Le député Aymeric Caron a interpellé vendredi sur X (anciennement Twitter) la journaliste Anne Sinclair, après la publication d'un texte dans lequel elle critique les opérations militaires israéliennes à Ghaza. Caron l'accuse de reprendre tardivement des positions qu'il défend depuis des mois, tout en l'ayant auparavant attaqué publiquement. « Après Joann Sfar et Delphine Horvilleur, c'est au tour d'Anne Sinclair de demander à Israël de lever le pied sur les horreurs qu'il commet à Gaza », écrit-il. « Comme les deux autres, vous m'avez calomnié, traité d'antisémite, et vous avez osé me placer sur une liste des députés à faire battre aux législatives en 2024. Oui, un appel à m'abattre politiquement, voilà ce que vous avez fait, pour me punir de mon engagement pour les civils palestiniens. » Aymeric Caron dénonce une reprise mot pour mot de ses déclarations passées, en citant plusieurs extraits de la tribune : « La forme des actions que mène l'armée israélienne à Gaza à la demande du gouvernement Netanyahou est indéfendable », « Nous ne serons jamais du côté de ceux qui manient les armes contre la population civile », « La situation de Gaza concerne notre simple humanité », « L'urgence appelle l'arrêt de cette guerre ». « Il vous aura donc fallu attendre au moins 80 000 morts, dont au moins 20 000 enfants, pour reprendre nos mots à nous, les défenseurs du droit international », accuse-t-il. Il exige des excuses, non pas pour lui, « que vous avez insulté et harcelé », mais « aux Palestiniens, que votre silence pendant un an et demi a autorisé à exterminer ». Il conclut en soulignant ce qu'il considère comme un aveu clé du texte de Sinclair : « Nous nous sommes tus. »