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Alger : L'inquiétude s'installe
Après les attentats sanglants du 11 avril
Publié dans El Watan le 14 - 04 - 2007

Depuis les deux attentats de mercredi dernier, les artificiers de la sûreté de la wilaya d'Alger sont inondés d'appels de citoyens les informant tantôt sur des véhicules suspects, tantôt sur des sacs douteux.
Selon des sources sécuritaires, les équipes de ce service n'arrivent plus à rejoindre leurs bureaux, tant les déplacements sur le terrain se sont multipliés. Ainsi, la moyenne de ces interventions a atteint le nombre record d'une centaine en l'espace de trois jours, alors qu'elle ne dépassait pas, avant les attentats du 11 avril, une à deux interventions par semaine. Le jour même de l'attentat, les artificiers ont eu à intervenir non loin de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) à Bab El Oued, où des citoyens ont signalé un véhicule suspect, en stationnement depuis des jours. Les alertes sont devenues de plus en plus nombreuses et les hommes en combinaisons blanches ne savent plus où donner de la tête. Les environs du commissariat de la Colonne Voirol à Hydra, le quartier El Kettani à Bab El Oued, deux grands lycées d'Alger et de nombreux édifices publics ont été contrôlés à la suite d'informations faisant état de véhicules ou de sacs suspects. Cette situation a connu un pic de 200 appels durant la seule journée du mercredi, pour redescendre à un peu plus d'une centaine, jeudi dernier. Pour nos interlocuteurs, « c'est une réaction prévisible qui intervient après chaque attentat à la bombe », ajoutant plus loin, « espérer que les citoyens restent de plus en plus vigilants pour informer de tout mouvement ou agissements jugés suspects, dans la mesure où il y va de leur sécurité et de celle de leurs biens. La seule voiture qui était réellement piégée est cette Mercedes bourrée d'explosifs, dans laquelle il y avait également des bonbonnes de gaz, garée à Hydra, dans une ruelle. Il est probable que le conducteur devait l'emmener quelque part, mais il a été pris de court et l'a abandonnée en plein milieu de la route. Peut-être a-t-il eu peur de mourir à la dernière minute, ou d'être arrêté au niveau du barrage fixe dressé par les policiers non loin de l'endroit. Ce qui n'était pas le cas pour le véhicule qui a explosé à l'entrée du Palais du gouvernement. Le conducteur avait passé au moins 5 minutes à discuter avec le policier en faction, qui lui exigeait un laisser-passer. Mais le terroriste, qui voulait à tout prix entrer, lui répondait qu'il avait des cartables à remettre à la chefferie du gouvernement. Ayant vu que l'agent était intransigeant, il a actionné la bombe qui était sous son siège. En plus des explosifs, il y avait également des bonbonnes de gaz. Les conducteurs des deux autres véhicules ayant visé le commissariat de Bab Ezzouar étaient également bien préparés, puisqu'ils n'ont pas hésité à actionner les engins qui étaient sous leurs sièges et autour de leur ventre ». Nos sources relèvent par ailleurs que les derniers attentats prouvent que les terroristes sont passés à une étape, certes, « plus dangereuse », mais qui dénotent « le désespoir » auquel ils sont arrivés du fait des sérieux coups qui leur ont été assénés, ces derniers mois, dans leurs propres fiefs, notamment à Béjaïa. Les mêmes sources estiment que les dernières offensives des forces de l'ANP dans les maquis de la Kabylie ont poussé les terroristes « à tenter des opérations de diversion pour desserrer l'étau autour de leur direction dont le terrain ne faisait que se rétrécir. D'abord, ils ont mené l'embuscade contre un convoi de l'ANP à Aïn Defla, dont la riposte a permis de tuer plusieurs parmi les assaillants. Malheureusement, du côté des militaires aussi il y a eu des morts… ». Leur objectif, expliquent nos sources, était de mobiliser les troupes autour de cette région, en allégeant le dispositif en Kabylie. Cela n'a pas été le cas, alors ils sont passés à une autre stratégie. Durant la nuit de mardi à mercredi, 17 barrages des services de sécurité situés sur les axes routiers de Boumerdès, Tizi Ouzou et Béjaïa ont été mitraillés de loin par des individus qui ont pris la fuite, dès la riposte.
Triple objectif
Fort heureusement, il n'y a pas eu de victimes parmi les membres des forces de l'ordre, mais il est certain que ces incursions avaient pour but de desserrer le dispositif sécuritaire mis en place depuis des mois, afin de réduire au maximum le champ d'action des groupes armés et de détruire leurs zones de repli. Les attentats de mercredi dernier ont un triple objectif. Provoquer un effet médiatique sur le plan interne et externe, créer un climat de tension et de panique, et enfin, et c'est le plus important, détourner l'action des forces de sécurité des montagnes où le GSPC perd de plus en plus de terrain. Les mêmes interlocuteurs expliquent, par ailleurs, que le recours aux kamikazes pour faire le maximum de victimes parmi les civils rappelle la stratégie génocidaire du GIA (qui a donné naissance au GSPC), consistant à procéder aux massacres collectifs des populations isolées. Celles-ci étant mieux protégées, grâce aux patriotes et aux unités d'intervention des services de sécurité, les groupes armés se tournent vers des opérations plus faciles à mener et contre lesquelles il est très difficile de riposter, à savoir les opérations kamikazes. Nos interlocuteurs reconnaissent avoir pressenti une telle étape, il y a quelques mois, à l'issue de l'offensive militaire de Béjaïa. Des ceintures d'explosifs ont été retrouvées dans les casemates, ce qui laissait présager la préparation d'opérations kamikazes. Avec le ralliement à Al Qaïda, il fallait s'attendre à ce que le GSPC adopte les principes de cette nébuleuse terroriste et ses modes de guérilla. Ce qui se passe en Irak a beaucoup influé sur le terrorisme en Algérie, tout comme cela a été le cas lors de la guerre en Afghanistan, au début des années 1990. « L'idée du djihad est très ancrée dans l'esprit de nombreux jeunes qui voient ce qui se passe là-bas comme une agression contre la terre d'Islam. Al Qaïda, pour les non avertis, est la seule organisation qui défend l'Islam. Il faut un travail de sensibilisation et d'explication qui ne peut être fait que par la classe politique, la société civile, et surtout les théologiens. Or, ces derniers sont quasiment absents du terrain, lequel est envahi par la pensée djihadiste. La solution sécuritaire ne peut être le seul moyen qui aidera à éradiquer le fléau. Elle ne peut que retarder un peu les activités terroristes, mais pas les anéantir complètement tant que la source n'est pas déterminée et neutralisée. Parmi les trois kamikazes qui sont derrière les attentats de mercredi, un seul est recherché, mais depuis une année seulement, les autres sont de nouvelles recrues non connues par les services de sécurité. Les anciens, qui sont aguerris et plus expérimentés, ne s'avisent jamais à se faire tuer dans des opérations de ce genre. Ils ont besoin de chair à canon. Des jeunes non fichés, fraîchement recrutés, après avoir été bien endoctrinés à l'idée de mourir pour aller au Paradis. C'est cette pensée qu'il faudra combattre et pour y arriver l'implication de tous est plus que vitale dans la lutte… », déclare notre source. Celle-ci n'écarte pas l'idée que d'autres attentats avec des kamikazes puissent avoir lieu, et toutes les mesures nécessaires que les services de sécurité pourraient prendre ne peuvent éviter de tels scénarios. Seul le travail de renseignement et la coopération de tout le monde est à même de faire face à ces hordes criminelles.


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