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Bouchouareb dans Panama Papers, l'Algérie bafouée ?
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Publié dans El Watan le 12 - 04 - 2016

C'était décidé, emballé, pesé. Le truc, cette semaine, c'était de revenir sur l'accueil fait au sémillant Chakib Khelil par la ci-devant zaouïa de Sidi M'hamed Benmerzoug de Djelfa.
Khyar Nass, ya Sidi ! Il y a quelque chose de fascinant, de surréaliste même dans ce cérémonial de servitude déployé sous la férule du cheikh Rabah Abassine qui a trouvé là l'occasion unique d'être un chouia médiatisé. Cette descente de Chakib Khelil dans le bled profond avait quelque chose de la caricature montrant de fringants administrateurs coloniaux condescendant à gratifier de leur onction les pantins enturbannés de zaouïas stipendiées à l'Empire.
Voyant la vidéo de la télé Ennahar, je me suis pincé pour réaliser que c'était du vrai de vrai et non pas une fiction de reconstitution. Mais non, la limousine noire dans laquelle l'ex-ministre des hydrocarbures se cale est vraie. Les costumes des chouyoukh ne sont pas des vieilleries sorties du magasin des accessoires d'un studio de cinéma. Les dattes et le lait sont frais. Et les propos tenus par Khelil, attaquant la Justice à partir d'une confrérie religieuse ne proviennent pas des délires d'un dialoguiste. Pas plus que l'hagiographie décernée à Chakib Khelil par le cheikh plagiaire de Saadani qui voit en lui le roi des sacrifiés pour la patrie.
Oui, ce qui est fascinant dans cette séquence, c'est ce mépris tranquille infligé à l'opinion algérienne par un pouvoir qui s'autorise à faire accueillir avec faste un homme contre lequel la Justice a émis un mandat d'arrêt. Le dédain est tellement naturel qu'il en devient silencieux et presque indolore. Ce qui est aussi fascinant, c'est cette inversion des valeurs qui fait qu'un homme dont certaines affaires sont pendantes devant la justice vienne s'expliquer, non pas dans un prétoire, mais dans une zaouïa.
La symbolique est forte : la prédominance de la zaouïa sur l'institution judiciaire préfigure une version future de la République. Ce qui me fascine encore, c'est cet argument bête à en pleurer – on sait depuis Goebbels que plus c'est gros, mieux ça passe – que sort Chakib Khelil en guise de défense. Tout ce qu'on a dit, tout ce qui s'est dit dans les tribunaux à l'occasion du feuilleton Sonatrach, les enquêtes du tribunal de Milan, rien n'est vrai… c'est un coup monté. Et pas qui ? Le DRS ? En tout cas, il est amplifié… par la presse. Leitmotiv : quand la presse évoque une affaire, c'est qu'elle l'a inventée.
C'était donc de cela dont il devait s'agir ici. Cette symbolique de la néantisation des Algériens en tant qu'opinion publique, manipulée pour avaler n'importe quelle couleuvre au point d'en devenir difforme ! Ce devait être le sujet de la semaine, complété par d'autres faits tout aussi fascinants comme cette déclaration de Mohamed Benaïssa, ministre des Cultes, sympathique et courageux par ailleurs, lavant les zaouïas de tout soupçon d'illégitimité en déclarant que ce sont elles qui ont sauvé l'Algérie de l'intégrisme, et non pas «les militants laïques et démocrates». Assurément, on ne parle pas de la même histoire. Et cette sentence ministérielle est une insulte à la mémoire des milliers de militants démocrates et laïques qui ont donné leur vie pour que Benaïssa puisse proférer de telles contre- vérités.
C'était le sujet de la semaine, mais d'autres événements sont venus la dramatiser. Entre autres, les révélations de ce qu'on appelle les «Panama papers», et la mention du nom du ministre de l'Industrie algérien, Abdesselam Bouchouareb. Là encore, on est fasciné, tout d'abord, par le silence sidéral du pouvoir algérien dont l'un des ministres les plus importants est impliqué dans un scandale planétaire. Puis, ensuite par le fait que le quotidien français Le Monde ayant mis en cause l'Algérie, ou plutôt des responsables algériens, ou même plutôt certains responsables algériens, fournit une occasion dilatoire en or pour une mobilisation patriotique contre la «main de l'étranger». Vieille ficelle ? Nouvelle efficacité.
Parce que Bouchouareb, le ministre emblématique de l'ère Bouteflika du 4e mandat a été couché sur une liste d'évadés fiscaux par un pool de journalistes que tous les concernés dénoncent évidemment, mais dont personne ne remet en cause la fiabilité des informations, et que le quotidien du soir parisien Le Monde reprend cette information, on rappelle les réservistes. Patriotes, en joue, la guerre picrocholine est déclarée ! Contre qui ? Pourquoi ? La main de l'étranger vient du Panama en passant par Paname ! Et elle veut farfouiller dans notre dignité nationale. On se croirait revenu à l'époque bénie où tout ce qui ne collait pas en interne était forcément un complot de l'étranger.
Pendant que l'anglais David Cameron reconnaît avoir détenu des comptes offshore, le Premier ministre islandais démissionne, des enquêtes sont ouvertes dans beaucoup de pays, chez nous, on sévit contre un journaliste du Monde en lui refusant le visa pour couvrir la visite du Premier ministre français, Manuel Valls. Le prétexte est indémontable : la photo de Bouteflika à la Une du Monde… Devant la levée de boucliers, le quotidien a dû apporter des explications. L'affaire pouvait s'en tenir là. On ne s'attaque pas au fauteur de la forfaiture mais à ceux dont le métier est d'en informer l'opinion publique.
Moralité : comme aux moments chauds, on veut bille en tête nous faire croire qu'un ministre impliqué dans une affaire pas drôle ni gaie comme «Panama Papers», c'est toute l'Algérie qui est insultée dans ce qu'elle a de sacré. Et le toucher, c'est comme profaner le sang des martyrs. Un chouia de mesure quand même !


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