique    Allocution du président de la République à la Conférence internationale sur le financement du développement    Appel à adopter des politiques plus souples et réalistes pour l'orientation des aides au développement    Ballalou préside le lancement des travaux de restauration du «Palais El Menzah» à la Casbah d'Alger    Le contrat-type du joueur et de l'entraîneur professionnel est né    Le Bazane, tenue traditionnelle reflétant l'identité culturelle authentique de la région de Bordj Badji-Mokhtar    A peine installée, la commission d'enquête à pied d'œuvre    «L'Algérie, forte de ses institutions et de son peuple, ne se laissera pas intimider !»    Le président de la République inaugure la 56e Foire internationale d'Alger    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



La cuniculture, le lapin oublié
Elevage de petits animaux et production animale
Publié dans El Watan le 16 - 03 - 2016

Chère est la chair. La consommation de viande, rouge particulièrement, est un luxe auquel seuls les privilégiés peuvent s'adonner régulièrement.
Malgré cela, l'élevage des animaux est une spécialité que l'INSFP de Bougara a du mal faire valoir. La faute au manque de régulation du marché et au mode de consommation. Pourtant, un petit mammifère pourrait faire beaucoup pour compenser le manque de protéines animales chez les moins aisés. Le lapin, cette viande succulente mais oubliée, gagnerait à être valorisée.
A l'INSFP de Bougara, la formation de TS en élevage de petits animaux et production animale n'attire pas beaucoup de stagiaires. «Pour cette rentrée de février, nous n'avons pas ouvert de section par manque d'inscrits», déplore Majber Ahcen, enseignant de la spécialité.
Pourtant, l'offre très riche attire surtout les personnes qui préfèrent des formations spécifiques de courte durée, celles qualifiantes. «On forme dans le poulet de chair, les poules pondeuses, l'apiculture et la cuniculture (production de lapin)», instruit Ahcen devant le hangar réservé à l'élevage de poulet. Pour les modules enseignés dans la branche, le formateur égrène une longue série de spécialités qui s'étalent sur les 30 mois du cursus.
En plus des mathématiques, de la chimie, de la biologie et de la physique, les stagiaires auront à se familiariser avec l'apiculture (élevage des abeilles), l'aviculture (du poulet), l'alimentation et la nutrition des animaux, la cuniculture (élevage de lapin), l'amélioration génétique ainsi que des rudiments sur d'autres élevages (cailles, pintades…). Malheureusement, selon l'enseignant, la spécialité élevage des petits animaux ne remporte pas un franc succès, et ce, pour deux raisons essentielles : «Le manque de régulation des marchés et la nouvelle culture de consommation des citoyens empêchent l'émancipation de ces spécialités.»
Pour mieux assimiler son analyse, Ahcen cite l'exemple de l'élevage du lapin : «Les Algériens n'en mangent plus. Il n'existe presque plus de production dans ce domaine.» Pourtant un bon tadjine de lapin à la tomate ou aux olives, un lapin rôti ou encore en méchoui, cela devrait faire saliver les gourmets les plus avertis... Mais au-delà de l'aspect purement gustatif, l'économique n'est pas en reste.
Dans un pays qui importe une moyenne de 50 000 tonnes de viandes rouges par an et connaît de nombreuses phases de crise — surtout en période de fêtes — pour toutes sortes de viandes y compris la blanche, l'activité devrait attirer de nombreux investisseurs. Et le lapin c'est aussi une viande et des plus succulentes. L'élevage de ce petit mammifère pourrait être un formidable palliatif à l'incapacité de nombreux foyer de manger régulièrement de la viande.
«De tous les élevages que je connais, la cuniculture serait la plus rentable n'était le problème de commercialisation», atteste l'enseignant. En effet, cet animal a des capacités de reproduction et de maturation des plus rapides : ne dit-on pas dans le proverbe populaire : «Elle enfante comme une lapine.» «Une seule lapine peut avoir jusqu'à 9 mises bas 6 fois par an. Soit, elle peut générer 54 lapins en une année. Cela équivaut à 168 kg de viande par an. C'est le poids d'un bon mouton. En plus l'avantage est que seulement trois mois après sa naissance, le lapin est commercialisable», développe Madjber Ahcen.
Par ailleurs, il faut dire que l'investissement pour un élevage moyen de lapin nécessite seulement un local de 50 à 60 m2. Et pour 250 Da le kilo à l'achat, le lapin une fois mature est vendu 500 DA. Donc le bénéfice est de 100% en moins de 3 mois. Malheureusement, cette viande a déserté nos tables, au grand dam des amoureux de la chair de ce mammifère. Et le constat sur le lapin est presque identique à celui pour l'apiculture. «Il n'y a pas vraiment de commercialisation. Donc, les jeunes ne se bousculent pas pour la formation.
C'est logique», poursuit l'enseignant. Pourtant, Mahrez Abdelmadjid, son élève, semble avoir succombé au plaisir de côtoyer les abeilles. «C'est lui qui m'a donné l'amour de cette spécialité», sourit-il en désignant son formateur. «Je compte me spécialiser dans l'apiculture car c'est une spécialité qui m'attire. En plus, l'activité nécessite un travail saisonnier. Elle ne prend pas toute l'année, ce qui me laisse la possibilité de travailler ailleurs. Je compte aussi intégrer l'entreprise de mon père qui est spécialisé dans l'aviculture», explique-t-il.
Ce qui reste avantageux avec l'INSFP de Bougara, c'est qu'on peut s'y inscrire sans avoir le niveau de terminale (requis pour la formation de TS) ni suivre un long cursus de formation. Une photocopie de la carte d'identité, un extrait de naissance, une photo d'identité et 1200 DA par trimestre ouvrent grandes les voies aux intéressés pour suivre des formations qualifiantes, rapides et spécialisées. Ainsi, pendant 3 mois, une fois par semaine, chacun peut s'inscrire pour acquérir les rudiments du métier souhaité et dans la spécialité voulue. «Nous avons inscrit de nombreux universitaires. Beaucoup de retraités de différentes activités viennent, une fois décidés à investir dans le créneau, suivre des formations qualifiantes dans notre institut.
En fait, nos apprenants sont de tout âge et de tout horizon professionnel», atteste Tayeb Kamel, sous-directeur des études et des stages. Ainsi, chacun peut choisir son créneau : faire uniquement une formation en poule pondeuse ou de chair, en aviculture, dans la culture maraîchère ou l'arboriculture fruitière, les formations se font presque à la carte et à la demande de l'intéressé. «C'est ce genre de cursus qui intéresse le plus.
Nous avons aussi des agents agricoles et autres fellahs qui viennent parfaire leurs connaissances et savoir-faire. Sans nombrilisme, l'institut a une très bonne réputation dans la région», poursuit le responsable de cet établissement, qui se situe dans l'une des régions les plus fertiles du pays, la célèbre plaine de la Mitidja.
Alors, pour tout investisseur souhaitant se lancer dans l'agriculture, l'insfp de Bougara est une adresse de choix. Et pour les autres, il suffit de se rendre compte du plaisir d'être au contact, au moins une fois par semaine, avec la terre, les plantes et les animaux.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.