Introduire l'éducation thérapeutique dans les services de dermatologie pour une meilleure prise en charge de la dermatite atopique est le projet initié par la Société algérienne de dermatologie esthétique et cosmétique (SADEC), en collaboration avec la fondation pour la dermatite atopique recherche et éducation, une fondation d'entreprise Pierre Fabre. L'annonce a été faite en marge des travaux des 11es journées de la Société algérienne de dermatologie esthétique et cosmétique qui se sont tenues ce week-end à Alger. Coordonné par le Pr Amar Khodja, chef de service au CHU Mustapha Bacha, un groupe de travail constitué de dermatologues des différents CHU, à savoir Alger, Constantine et Oran, est chargé de mettre au point ce projet de l'éducation thérapeutique pour qu'elle soit pratiquée dans tous les services de dermatologie. «La dermatite atopique est une maladie chronique difficile à soigner. L'adhésion au traitement est souvent un échec. Les enfants et les parents ne comprennent pas toujours comment tirer le meilleur parti des traitements disponibles. L'éducation thérapeutique met en œuvre des moyens adaptés pour apporter les connaissances nécessaires et un savoir-faire. La fondation pour la dermatite atopique aide le développement des centres d'éducation thérapeutique. C'est aussi donner les moyens pour une meilleure prise en charge et une observance pour de meilleurs résultats», a souligné Pr Georges Farah, président de la fondation pour la dermatite atopique qui souhaite voir le projet réussir en Algérie. La fondation, a-t-il encore précisé, participe au financement des travaux de recherche et d'études cliniques sur la dermatite atopique, soutient toute action scientifique et met en place des outils, des actions pédagogiques et diffuse des supports d'information destinés aux praticiens, aux parents et aux enfants. Pour le Dr François Stalder, dermatologue à l'hôpital de Nantes (France), l'observance du traitement pose un sérieux problème dans la prise en charge de la dermatite atopique. Seuls 30% des patients appliquent correctement le traitement local et les trois quarts ne sont pas satisfaits des résultats enregistrés. Pour lui, l'éducation thérapeutique au profit des patients et leur famille est le moyen efficace pour arriver à faire changer les comportements. «A travers l'éducation thérapeutique, il y a un transfert de savoir-faire, de connaissances et d'attitude. C'est encourager le patient à s'autonomiser et l'aider à l'observance. Il est donc question de transformer la conduite face aux craintes à appliquer une crème», a-t-il informé. Il s'agit donc d'une démarche centrée sur le patient et qui nécessite une formation au préalable du personnel médical et paramédical. Pour le président de la Société algérienne de dermatologie esthétique et cosmétique (SADEC), le Pr Amar Khodja, la fondation pour la dermatite atopique aidera le groupe de travail qui constitue une coordination des dermatologues de l'Est, de l'ouest et du Centre du pays à atteindre les objectifs. Il faut d'abord avoir les outils pédagogiques et mettre en place les instruments nécessaires pour cette activité. «La formation des personnels de santé est primordiale pour arriver à établir les évaluations du patient par lui-même et par le médecin», a-t-il souligné, avant de préciser que la prévalence de la dermatite atopique est de 5% en Algérie, loin des taux enregistrés en Europe qui avoisinent les 15 à 20%. «La dermatite atopique (ou eczéma atopique, ou dermite du nourrisson, anciennement eczéma constitutionnel) est une pathologie allergique touchant la peau et atteignant notamment les enfants», a-t-il expliqué. Et de rappeler que parmi les causes de cette maladie, l'on retrouve les facteurs génétiques et environnementaux, dont l'industrialisation. Le Pr Amar Khodja est revenu sur le thème principal de ces 11es journées qui est «Microbiote, microbiome cutanés». Un thème d'actualité, selon lui, qui fait l'objet de nombreuses recherches, notamment le microbiote. «Des recherches pour avoir une meilleure compréhension des germes que nous hébergeons et qui ne sont pas tous pathogènes. C'est pour mieux les comprendre et mieux les traiter. Cela peut apporter beaucoup de solutions thérapeutiques aux affections cutanées. Chaque personne a son microbiote cutané», a expliqué le Dr Oughanem, dermatologue et président de la Société algérienne de médecine esthétique.
