La situation de la gare routière de Sétif est catastrophique. Accueillant quotidiennement des milliers de voyageurs, ce lieu tombe en décrépitude de jour en jour. Attendue et saluée, la prise en main de cette structure par la Sogral (Société d'exploitation et de gestion des gares routières d'Algérie), n'a pas donné le résultat escompté. Pis encore, les conditions de travail et d'accueil des voyageurs se sont détériorées. En charge de la gestion des lieux depuis le mois d'avril 2016, la Sogral, qui a promis monts et merveilles, n'a rien fait une année après. Poussiéreux l'été, et boueux l'hiver, les lieux où l'insalubrité est omniprésente dans les différents coins, font pitié. Le nouveau concessionnaire, qui s'est pourtant engagé à consacrer des investissements permettant, non seulement la bonne prise en charge du voyageur, de jour comme de nuit, mais aussi la modernisation et l'informatisation de l'outil de travail, n'a toujours pas tenu ses engagements. Inscrits comme principales priorités, l'hygiène et la sécurité demeurent le talon d'Achille de l'infrastructure assurant paradoxalement des recettes estimées à des millions pour ne pas dire des milliards de dinars. La réfection de l'éclairage, le colmatage de la clôture et l'installation d'abris au niveau des stations de taxis et de bus du transport urbain ne sont toujours pas d'actualité, au grand dam des usagers de cet espace indigne d'une grande agglomération dépourvue en 2017, d'une gare routière conforme aux normes. Le marasme dans lequel patauge la structure a déplu à son propriétaire, en l'occurrence la commune de Sétif. Son P/APC, le Dr Nacer Ouahrani ne mâche pas ses mots : «Il ne faut pas cacher le soleil avec un tamis. Sogral n'a toujours pas honoré ses engagements, consignés pourtant dans le cahier des charges. Le repreneur, qui devait signer une convention avec l'Ecoset pour la prise en charge de l'entretien de l'infrastructure ne l'a pas fait. Les investissements promis n'ont pas été réalisés. Sogral n'a pas en outre établi la situation financière et n'a toujours pas payé la commune. On attend les contrats d'assurance. Il faut savoir que les différents manquements à la convention ont été consignés par un huissier de justice dépêché sur les lieux, le 16 février 2017. Pour l'inviter à honorer ses engagements, une correspondance a été adressée le 19 février 2017 à la Sogral, qui n'a toujours pas réagi. Suivant de près le dossier, le wali n'est pas content, il l'a même fait savoir au repreneur». Il convient de savoir que Sogral «gérant» en outre les gares routières d'El Eulma et Aïn Oulmene, n'a apparemment pas les moyens de sa politique.