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Un projet démocratique à reconquérir
5e congrès ordinaire du RCD
Publié dans El Watan le 08 - 02 - 2018

Dès sa création, le parti s'est distingué par une ligne idéologique en rupture avec le nationalisme autoritaire en vigueur et son «fils» légitime qui était l'islamisme radical.
C'est sous le mot d'ordre «Un nouveau départ pour une Algérie de progrès» que le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) tient ce week-end son cinquième congrès ordinaire. Un rendez-vous à la fois organique et politique qui intervient dans un contexte national dominé par un absolu flou, à près d'une année de l'élection présidentielle sur laquelle pèse une totale incertitude. Si les 5es assises du parti fondé par Saïd Sadi et ses camarades il y a 30 ans ne revêtent pas un enjeu majeur, elles confirment néanmoins l'autorité de la deuxième génération de militants, composée essentiellement de quadras.
Une génération qui a l'avantage d'avoir côtoyé les fondateurs et de se frotter à leur expérience acquise durant la dure période de la clandestinité. Incarnée par de «jeunes loups» que sont les Belabbas, Sadat, Hadj Arab, Aissaouane, Benmeki, Hamdous, Mazouz, Groussen et beaucoup d'autres, cette génération a pris les rênes du parti dans un moment historique de crise : champ politique verrouillé et perverti, libertés démocratiques en recul. Dans un moment où le pays se heurte à une impasse inédite.
Il se pose ainsi au RCD tout comme aux autres partis de l'opposition démocratique d'abord le défi de faire exister une organisation et de faire vivre ses idées dans un environnement hostile et violent. La période est plus à la résistance qu'à la conquête du pouvoir, qui apparaît de plus en plus comme une perspective qui s'éloigne. Le RCD, qui a opéré sa mutation générationnelle sans rien négocier sur son socle des valeurs et de la philosophie originelle, est appelé à adapter sa stratégie aux nouvelles donnes pour mieux asseoir son ancrage et élargir l'espace de ses idées.
Pour ce faire, il doit réinventer de nouvelles formes de lutte et innover dans la méthode d'action pour mieux convaincre et surtout pour pouvoir capter de nouvelles énergies. C'est le travail colossal auquel doivent s'atteler les héritiers de Saïd Sadi. Une tâche pas si simple à accomplir dans un système de pouvoir qui bloque la circulation des élites politiques et bouche les horizons.
Pis, qui décourage les énergies militantes les plus téméraires. Un système de pouvoir qui ne cesse de disqualifier le politique et éloigne de fait les citoyens — notamment sa jeune frange — de la vie publique : conséquence d'une rupture de confiance. Ils peuvent puiser dans l'expérience des premières années d'un parti qui s'est forgé un profil de «résistance et de combat» dans une période de forts affrontements idéologiques des années 1990 a réussi à incarner un courant d'opinion «républicain et laïc».
Dès sa création, le parti s'est distingué par une ligne idéologique en rupture avec le nationalisme autoritaire en vigueur et son «fils» légitime qui était l'islamisme radical. Mettant en avant des thématiques sociétales, telles que la laïcité, l'égalité des sexes, la liberté de conscience, l'école moderne, la refondation de l'Etat national. Toutes portées par un Saïd Sadi fougueux et exhalant. Comme venu d'une autre planète. Par sa capacité de formulation, il a séduit au-delà de sa famille idéologique.
La jeune formation du RCD, animée essentiellement par des militants formés à l'école de la clandestinité, a su verser au débat national des termes nouveaux en assumant aisément les confrontations vives et les polémiques explosives. Iconoclaste, le parti n'hésitait pas à bousculer les mœurs politiques traditionalistes. Il incarnait le renouveau algérien dans le discours comme dans les visages. Clivant sur beaucoup de questions, en portant le fer contre l'ordre politique et moral établi, le Rassemblement s'est fait une place à part dans le paysage politique.
Capable du meilleur comme du pire. Une puissance de réenchantement. Une force de déception. C'est selon. Ses positions franchement hostiles à l'islamisme politique et son versant violent lui ont coûté cher. Il a payé un lourd tribut à la guerre. Des militants et sympathisants assassinés, d'autres contraints à abandonner ou à s'exiler. Comme toute de la classe politique, le Rassemblement pour la culture et la démocratie sort considérablement affaibli de la période du terrorisme.
Les crises internes l'ont davantage fragilisé. Sa base sociologique reste confinée au centre du pays sans pour autant en avoir le monopole. Le retrait de sa figure historique – Saïd Sadi – lors du quatrième congrès en 2012 a laissé comme orphelin un parti qui pourtant a atteint sa phase de maturation.
Une nouvelle époque s'ouvre alors devant une jeune génération qui a mis un peu d'eau dans son vin en faisant un pas vers d'autres familles politiques, qui étaient hier dans le camp adverse, en forgeant des coalitions. Du moins tactiques. Une ouverture jugée «positive» dictée par la conjoncture politique. A ce jeu d'alliances, la jeune garde du RCD court le risque de se dissoudre dans un conglomérat politique flou et vague.
Elle avance prudemment et entend être un acteur central. Si elle estime encore que l'expérience de «Mazafran peut être un levier de mobilisation», la nouvelle direction politique qui sortira du congrès est appelée à apporter des clarifications pour mieux aborder l'échéance présidentielle qui pointe à l'horizon. Seul ou avec d'autres forces politiques, le RCD à la lourde mission, le devoir et l'urgence de reconquérir le projet démocratique et républicain. Parce qu'en face, le nationalisme étriqué et l'islamisme étouffant plombent la vie politique et sociale.


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