Une chose de faite, être un complotiste n'est désormais plus une maladie psychiatrique. Car avec cette victoire surprise de Trump, c'est la première fois qu'un adepte des théories du complot devient Président d'une superpuissance. Cercles obscurs et lobbies divers, satanistes, Bildenberg et banquiers affameurs, Trump a su flirter avec un nouvel électorat convaincu que des cabinets noirs activent pour détruire les gens et les nations à la gloire du Veau d'or. D'ailleurs, à Washington, Paris ou Londres, médias et experts, politologues des plateaux TV et philosophes de chantier, tous regroupés autour de Clinton, n'auront pas réussi à ridiculiser les complotistes. Ils n'ont pas pour autant dit leur dernier mot ; aux USA, on accuse déjà Georges Soros d'être derrière les manifestations anti-Trump pour le destituer, ce qui signifierait que le système n'a pas dit son dernier mot, les soldats de l'oligarchie étant mobilisés pour tenter de faire retourner l'histoire dans le rail de la mondialisation et de l'ingérence. Heureusement, les piètres analystes des médias prouvent qu'ils sont dépassés, à l'image des commentateurs de l'establishment français aujourd'hui réduits à insulter les millions d'Américains qui auraient mal voté. C'est évidemment plus simple en Algérie où tout le monde croit aux théories du complot, extraterrestres, juifs et enfants de Halla se tenant la main pour détruire le pays et subtiliser son lait en sachet. Y compris les dirigeants algériens qui pensent que derrière chaque opposant, syndicaliste, activiste ou journaliste, se cache un dangereux illuminati prêt à vendre son pays au diable. Ce serait peut-être l'inverse, d'après le Washington Post, que l'on ne peut soupçonner d'être complotiste, l'Etat algérien aurait donné 500 000 dollars à la Fondation Clinton. Le Président étant en France, il est peu probable que l'on ait des explications à ce sujet. Selon ses proches, il va rentrer et marcher. Mais ils n'ont jamais dit qu'il parlera à son peuple.