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Le diktat du mouton informel
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Publié dans El Watan le 09 - 09 - 2016

Malgré l'instauration de points de vente par les autorités, l'informel reprend toujours le dessus. Les maires se retrouvent désarmés face à la déferlante du phénomène à quelques jours de l'Aïd.
«Poubelles, mauvaises odeurs, encombrement, bruitage et regroupement de gens… le quartier est devenu invivable.» Mohamed, 45 ans, vit l'«enfer» dans son quartier à Oued Koreiche, Alger. Depuis quelques jours déjà, ce père de famille trouve beaucoup de difficultés à aller au travail ou à rentrer, se garer dans son quartier ou tout simplement dormir le soir chez lui. «Les vendeurs de bétail ont transformé le quartier en une grande écurie !»
En effet, à quelques jours de l'Aïd El Adha prévu cette semaine (lundi et mardi), plusieurs dizaines de points de vente de moutons improvisés ont vu le jour, transformant ainsi la capitale en une énorme bergerie avec des bottes de foin. Sur les parkings, dans les cours des cités, les hangars, les garages de mécanique auto… les revendeurs d'ovins ont squatté tout espace vide pour vendre leurs animaux, créant un grand marché parallèle.
Pourtant, lors de la réunion d'évaluation du dispositif spécial Aïd El Adha, le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Chelghoum Abdeslam, a mis en place une liste de 456 points de vente de bétail, répartis sur 33 wilayas. Pour la capitale, quatorze zones de commercialisation des moutons de l'Aïd ont été désignées, à savoir les communes de Aïn Benian, Bab Ezzouar, Staouéli, Gué de Constantine, les Eucalyptus, Birtouta, Oued Alleug, Zéralda, Rouiba et Dar El Beida.
Spéculation
Ces espaces ouverts depuis jeudi dernier permettront «d'éviter aux éleveurs de bétail de recourir à des intermédiaires pour vendre leurs ovins et ainsi lutter contre la spéculation», estime le ministre. Un dispositif approuvé par l'Association de la protection et orientation du consommateur (Apoce), mais qui souligne quelques oublis du ministère. Le président d'Apoce, Mustapha Zebdi, a indiqué : «On a approuvé la démarche du ministère de l'Agriculture.
Sauf qu'il y a une mauvaise orientation du consommateur qui ignore tout sur ces espaces de vente, alors qu'il devait en être avisé. Malheureusement, il n'y a eu aucune information et aucun communiqué dans ce sens. Les gens d'Alger et des grandes villes ignorent où sont situés ces marchés formels. Malheureusement, il n'y a pas eu assez d'organisation pour pouvoir mettre en place des points de vente, où on trouve un nombre important d'éleveurs et aussi où le consommateur peut acheter en toute tranquillité.»
Pour sa part, le président de l'Association nationale des commerçants et des artisans algériens (Anca) juge que ce programme est «insuffisant», d'où la prolifération impressionnante du marché informel. «Ce dispositif mis en place par le ministère de l'Agriculture n'est pas suffisant. A l'exemple de la capitale qui compte 57 communes, dont chacune a au minimum une cité qui regroupe beaucoup d'habitants, et avec la période de la rentrée, les gens n'ont pas le temps de se déplacer pour acheter leur mouton de l'Aid.
Ce manque d'espaces autorisés à la commercialisation des moutons a ouvert la porte aux zones de vente informelles qu'on retrouve partout et n'importe où. On les retrouve à l'entrée ou à l'intérieur des cités, devant les mosquées et les marchés de proximité, au milieu des routes et même devant des écoles !» révèle-t-il. Et d'ajouter : «Pour satisfaire le besoin, chaque commune doit compter au minimum un point de vente qui doit à tout prix répondre à deux conditions.
La première est qu'il soit situé loin du centre-ville et des regroupements d'habitations et la seconde condition est qu'il soit sous surveillance des vétérinaires. Or, dans la majorité de ces espaces non autorisés sont vendus les moutons sans être contrôlés par les spécialistes. En ce qui concerne ce point, on a beaucoup entendu parler auparavant d'éleveurs qui vendent leurs moutons malades par le biais du marché informel où les vétérinaires ne passent pas faire leur contrôle.»
Maladies
La direction des services vétérinaires au ministère de l'Agriculture a mis en place des équipes de contrôle au niveau des points de vente légaux et parallèles. L'inspecteur des vétérinaires de la wilaya d'Alger, Dr Abdelhalim Yousfi, explique l'importance de ce dispositif : «Il y a beaucoup de maladies dont les symptômes ne sont pas détectables de prime abord sur l'animal quand il est en vie, mais qu'on capte une fois le mouton sacrifié. C'est tout le problème des marchés de bétail informels qui ne sont pas toujours contrôlés par les vétérinaires.
La nouveauté de cette année est que le ministère de l'Agriculture a mis en place des sites de vente pour les éleveurs pour éviter l'ingérence des revendeurs.» Et de poursuivre : «Tous ces sites ‘‘officiels'' sont pris en charge par les services du contrôle vétérinaire. Concernant les vendeurs informels, ils ne sont contrôlés qu'occasionnellement. On a demandé aux équipes des vétérinaires d'inspecter tout espace de vente de bétail qu'ils trouvent sur leur chemin.» Par ailleurs, El Hadj Tahar Boulenouar se pose la question : «Où en sont les maires avec toute cette anarchie ? C'est ici qu'intervient le rôle des APC.
L'Etat a identifié des zones de vente contrôlées et répondant aux normes, alors comment se fait-il que les points de vente informels poussent partout comme des champignons ? C'est l'APC qui doit interdire cela, surtout que ce secteur ouvre une grande porte aux spéculateurs qui augmentent le prix de la tête d'au moins 20% de son prix initial. Si le marché du bétail était bien organisé, le prix du mouton aurait été moins élevé.»
Services de sécurité
Lyes Gamgani, président de l'APC de Dar El Beida, explique le cas de sa commune : «On a désigné deux endroits où des éleveurs peuvent vendre leur cheptel à l'occasion de l'Aïd. Nous avons fermé un terrain non autorisé pour la vente au niveau de la localité Abane Ramdane et au niveau d'El Hamiz. Concernant les espaces informels, je pense que c'est normal qu'il y ait des dépassements. Mais on est en train de travailler en collaboration avec les services de sécurité pour éviter le marché parallèle qui porte atteinte à l'environnement, l'hygiène, le stationnement anarchique et l'encombrement qui peuvent provoquer des accidents de la route.»
Quant au président de l'APC de Bordj El Kiffan, Keddour Haddad, il n'est pas tout à fait d'accord et accuse les services de sécurité : «On ne donne l'autorisation de commercialiser le bétail qu'aux éleveurs et aux propriétaires de ferme. Mais la surveillance des vendeurs informels est de la responsabilité des services de sécurité et non pas la nôtre. La responsabilité nous incombe quand on donne des autorisations à des gens qui ne le méritent pas. Quant aux services de sécurité, ils devraient saisir le cheptel de tout vendeur n'ayant pas une autorisation.»


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