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Egypte-Arabie Saoudite, la rupture ?
Riyad suspend ses livraisons de pétrole au Caire
Publié dans El Watan le 13 - 10 - 2016

Les développements actuels montrent que le roi Salmane veut une Egypte servile, suiviste et prête à satisfaire au moindre de ses caprices. Ce que le président Al Sissi, souvent présenté comme l'homme lige de Riyad, n'est visiblement pas prêt à accepter.
Les relations entre l'Egypte et l'Arabie Saoudite sont en train de traverser une zone de turbulences. Les tensions entre les deux pays, résultat de désaccords sur des dossiers régionaux, se sont exacerbées ces derniers jours au point où l'Arabie Saoudite a pris la décision d'interrompre ses livraisons de pétrole à son voisin égyptien.
L'Arabie Saoudite avait signé, en avril dernier, un accord avec l'Egypte pour la fourniture, sur cinq ans, de 700 000 tonnes de produits pétroliers par mois pour une valeur globale de plus de 20 milliards de dollars. Cependant, la compagnie saoudienne Aramco a informé verbalement, début octobre, la General Petroleum Corporation, son vis-à-vis égyptien, qu'elle ne livrerait pas de pétrole en octobre…sans donner de raison.
Même si selon le site d'information Sabq, qui cite une source au sein d'Aramco, la compagnie pétrolière saoudienne a assuré par la suite qu'elle n'avait pas décidé de suspendre ses livraisons de pétrole à l'Egypte et qu'il s'agissait juste d'un réaménagement de la part de production de l'Arabie Saoudite sur les marchés internationaux suite à l'accord de réduction de la production conclu en septembre dernier à Alger par les membres de l'OPEP, le mal a été fait pour l'Egypte. Le Caire a d'ailleurs annoncé au pied levé mardi avoir lancé des appels d'offres pour son approvisionnement en pétrole.
Une alternative au pétrole saoudien
Le gouvernement a lancé «des appels d'offres sur les marchés internationaux pour importer la quantité nécessaire pour octobre», a indiqué un porte-parole du ministère égyptien du Pétrole, Hamdy Abdel Aziz. «Nous avons ouvert une ligne de crédit à la Banque centrale et nous allons bientôt avoir un accord», a-t-il ajouté.
Très dépendantes du pétrole saoudien, les autorités égyptiennes doivent en effet rapidement trouver une alternative. Le Caire importe chaque mois 1,75 million de tonnes de produits pétroliers, dont 40% du royaume wahhabite. La décision saoudienne est intervenue au lendemain du vote de l'Egypte en faveur de la résolution russe sur la Syrie au Conseil de sécurité demandant notamment le départ des membres du Front Fateh Al Cham de l'est d'Alep. Riyad a estimé avoir été poignardé dans le dos par l'Egypte.
Le Front Fateh Al Cham est considéré comme faisant partie de l'opposition acceptable par Riyad mais comme un groupe terroriste par Le Caire. Ce n'est pas tout. L'Arabie Saoudite a une position tranchée en ce qui concerne le départ de Bachar Al Assad et y voit la solution à la crise. L'Egypte est favorable, pour sa part, à une solution politique qui inclut M. Al Assad. En somme sur le dossier syrien, l'Egypte et l'Arabie Saoudite ne sont pas dans le même camp.
A la suite du vote, l'ambassadeur saoudien à l'ONU, Abdallah Al Mouallimi, déçu, a déclaré à Al Jazeera qu'il était «pénible que les Sénégalais et les Malaisiens aient des positions plus proches du consensus arabe que celle du représentant arabe (l'Egypte, ndlr)». Cette déclaration suffit à elle seule à faire le parallèle avec la décision d'Aramco. Pour beaucoup d'observateurs, cette suspension des livraisons de pétrole est indéniablement motivée par des considérations politiques. En Egypte on en est, en tout cas, fortement convaincu. Dans les deux pays, on ne parle toutefois pas encore de crise.
Dans les faits, la crispation est cependant bien là. L'Arabie Saoudite était jusque-là considérée comme l'un des principaux soutiens du président égyptien Abdelfattah Al Sissi. Un soutien qui s'explique en partie par la guerre menée par l'Egypte aux Frères musulmans que la monarchie wahhabite considère comme faisant partie de ses pires ennemis. Il semble qu'en contrepartie de ses importantes aides financières accordées annuellement aux Egyptiens, Riyad attend aujourd'hui bien davantage de son «allié».
Les développements actuels montrent que le roi Salmane veut une Egypte servile, suiviste et prête à satisfaire au moindre de ses caprices. Ce que le président Al Sissi — que l'on a souvent présenté comme étant l'homme lige de Riyad — n'est visiblement pas prêt à accepter. Il faut se rappeler que la tension entre les Egyptiens et les Saoudiens avait commencé à monter au mois d'avril dernier.
Beaucoup d'Egyptiens avaient en effet mené campagne contre la remise à l'Arabie Saoudite de deux îles situées à l'entrée du golfe d'Aqaba en mer Rouge. Même si la campagne a été réprimée par le pouvoir égyptien qui a procédé à un millier d'interpellations, les échanges acerbes avaient commencé sur les médias des deux pays. Ce que les Saoudiens ont mal encaissé. Ceux-ci n'apprécient également pas l'engagement à minima du Caire au Yémen, un pays qui est considéré par tous en Egypte comme le «Vietnam égyptien».
Le cauchemar russe et iranien
Par ailleurs, les Egyptiens ne voient pas l'Iran comme un ennemi stratégique. La décision des Egyptiens de se rapprocher militairement de la Russie peut expliquer aussi le courroux saoudien. A ce propos, le président Al Sissi ne s'opposerait pas à l'installation d'une base russe dans son pays. La Russie a d'ailleurs confirmé dernièrement le lancement de pourparlers avec l'Egypte pour la réutilisation de l'ex-base soviétique de Sidi Barrani se trouvant sur le littoral méditerranéen.
L'objectif de la Russie semble être de regagner les positions qu'elle avait perdues au lendemain de l'éclatement de l'Union soviétique. Une telle perspective provoque visiblement des cauchemars à l'Arabie Saoudite, surtout que «l'Oncle Sam» semble de moins en moins soucieux de son sort et que l'Iran s'impose, doucement mais sûrement, sur l'échiquier régional comme un acteur de premier plan. Maintenant, il faut voir jusqu'où peuvent aller ces tensions et si l'Egypte et l'Arabie Saoudite se passeraient vraiment objectivement l'une de l'autre.


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