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Michel Taube. Le président d'Ensemble contre la peine de mort
« Le sujet s'est internationalisé »
Publié dans El Watan le 17 - 10 - 2004

Le deuxième congrès mondial contre la peine de mort s'est tenu à Montréal, au Canada, début octobre. Environ 150 intervenants du monde entier ont participé aux nombreuses tables rondes et ateliers régionaux consacrés, notamment, à la peine de mort en Afrique et dans le monde arabo-musulman. Le congrès a été coorganisé par l'association française, créée il y a tout juste 4 ans, Ensemble contre la peine de mort (ECPM) et l'ONG Penal Reform International (PRI). Michel Taube, le président d'ECPM, présente l'événement.
Pourquoi ce congrès ?
La peine de mort est devenue une question internationale. En 1976, lorsque le Canada a aboli, c'était un débat entre Canadiens. En 1981, lorsque la France a aboli, c'était un débat entre Français. Aujourd'hui, lorsqu'un Libyen, un Chinois ou un Iranien est exécuté, c'est toute la société internationale qui se sent concernée. En 2001, nous avons organisé à Strasbourg, en France, le premier congrès contre la peine de mort qui était aussi le premier rassemblement d'abolitionnistes du monde entier. Depuis cette date, nous observons deux phénomènes parallèles. D'un côté, certains pays ont aboli définitivement : la Turquie, le Chili, le Kenya, la Bosnie-Herzégovine, Chypre, Samoa, la Serbie-Monténégro et l'Arménie. D'un autre côté, des pays ont repris les exécutions. Rien qu'en 2004, le Liban, l'Indonésie, les Philippines et l'Inde ont mis fin à un moratoire international et ont exécuté des condamnés à mort. Si la peine de mort est devenue une question internationale, la cause de l'abolition est loin d'être gagnée. Il faut donc renforcer les stratégies nationales et internationales et permettre aux grands pays abolitionnistes de faire entendre leur voix.
Quels sont les objectifs de la manifestation ?
Que dans un délai court, les pays ratifient le seul traité à vocation mondiale sur la peine capitale, le protocole 2 du pacte international relatif aux droits civils et politiques. 51 pays l'ont ratifié alors que 80 en tout ont aboli la peine de mort. Une trentaine de pays sont donc en mesure aujourd'hui de ratifier ce texte qui est un verrou supplémentaire face aux tentatives de rétablissement de la peine capitale. Autre objectif : offrir une tribune internationale aux abolitionnistes américains qui font un travail remarquable dans leur pays. Car aux Etats-Unis, il faut savoir qu'il y a de moins en moins de condamnations à mort et d'exécutions et de plus en plus d'avocats qui défendent l'abolition.
On annonce des intervenants du Maroc et de Tunisie mais pas d'Algérie...
Nous devions accueillir Mohamed Lakhdari, avocat du barreau d'Alger et ancien président de la section algérienne d'Amnesty International, malheureusement, un problème de visa l'a retenu sur place. Malgré tout, l'Algérie, qui n'a pas connu d'exécution depuis plus de 10 ans, était présente dans les débats. Je rappelle qu'en juillet dernier, le Premier ministre Ahmed Ouyahia s'est déclaré favorable à l'abolition et qu'en moins de six mois, le ministre des Affaires étrangères et celui de la Justice se sont personnellement exprimés sur l'abolition. Nous pensons que l'Algérie pourrait donner prochainement un signe fort en faveur de l'abolition de la peine de mort.
Qu'en est-il de ses voisins maghrébins ?
De la même manière, le Maroc et la Tunisie n'ont pas connu d'exécutions depuis plus de 10 ans. Mais le Maroc a enregistré un recul très important sur le plan de l'abolition après les attentats de Casablanca. Il a repris les condamnations à mort pour les responsables d'actes terroristes, comme l'Indonésie. Ce qui est grave. Regardez l'Espagne, qui vient de connaître un attentat sanglant à Madrid, personne dans le pays n'a demandé le rétablissement de la peine de mort...
Quelle est la situation de la peine capitale en Afrique ?
En Afrique, de nombreux pays ont la peine de mort inscrite dans leur code pénal, mais ce n'est pas le continent où il y a le plus d'exécutions. Viennent d'abord l'Asie, avec la Chine, et le monde arabo-musulman, avec l'Iran et l'Arabie Saoudite. Pour autant, d'autres choses sont inquiétantes en Afrique, comme les exécutions extrajudiciaires. De plus, les pays qui n'ont plus recours depuis longtemps à cette sentence n'abolissent pas pour autant. On peut citer le Mali, le Bénin ou le Sénégal. Dans ce dernier pays, les choses bougent, il n'y a pas eu d'exécution depuis 40 ans et on espère une abolition définitive prochainement. L'exemple sénégalais entraînera d'autres Etats de la sous-région à abolir.
Une région du continent pose-t-elle particulièrement problème ? Dans la région des Grands Lacs, les conflits poussent les acteurs politiques à vouloir recourir à la peine de mort pour punir les responsables de crimes contre l'humanité ou de génocide. On arrive à des situations, comme au Rwanda, de justice à trois vitesses : le Tribunal pénal international pour le Rwanda ne condamne pas à mort, alors que les tribunaux locaux et populaires, les gacacas, le font. S'ajoute à cela une justice punitive et non organisée qui sévit dans la région. C'est un vrai souci. Nous ne savons pas combien il y a de condamnés à mort, quelles sont les conditions de leur détention. Certains sont oubliés dans leur cellule pendant des années sans savoir s'ils vont être exécutés ou non. C'est horrible.
ECPM est à l'origine de la création, en 2002, de la coalition mondiale contre la peine de mort... Oui, cette coalition rassemble différentes associations internationales et son but est de regrouper les forces abolitionnistes dans un pays, comme le Maroc et l'Algérie, ou au niveau régional, comme pour les Grands Lacs. Car nous pensons que si les associations nationales se mettent ensemble pour rechercher un soutien international et pour sensibiliser les populations, cela fera avancer la cause de l'abolition.


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