Les élections municipales de 1990 avaient permis au FIS de s'emparer de la grande majorité des municipalités du pays. Celle de Cherchell se trouvait dans le lot. La première action du parti de Abassi Madani a été de débaptiser la rue Guenassia pour l'appeler El Qods, preuve de l'antisémitisme, ce qui, idéologiquement, avait beaucoup de ressemblance avec le nazisme. Guenassia, en effet, était un juif qui avait rejoint l'ALN pour contribuer à la libération de l'Algérie. Il est mort lors d'une bataille avec l'armée française en défendant avec sa mitraillette son infirmerie, parce qu'il était également l'un des infirmiers de la Wilaya IV. La rue a retrouvé le nom du chahid lorsque le FIS a été dissous. Une décision honteuse de la même nature vient d'être prise à Oran. La rue Fernand Iveton vient, à son tour, d'être débaptisée. Fernand Iveton a été lui aussi un combattant de l'ALN. Fils d'ouvrier, il se considérait comme un Algérien à part entière. Fait prisonnier en 1957, il a été condamné à mort et guillotiné à la prison Barberousse, à Alger. A la veille de son exécution, il avait écrit une émouvante lettre d'adieu dans laquelle il exprimait sa foi en la victoire finale contre le colonialisme et son profond amour pour cette Algérie qui l'a vu naître. C'est cet homme-là qu'un sinistre individu, tapi dans l'ombre derrière son bureau, a cru effacer de l'histoire de la Guerre de Libération et porter atteinte à l'universalité de notre Révolution. Il faut reconnaître que les Oranais se sont mobilisés de façon extraordinaire pour dénoncer cette forfaiture. L'Organisation nationale des moudjahidine (ONM), l'Organisation nationale des enfants de chouhada (ONEC) et l'Organisation nationale des enfants de moudjahidine (ONEM), dont la mission première (en théorie) est de défendre la mémoire de nos martyrs, n'ont pas donné signe de vie. Il est vrai que leur préoccupation première est le commerce du sang de nos chouhada et le combat de tout le peuple algérien. Cette «famille révolutionnaire» se distingue surtout par sa recherche effrénée de privilèges et de prébendes, cherchant à se distinguer, du reste, de la majorité des Algériens. A croire que ces derniers étaient des traîtres à la solde du colonisateur. Cet outrage à nos chouhada avec cette affaire Iveton intervient à un moment où les islamistes sont passés à l'offensive pour tenter de regagner le terrain en s'attaquant à Nouria Benghebrit, qui ne fait que chercher à sauver l'école algérienne et qu'appliquer le programme du président de la République, lequel a été préparé en 2002 déjà par la commission Benzaghou. Ces charlatans n'hésitent pas à recourir aux coups bas et aux mensonges pour maintenir le peuple algérien dans une totale arriération, comme le font les Ibn Saoud avec leur peuple, dont 30% vivent en dessous du seuil de pauvreté alors que leur sous-sol regorge de richesses.