Ce nouvel opus est composé de sept chansons soigneusement arrangées par le maestro musicien Safy Boutella. Même si elle n'est pas très connue, comparativement à beaucoup d'autres chanteurs et artistes kabyles, souvent sous les feux de la rampe, Taous Arhab a eu, vendredi soir, au cours d'une rencontre avec ses amis (es) et la presse à l'hôtel Ittourar de la Nouvelle Ville de Tizi Ouzou, une réaction épidermique, en rétorquant à pareille pensée, qu'il faut être vraiment «non branché» pour ne pas connaître une aussi grande artiste kabyle. Taous Arhab, juste 30 ans, a émergé en effet au lendemain de son second album, intitulé Ay imawlaniw (Ô mes parents !), pris en charge justement par la maison de production Blue Sound de Nadir Guendouli. C'est ce dernier qui a réussi à associer notre future diva avec Hamid Moualhi, un auteur, parolier et musicien et l'inénarrable Safy Boutella. Tout au long de cette rencontre, animée par Zira de la radio locale de Tizi Ouzou, Taous Arhab fera écouter certains des titres de son nouvel album intitulé Am arezgikh ! et qu'on pourrait traduire à peu près par : «Quelle belle chance t'as eu !». Ce produit, qui sera mis sur les étals des disquaires à la mi-mars prochain, et ce, aussi bien en Algérie qu'à l'étranger, est accompagné de l'arrangement et du suivi de ces grandes pointures de la musique universelle (Safy Boutella, Nadir Guendouli et Hamid Moualhi), dont les statures et les talents respectifs dépassent les frontières maghrébines. «Qui d'autre que la Kabylie connaît mieux ce que c'est le Printemps ?» A cette question de notre confrère Arezki Ibersiene, voulant savoir pourquoi attendre mars prochain pour diffuser au public un tel beau produit, Nadir Guendouli, le producteur, qui ne rate pas les belles sonorités de jazz, et surtout kabyles, estime, comme tout kabyle qui se respecte, qu'«il n'y a pas de meilleure occasion que le printemps !» «Qui d'autre que la Kabylie connaît mieux ce que c'est le Printemps quatre-vingt ou le Printemps noir ?», fera remarquer le producteur. Nadir Guendouli dira que l'équipe derrière le lancement du produit de l'auteure de Ay Imawlan iw compte consacrer les trois prochains mois pour la communication, la promotion et le contact, avant d'entamer des shows avec Taous Arhab au profit de son large public, qui ne se limite pas seulement à la Kabylie, il va sans dire. Des questions ont été posées également à Safy Boutella quant à son attachement au chant de la fille de Larbaâ Nath Irathen, alors qu'il ne comprend pas le kabyle. Le jazzman de Bab El Oued (Alger), tout en promettant de se mettre à apprendre et à parler cette langue dans peu de temps, dira que «la voix de Taous Arhab ne peut passer inaperçue, tant elle a une force incroyable et douce en même temps. Sa voix est une planète ! Quand je l'écoute, c'est comme si j'entendais la voix de Dieu…» Safy Boutella compte d'innombrables compositions musicales à l'échelle nationale et internationale. C'est le cas dans des compositions et des arrangements musicaux pour le groupe marocain Nass El Ghiwane, par exemple, ou le film Fadhma n'Soumer, de Belkacem Hadjadj, l'album Kutché, avec Khaled, le roi du raï, Gouraya de Djamel Allam…, pour ne citer que ceux-là. Sous la direction artistique de cet arrangeur de renommée mondiale et l'écriture des textes par le fin parolier et de la rime, Hamid Moualhi, le tout conjugué à la sublime voix de Taous Arhab, le producteur est en passe de propulser la «belle enfant d'Aït Frah» dans la cour des grandes divas de la chanson kabyle et… universelle. Bon vent au quatuor !