Un grand événement dédié à la littérature algérienne se tiendra à l'université de Tokyo, les 25 et 26 mars. De prestigieux universitaires japonais, algériens et coréens prendront part aux conférences et aux débats. Organisé par la Société japonaise de littérature maghrébine et le Département des études littéraires contemporaines de l'université de Tokyo, en collaboration avec l'association coréenne de littérature maghrébine, le colloque est également consacré aux œuvres de Assia Djebar et Mouloud Feraoun, deux grandes figures de la littérature algérienne. Des conférences et tables rondes seront conjointement animées par des universitaires algériens, japonais et coréens au campus Hongöô de l'université de Tokyo. Sous la bannière «La littérature algérienne, mais pourquoi ?» qui met en lumière l'université de la littérature algérienne, comme l'explique Udo Satoshi, universitaire et chercheur japonais spécialiste de la littérature algérienne. «J'ai choisi “La littérature algérienne, mais pourquoi ?” comme titre du colloque, car c'est exactement la question que nous rencontrons au Japon et en Algérie et probablement de même chez les Coréens. Pourquoi nous, les Japonais, lisons et étudions cette littérature lointaine, la question fréquentée par les autres, mais aussi par nous-mêmes. Comment pouvons-nous lire cette littérature pour nous nourrir, c'est la question que je pose. Pour cela, il vaut mieux, crois-je, ne pas limiter les thématiques et les approches», dit-il, tout en affirmant que le colloque «ne définit donc pas “la littérature algérienne”, et les présentations sur les auteurs arabophones et berbérophones sont également les bienvenus. Mais, en organisant cette première opportunité, il serait convenable d'entamer la présentation de Feraoun au public japonais». Pour rappel, Udo Satoshi a été invité, il y a cinq ans, au colloque dédié à Feraoun à la Bibliothèque nationale d'Algérie. Lui-même a organisé une journée d'étude sur Mouloud Feraoun à l'université de Waseda, en fondant la Société japonaise de littérature maghrébine. Concernant les auteurs algériens arabophones, l'universitaire regrette qu'il n'y ait pas dans cette édition quelques noms des plus illustres «Nous n'avons malheureusement pas d'intervention sur un auteur arabophone cette fois. Cependant, je compte préparer une autre opportunité avec les arabophones dans le futur», déclare-t-il. Il faut savoir que le colloque international sur la littérature algérienne est organisé à la suite de la traduction vers le japonais de l'œuvre Le fils du pauvre, de Mouloud Feraoun par l'universitaire japonaise Etsuko Aoyagi. «Nous venons de fonder une collection de la littérature maghrébine “El Atras” avec la collaboration de la maison d'édition japonaise Suiseisha. Mme Etsuko Aoyagi vient de publier la traduction intégrale du Fils du pauvre en fin de l'année dernière», annonce Udo Satoshi. «Pour ma part, je suis en train de traduire Meursault, contre-enquête de Kamel Daoud. Je souhaite couvrir des auteurs divers, des fondateurs jusqu'aux nouveaux dans cette collection maghrébine» conclut-il.