Après plus de 16 mois d'incubation, le projet d'appui à la réorganisation strucurelle et opérationnelle de l'Ecole nationale d'application des techniques des transports terrestres (Enatt) voit le jour. Il s'agit de faire évoluer l'établissement vers un statut d'école supérieure, avec un rayonnement national et régional, maghrébin et africain. Selon Amina Laâredj, représentante de l'Union européenne, l'UE a mis à la disposition des experts un budget de presque 900 000 euros, pour permettre la réalisation de ce projet qui fait partie du plan d'appui aux réformes du secteur des transports en Algérie (Transport II) et financé par l'UE, avec la participation de la partie algérienne. Un projet pilote qui peut être facilement réplicable, autrement dit reproduit à l'identique au niveau des autres instituts de formation du secteur des transports, explique notre interlocutrice. «L'intérêt pour le secteur des transports est indéniable. C'est un secteur des transports développé et un gage de développement économique et social du pays et aussi de la région», dira-t-elle. En effet, le séminaire de clôture du projet s'est tenu hier matin au siège de l'Enatt à Batna, en présence de la représentante de l'Union européenne, des représentants du ministère des Transports et celui de l'Enseignement supérieur. Comme l'explique Ali Akrouf, chef de projet, entre autres intervenants, il s'agit de redonner une âme à l'école, avec une orientation nouvelle, en changeant complètement les programmes de formation et en les adaptant aux besoins nouveaux. Aussi, de rendre fonctionnel le laboratoire de recherche en ingénierie des transports et nuisances par les transports IT & NT, affiliés à l'UE. L'école, fondée au début des années 1980, qui dépend du ministère des Transports, formait jusqu'alors de simples inspecteurs et des inspecteurs principaux. Or, avec cette nouvelle structure, ce sont 3 parcours de licence et 3 parcours de master qui seront introduits. Ils ont la particularité d'être plus «professionnels» que ce que propose l'université. «Une partie considérable de la formation se déroulera en entreprise. Des spécialistes donneront des cours et les mémoires de fin d'études doivent répondre à des problématiques réelles définies par les entreprises», a affirmé notre interlocuteur, précisant que les parcours prépareront l'insertion directe dans le monde professionnel. L'autre innovation importante de cette nouvelle version de l'Enatt est l'introduction du critère d'émission de carbone et de particules dans le choix des stratégies optimales de transport. Pas uniquement en tant que concept, mais aussi en termes de technique. Toujours selon Ali Akrouf, chaque cadre qui sortira de l'école sera en mesure et se doit d'établir une solution «carbone et particules», qui accompagnera de facto la solution transport et logistique. «Nous sommes les premiers et les seuls à pouvoir fournir ce type de techniques», a-t-il conclu. Reste alors le changement de statut, qui prendra plus de temps que prévu, avec les mesures d'austérité impliquant une plus longue procédure. Cela étant, l'application des nouveaux changements qui entreront en vigueur dès la rentrée prochaine ne sera pas affectée, explique Abdellatif Benyelles, représentant du ministère des Transports. Selon lui, l'école pourra commencer à appliquer les nouveaux programmes dès la rentrée prochaine, tout en travaillant sur le changement progressif de son statut, avec l'accompagnement de l'université de Batna par des passerelles pour faciliter la transition.