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Des polémiques qui divisent les historiens
Guerre de libération nationale
Publié dans El Watan le 13 - 07 - 2016

Les polémiques autour de l'histoire de la Révolution algérienne deviennent récurrentes. Contribuent-elles à l'écriture de l'histoire ou brouillent-elles les pistes pour accéder à la réalité des faits ? Avis d'historiens.
Messali Hadj, Abane Ramdane, le colonel Amirouche, Ben Bella, Yacef Saâdi… et Ted Morgan. Les polémiques autour de l'histoire de la Révolution algérienne deviennent récurrentes. Elles naissent, elles enflent, elles créent des débats avant de disparaître en attendant l'apparition de nouveaux éléments.
La dernière polémique en date est celle qui a suivi l'apparition de la version traduite en français de l'ouvrage du journaliste américain Ted Morgan, intitulé Ma Bataille d'Alger dans lequel il affirme que «Yacef Saâdi a conduit les militaires français à la cachette de Ali La Pointe et ses compagnons». Cette affirmation a suscité la réaction du chef de la Zone autonome d'Alger (ZAA) qui annonce sa volonté de poursuivre en justice le journaliste américain.
Mais qu'apporte ce genre de polémique à l'écriture de l'histoire de l'Algérie ? Sont-elles bénéfiques à la société ? Ouvrent-elles la voie à des doutes ? Les historiens, seuls habilités à traiter scientifiquement les faits historiques, ne sont pas heureux devant cette situation. Et pour cause, estime l'historien Fouad Soufi, «ces polémiques n'apportent absolument rien à l'écriture de l'histoire». «La polémique est devenue un sport national. Ce que je regrette, c'est que les gens engagent un débat sur un livre (celui de Ted Morgan) qu'ils n'ont pas lu.
De plus, ces polémiques concernent des problèmes d'aujourd'hui et je ne crois pas que les historiens sérieux puissent s'engager dans ce débat. Les moudjahidine et les martyrs de la Révolution sont des humains qui peuvent commettre des erreurs. Le fait de les insulter ou de les dénigrer n'honore personne», explique-t-il.
C'est ce que pense également l'historien Mohamed El Korso, qui appelle à «humaniser l'histoire en prenant en considération, de manière objective, ses points forts et ses faiblesses». «L'erreur commise en Algérie est qu'on a mystifié les acteurs de la Guerre de Libération nationale alors qu'ils sont des humains comme les autres.
Par conséquent, ils se sont retrouvés piégés», précise-t-il, appelant les historiens à «procéder à un examen critique des archives qui sont le produit d'un moment historique». «Il y en a et il y en aura encore des Ted Morgan, même en Algérie. Rappelez-vous l'histoire malheureuse de Abane Ramdane. Il a fallu des années pour apprendre qu'il n'est pas tombé au champ d'honneur, mais a été exécuté par ses compagnons. Il est donc impératif de donner la version réelle des faits», ajoute-t-il.
«Il faut laisser les historiens faire leur travail»
Pour Amar Mohand-Amer, historien et chercheur au Crasc d'Oran, ces polémiques «sont nocives pour l'écriture de l'histoire parce qu'elles ne sont pas le fait d'historiens». «Cette situation renseigne sur l'empiétement du champ historique par de non-spécialistes. D'où ce genre d'accusation, dénigrement et diffamation», souligne-t-il.
Cette situation est engendrée, selon lui, par la désaffection, des jeunes notamment, par rapport à l'histoire. «Cela a conduit à la raréfaction des historiens-chercheurs. La conséquence est le peu de travaux solides sur notre histoire contemporaine ; l'absence de thèse sur l'ALN, la Bataille d'Alger, le CCE, la ZAA et d'autres faits majeurs laissent le champ libre aux porteurs de mémoires et aux non-spécialistes qui ne sont pas régis par des règles académiques pour intervenir», soutient-il.
Pour lui, les déballages auxquels on assiste accentuent le désintérêt des Algériens pour la chose historique : «C'est un climat délétère qui n'augure rien de bon.» Pour remédier à cette situation, Amar Mohand-Amer appelle l'université et les pouvoirs publics à réagir en mettant en place une politique de formation de milliers de jeunes chercheurs en histoire et à travers l'ouverture des archives. «Il faut laisser les historiens travailler, ouvrir les archives et publier les travaux», appuie de son côté Fouad Soufi.


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