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Un air de prohibition souffle sur la ville
Fermeture d'une douzaine de commerces à El Djamila
Publié dans El Watan le 12 - 12 - 2006

Une douzaine d'arrêtés de fermeture ont été signifiés aux tenants des bars, night-clubs et autres dancings du port El Djamila (ex-La Madrague), à Aïn Benian. Les gérants du Sauveur, du Batelier, du Poséidon et du Sara-Una, pour ne citer que les plus en vue, n'ont pas obtempéré et fustigent ces décisions prises conjointement par le wali délégué de Chéraga et le P/Apc de Aïn Benian.
Un élu de l'exécutif, qui soutient les revendications des commerçants, fait savoir que le président est au plus mal avec les membres de sa formation. Cette zone a acquis sa vocation depuis longtemps et aucun citoyen ne s'y opposait surtout pas les Guyotvillois que le président dit vouloir défendre par ces décisions. Le problème reste pendant et cet élu de l'exécutif nous en fera la genèse. Ce qu'il qualifie de « campagne » remonte à mars dernier, lorsque M. Bahri, président d'Apc, somme les commerçants de ne pas servir de boissons alcoolisées sur les terrasses donnant sur le port de plaisance en chantier. Devant propulser cette zone, l'aménagement de ce port lui a, au contraire, porté un coup de grâce. Pour l'élu, jusqu'en 2001, la vie allait tant bien que mal, mais à partir de l'entame des travaux, les commerçants liés pour beaucoup à l'Apc par des contrats de bail se sont trouvés dans le collimateur. Surgira, d'ailleurs, assure notre interlocuteur, le problème des réseaux d'assainissement. Les stations de relevage ne sont toujours pas fonctionnelles. Elles ne peuvent rejeter les eaux usées vers le collecteur, et de là rejoindre la station d'épuration, pas toujours mise en service. Des commissions d'hygiène de la commune travaillant avec les autres services de wilaya ont été dépêchées sur place en mai dernier. Elles concluront au respect des conditions d'hygiène par les commerçants. Toutefois, le P/APC se rappellera de ceux-ci en signant, le 10 octobre, « sans prendre l'avis des élus », des arrêtés de fermeture des commerces. Pourtant, atteste notre vis-à-vis, les demandes de réévaluation des baux arrivés à expiration, faites il y a plus d'une année, devant être établis par les services des Domaines, n'ont pas reçu l'aval des autorités de la wilaya déléguée, auxquelles elles ont été soumises. Pourtant, la commune en tire des dividendes conséquents, regrette l'élu. La municipalité ne peut se priver de cette manne représentant quelque 50% de ses recettes, soit pas moins de 1,5 milliard de centimes. De plus, les chômeurs de la localité et ceux venus d'ailleurs y ont toujours trouvé leur compte. D'ailleurs, si la zone venait à être réhabilitée, le chômage serait résorbé dans la commune de Aïn Benian. Ne contestant pas « la nécessité et l'urgence » d'assainir la situation dans ces lieux, notre interlocuteur dira que le P/APC « a jeté son dévolu » sur les seules salles des fêtes, dancings et hôtels. La décision, pour lui, serait compréhensible si des dépôts, transformés en bar, ont été touchés par l'interdiction. L'élu soupçonne, par ailleurs, une volonté feinte de sous-évaluer le patrimoine des commerçants pour ne pas avoir à les indemniser après la destruction des biens cédés à bail par l'Apc. Pis encore, notre interlocuteur dira que le premier magistrat de la commune joue, à quelques encablures des élections communales, sur un terrain électoral en « faisant la cour » à un électorat qui ne se priverait pas d'applaudir ces mesures pour le moins « controversées ». « Nous sommes toujours interpellés par la population à qui nous devons rendre des comptes sur notre gestion, mais le P/APC fait tout en solo », atteste l'élu. De son côté, M. Bahri, P/APC, battra en brèche les assertions de ses contradicteurs. Il affirmera ne pas avoir d'arrière-pensées politiques dans les décisions de fermeture des 4 et non de 12 commerces, « le reste ayant eu des périodes de grâce ». Pour lui, la cause de la fermeture est l'hygiène. Les fosses septiques, devant être vidées chaque semaine et non tous les cinq mois comme de coutume. L'affirmation du P/APC est plus que lapidaire : « On fait du tourisme en direction des nationaux, lesquels semblent satisfaits des résultats. »

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