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Conséquences des dysfonctionnements de l'économie nationale
L'informel conforte son ancrage dans la société algérienne
Publié dans El Watan le 26 - 02 - 2007

Conséquences des dysfonctionnements de l'économie qui ont commencé à apparaître à la fin des années 70 et qui se sont exacerbés à la faveur des réformes de 1990, le marché informel a pris des proportions alarmantes en Algérie. Il constitue une sérieuse entrave pour les entreprises qui activent dans la légalité et un manque à gagner considérable pour les finances publiques et privées d'une manne fiscale qui dépasserait allégrement les 120 milliards de dinars par an, selon les estimations du ministère du Finances.
Ce marché informel que l'on désigne également sous le vocable de marché parallèle ou d'économie souterraine , renvoie à cette partie de l'économie où les entreprises fonctionnent dans la clandestinité, faisant fi des procédures légales de création (registre de commerce) et de fonctionnement (employés non assurés, pas de déclaration d'impôts, pas de facturation). De ce fait , l'Etat ne reconnaît pas l'existence de ces entreprises qui fonctionnent en marge de l'économie officielle même si, comme c'est souvent le cas, elles activent au grand jour dans des zones parfaitement identifiées par les autorités publiques. Le ministère du commerce avait recensé en 1999 pas moins de 7O zones de non droit ayant pignons sur rues à travers le pays où des entreprises et commerçants clandestins exercent ouvertement des activités aussi nombreuses que variées, allant du commerce à la sauvette, à l'atelier industriel ou artisanal en passant par la vente d'automobiles et le commerce de la devise. Ces périmètres de non droit se sont multipliés depuis. Selon les chiffres en notre possession, il y aurait en Algérie quelques 80 grandes zones d'activités informelles brassant des dizaines de milliards de dinars, auxquelles il faut ajouter environ 2000 points de ventes de moindre envergures où se pratique diverses formes de commerce clandestin. En règle générale l'activité spéculative domine largement l'activité productive. Parce qu'elles activent en marge de la législation en vigueur, ces activités clandestines qui échappent totalement au fisc et ne supportent aucune charge sociale portent un lourd préjudice aux entreprises légalement constituées en leur livrant une concurrence déloyale. Le préjudice pour l'économie algérienne est en réalité plus lourd , car outre le fait que ces entreprises clandestines ne payent pas d'impôts, elles provoquent de par la concurrence déloyale qu'elle font subir aux entreprises légales, des manques à gagner considérables qui pénalisent aussi bien les résultats financiers des entreprises que les rendements fiscaux de l'Etat.
L'origine du mal
Mais qu'est ce qui a bien pu pousser ces opérateurs à activer dans la clandestinité dans un pays où il y a pourtant place pour tous les acteurs économiques, tant la demande insatisfaite est encore très importante ? La première grande raison a trait à la complexité des démarches administratives à accomplir pour créer une entreprise en Algérie. Selon le type d'activité que vous envisagez de créer il vous faudra en effet, plusieurs mois, voire des années, pour venir à bout des interminables procédures. La banque mondiale en avait recensé pas moins de 18 procédures, en n'omettant pas toutefois de relever une certaine amélioration par rapport aux années passées. Les déboires du créateur d'entreprise ne s'arrêtent malheureusement pas là, car une fois créée sur papier tout le problème consiste à donner corps à l'entreprise, ce qui n'est pas évident eu égard à la désinvolture de nos banques et à la déliquescence de pratiquement tous les services publics (eau, télécommunication, transports etc.). C'est en désespoir de cause que l'on opte pour l'informel, l'objectif étant d'échapper à une lourde et coûteuse machine bureaucratique qui semble beaucoup travailler à la perte des investisseurs qu'à leur promotion. La seconde raison et non des moindres, a trait au coût élevé des prélèvements obligatoires(impôts, taxes, cotisations sociales etc.) auxquels sont soumises les entreprises « enregistrées ». Les charges qu'elles doivent payer annuellement au fisc et aux organismes sociaux et parafiscaux, dépassent allégrement les 45% du chiffre d'affaires réalisé notamment lorsqu'elles dégagent des bénéfices. Ne pas déclarer son affaires constitue une échappatoire à ces administration boulimiques qui de surcroît ne vous payent pas de retour par une amélioration du service public que les impôts prélevés sont sensés financer. En dépit des coups de boutoir que lui portent les services de sécurité et les contrôleurs des impôts, le secteur informel connaît une très forte expansion. Il doit ce développement prodigieux à son aptitude à tirer rapidement profit des données du marché local et international, au dynamisme de ses réseaux et au rendements prodigieux à très court terme des capitaux investis. Il fonctionne aujourd'hui selon les mécanismes universels de l'économie de marché, à savoir, avec un marché des changes, un marché du travail, un marché immobilier, un marché des biens d'équipement et autres éléments structurants de l'économie de marché que l'Etat algérien peine encore à mettre en place. La réaction plutôt timorée des pouvoirs publics à l'égard de ce secteur, montre à l'évidence qu'ils ne tiennent pas à le faire disparaître tant il contribue par le million et demi d'emplois qu'il offre et la multitudes de services qu'il assure, au maintient de la paix sociale. L'ancrage du secteur économique informel dans la société algérienne est aujourd'hui si fort, que d'aucuns estiment que le système de marché auquel le pays aspire, a beaucoup plus de chance de résulter d'une mutation positive de ce secteur que des entreprises publiques dont on connaît la lourdeur de la gestion, les coûts prohibitifs et l'absence d'intérêt pour le marketing. Parfaitement adapté au marché, le secteur informel n'a en réalité besoin que d'une amélioration du climat des affaires et d'un accompagnement « sans arrières pensées » des autorités chargées de promouvoir l'économie de marché dans notre pays, pour activer dans la légalité et la transparence. Cette démarche n'étant pas à l'ordre du jour , du personnel politique, il est bien évident que le marché informel a encore de beaux jours devant lui.


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