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«Le gouvernement préconise des solutions partielles qui ne régleront rien»
Djilali Hadjadj. Spécialiste des questions de Sécurité sociale
Publié dans El Watan le 15 - 09 - 2016

- Depuis que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a annoncé que la loi fixant l'âge de départ à la retraite à 60 ans entrera en vigueur l'année prochaine, il y a un rush pour la retraite anticipée. Comment expliquez-vous ce phénomène ?
C'est même beaucoup plus qu'un rush, c'est un «envahissement du terrain» des agences CNR de toutes les wilayas du pays ! Quelques projections chiffrées pour étayer cette énorme ruée sur la «pauvre» CNR en faillite financière : avant l'annonce par le gouvernement, début juin, de la suppression de la retraite avant 60 ans, les prévisions pour 2016 étaient d'environ 200 000 départs à la retraite, tous types de retraite confondus. Après l'annonce de cette décision, on sera proche des 300 000 demandes, du jamais vu, soit l'équivalent des deux années 2010 et 2011 par exemple.
Les motivations des demandeurs sont diverses et différentes, selon à la fois la carrière des uns et les montants des derniers salaires perçus. Il y a des salariés qui sont usés et fatigués et ne se voient pas poursuivre leurs activités jusqu'à 60 ans : ils prennent leur retraite, même si leur pension ne sera pas très importante.
D'autres salariés plus «chanceux», occupant des fonctions importantes avec des salaires plus que consistants, ayant cumulé une expérience professionnelle significative, assurés de retrouver une activité salariée dans le privé, par exemple, choisissent le cumul «retraite-salariat», cumul qui au demeurant n'est pas interdit par la loi.
Enfin, le gros des troupes des demandeurs de retraite avant 60 ans se recrutent dans l'éducation nationale et la santé publique : ils sont pour la plupart sûrs de bénéficier d'une retraite maximum à 80% (ayant dans ces deux catégories commencé leur carrière relativement tôt), ayant obtenu des revalorisations salariales conséquentes ces dix dernières années (surtout pour les enseignants), donc partant en retraite avec une bonne pension, et là encore pour beaucoup d'entre eux pouvant bénéficier d'un cumul retraite-activité (écoles ou cliniques privées, cours au noir, commerce...).
- Cette mesure va-t-elle, selon vous, régler le problème de la retraite en Algérie et permettre à la CNR de faire face à sa situation précaire ?
Non, malheureusement, car la situation financière de la CNR est désastreuse et la suppression de la retraite avant 60 ans n'est qu'une partie des réformes à introduire pour pérenniser le système de retraite des salariés. Des chiffres : en 2016, la CNR n'engrangera que 600 milliards de dinars en termes de «recettes» (sa quote-part des cotisations de Sécurité sociale), alors que ses dépenses dépasseront les 1200 milliards de dinars !
Aux 600 milliards issus des cotisations, il faut ajouter 250 milliards de dinars au titre de la contribution de l'Etat au financement de la CNR (contribution inscrite dans la loi au titre des mesures dites de solidarité nationale : financement par l'Etat d'un certain nombre de différentiels notamment en matière du montant minimum des pensions pour les «petits» retraités et les retraités moudjahidine ; revalorisation des allocations de retraite ; financement des augmentations généralisées de toutes les pensions avant le 1er janvier 2012, etc.).
Reste donc un «trou» de presque 400 milliards de dinars que les pouvoirs essayent de combler en puisant dans le mystérieux et très peu connu Fonds national de réserve des retraites (FNRR) — créé en 2006 et alimenté par la fiscalité pétrolière à hauteur de 2% — et en puisant d'autorité dans les maigres réserves des autres caisses de Sécurité sociale, comme récemment celles de la CNAS et de la CNAC (assurance-chômage). A noter que le FNRR est tributaire des prix du pétrole : comme ces prix ont subi une très forte baisse depuis 2014, il est à craindre que cette source se tarisse très bientôt…
- En définitive, le système de retraite en Algérie est-il menacé, ou bien la CNR va s'en sortir en dépit de la crise économique actuelle ?
Les menaces sont sérieuses sur l'ensemble du système de Sécurité sociale, dont le dispositif de retraite. Ces menaces ne datent pas d'aujourd'hui ; elles ont pris de l'ampleur ces dernières années, mais les pouvoirs publics ont laissé faire ou n'ont pas pris conscience des dangers à venir pour la protection sociale en Algérie. Le gouvernement a laissé la situation pourrir et maintenant que le feu est à l'intérieur de la maison CNR, il préconise de très mauvaises solutions, partielles, incomplètes et qui ne régleront rien.
Pour rappel, cette décision de la suppression de la retraite avant 60 ans avait été prise il y a plus de 10 ans par une tripartite, décision «enterrée» car forcément impopulaire, la forte manne pétrolière permettant d'acheter la «paix sociale». Aussi, qui a laissé l'économie informelle prendre des proportions dangereuses ces vingt dernières années, avec son lot d'injustice sociale dont sont victimes plus de 5 millions de salariés de cette économie au noir, 5 millions de travailleurs non déclarés à la Sécurité sociale, donc écartés du bénéfice du droit à la retraite ?
Le préjudice de cette situation est catastrophique pour le financement de la Sécurité sociale et de la retraite, préjudice se chiffrant en centaines de milliards de dinars chaque année au détriment de la CNAS et de la CNR. Le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale et ses démembrements ont une lourde responsabilité dans l'accumulation de ce contentieux hautement préjudiciable à la CNAS et à la CNR.


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