Parlant comme pratiquant du journalisme et comme homme d'expérience du théâtre, il donnera d'entrée un constat pas facile à accepter : « Le théâtre algérien ne bénéficie pas de critique théâtrale de la part de la presse algérienne qui rend compte seulement des manifestations. » Les raisons sont à chercher, dira M. Bouziane, auprès des impératifs des patrons de presse qui se soucient de la rentabilité. Et cette dernière ne se trouve pas dans les écrits concernant le théâtre mais dans l'état de santé du président de la République, dans le suivi du coût de la pomme de terre. « Le côté esthétique est absent tout comme la critique académique et nous nous trouvons alors devant un reporter de spectacle et non devant un critique d'art. » Il poursuivra son analyse – ou constat – en déclarant que « l'écrit sur le théâtre dans la presse est un écrit standard ». M. Bouziane rejettera encore la faute sur la rareté du produit théâtral, d'où l'absence de multiples critiques et, fatalement, le lecteur sera en présence d'un écrit dépouillé de l'approche académique. La solution réside dans la rencontre entre les académiciens, les praticiens du théâtre et les critiques de presse avec la mobilisation des énergies pour la création et l'existence de revues spécialisées. Azri Bouti, directeur du TRO, succédera à M. Bouziane pour aborder « La comédie dans le théâtre de Alloula ». Après une biographie du regretté dramaturge, M. Azri reviendra, surtout, sur les pièces Hammam rebbi, Khobza et Ladjouad pour décortiquer le comique ou la satire chez Alloula. Des tableaux seront cités comme celui de la morgue où le grotesque le dispute au ridicule, de situations à partir de quiproquos et de malentendus ajoutés au jeu scénique de Sirat Boumediène et il définira les quatre types de comique qui existent. L'intervention de M. Azri sera également un hommage appuyé à la valeur du comédien disparu Sirat Boumediène, et on parle déjà d'une thématique qui lui sera réservée pour le festival en 2007. Ghribi Abdelkrim viendra à la fin aborder son projet de livre sur le comique et le rire, la relation étroite existant entre la tragédie et le comique et rappeler l'interdiction du rire dans la famille algérienne à partir d'exemples concrets. « Pouvons-nous rire de tout », « Pouvons-nous affirmer que le rire est innocent ? » M. Ghribi dira à juste titre que le rire est aussi une thérapie et « C'est un champ pour mesurer l'intelligence des handicapés mentaux » en tenant compte de leur réaction face à des histoires comiques. Le débat instauré avec les gens dans la salle concernera surtout le monde de la presse devant la production théâtrale et se terminera sur des souvenirs communs ayant comme sujet principal le comédien Sirat Boumediène. Il était quelque peu fini l'homme Boubegra, Hassan Hassani qui avait été même député et le festival tenu à Médéa pourrait être appelé à déménager dès l'année prochaine du seul fait qu'il n'a pas précisé sa localisation dans la capitale du Titteri dans le décret en date du 11 septembre 2005 portant création d'un festival du rire. Rire, satire, comique ? Même l'appellation n'a pas reçu l'adhésion de tous et les gens de Médéa reprochent aux organisateurs l'absence d'une troupe de Médéa dans le fief même de celui dont les membres de la famille ont brillé par leur absence.