* Le budget du Portugal pour 2016, adopté par la nouvelle majorité parlementaire de gauche et entré en vigueur jeudi, «apparaît insuffisant» pour réduire la dette publique de façon significative, a estimé hier le Fonds monétaire international (FMI). «Le budget 2016 s'éloigne clairement des engagements» du précédent gouvernement de droite et «apparaît insuffisant pour orienter la dette publique sur une trajectoire nettement descendante», affirme le FMI dans un rapport. Le Portugal enregistrait fin 2015 une dette publique de 128,8% de son Produit intérieur brut (PIB). Le Parlement portugais a adopté en mars un budget pour 2016 censé à la fois alléger l'austérité et assainir les finances publiques, prévoyant un objectif de déficit public à 2,2% du PIB, revu à la baisse sous la pression de Bruxelles. * L'association Eurofer des sidérurgistes européens a reproché, hier, au Royaume-Uni, confronté au déclin de l'industrie sur son territoire, de n'avoir rien fait pour soutenir l'Union européenne dans la modernisation de ses instruments de défense commerciale contre les importations d'acier à bas prix. «Le Royaume-Uni s'oppose à la fin de la règle du droit moindre», a regretté l'association basée à Bruxelles. Cette règle, selon laquelle la Commission peut fixer un droit de douane d'un niveau inférieur à la marge de dumping lorsque cela suffit à faire disparaître le préjudice, est au cœur des débats en cours au sein de l'UE afin de mieux lutter contre les aciers russes et chinois à bas prix qui inondent le marché intérieur.
* Huit pays de l'Union européenne ont demandé à la Commission de réviser les méthodes de calcul du PIB potentiel et des déficits publics dans ses prévisions économiques et allonger la période sur laquelle elle les établit. Dans un courrier daté du 18 mars, les ministres de l'Economie ou des Finances de huit pays (Espagne, Portugal, Italie, Lituanie, Luxembourg, Slovénie, Slovaquie et Lettonie) plaident pour que la Commission allonge son horizon de prévisions de deux à quatre ans, l'alignant sur celui des pays membres. Ils indiquent par ailleurs que des «doutes sérieux» ont été soulevés concernant la méthodologie utilisée, suggérant d'ajouter au PIB potentiel d'autres indicateurs. Ils réclament «une intensification du travail technique» à ce sujet.
* L'Espagne a connu en 2015 un nouveau dérapage de son déficit public, à 5,16% du PIB, bien au-dessus de ses prévisions, ce qui pourrait contraindre le prochain gouvernement à prendre d'impopulaires mesures d'économie. «Le déficit a été ramené en 2015 de 5,8% à 5,16%», a déclaré le ministre du Budget, Cristobal Montoro, lors d'une conférence de presse. Il a qualifié cette réduction d'«insuffisante», alors que Madrid avait promis à Bruxelles de le ramener à 4,2%. C'est la huitième année consécutive que l'Espagne ne remplit pas ses objectifs. Son économie a été dévastée par une profonde crise dont elle a commencé à sortir en 2014, mais reste confrontée à un déficit et à une énorme dette publique à 99% du PIB.