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Le contre-exemple français
Le modèle éducatif du « vivre ensemble »
Publié dans El Watan le 21 - 04 - 2007

La campagne présidentielle française a permis de mettre à nu un modèle politique unique en Occident : le jacobinisme politique et culturel. Ses dangers ont été affichés par les partisans de ce mode de gouvernance. Est-ce un hasard si ses candidats se recrutent parmi les adeptes du libéralisme économique ?
Leurs contradicteurs les hommes de gauche et les écologistes ne cessent de débusquer les germes de ce centralisme à la française. Ils l'accusent à juste titre d'être porteur de division, de sectarisme et de discrimination. Autant d'ingrédients qui nourrissent l'intolérance, la violence, la guerre et… le terrorisme. Les immigrés et leurs enfants les musulmans en particulier ont compris avec amertume le message des jacobins français : « Si tu veux vivre chez moi, oublie qui tu es et devients ce que je suis. » Dans une de ses dernières interventions, l'anthropologue algérien Malek Chebel a montré son scepticisme quant à une intégration harmonieuse des musulmans dans le paysage politique français. Lors de son dernier congrès, une puissante organisation des musulmans de France a clairement exprimé son mécontentement suite à l'indifférence dont elle a été victime par les médias et les politiques. Cette indifférence ne peut être qualifiée que de « rejet de l'autre ». Si les causes de ce fléau de dimension culturelle (économique ensuite) sont connues de tous, il n'en demeure pas moins que l'unanimité est loin d'être au rendez-vous quant aux remèdes à y apporter. Que faire pour que la cohabitation soit possible entre des cultures et des religions différentes installées dans un pays donné ? Les solutions à caractère socioéconomique sont-elles suffisantes pour concrétiser cette cohabitation harmonieuse ? A l'évidence, la réponse est non. Il n'est pas dans notre intention de minimiser ce genre de solutions. Seulement, tout modèle économique découle d'une philosophie de l'éducation qui, à son tour, conditionne le type de rapports entre les citoyens. Incontournable référence historique des politiques français — Jean Jaurès disait : « Le capitalisme est porteur de guerres comme l'orage est porteur de pluie. » Quand la vision égoïste du « tout- capitaliste » baigne les rouages d'un Etat centralisateur, cela veut dire que l'éducation scolaire — et accessoirement familiale — est formatée selon cette optique. L'école fournira les bataillons de militants au jacobinisme culturel et reproduira les réflexes sectaires à travers les contenus des programmes scolaires — ceux d'histoire plus spécialement.
L'éducation pour la paix
Les tragédies subies par les peuples tout au long du XXe siècle ont amené certains pays — sous l'impulsion de l'Unesco — à adopter le concept d'éducation pour la paix. A titre d'exemple, dès les années 1960/1970, le Japon et la Finlande ont initié des programmes scolaires totalement dédiés à la compréhension internationale. Dans la pratique de la classe, les élèves sont sensibilisés tout au long de leur scolarité à la nécessité de respecter l'autre et de donner une importance accrue à la vie humaine. L'enseignant a pour mission de les convaincre — exemples concrets à l'appui — que la paix est le bien suprême sur terre. Au moyen d'analyses scientifiques adaptées au niveau de ses élèves, il traitera les causes des conflits, des guerres, de la famine, de la pauvreté et de tous les fléaux qui guettent l'humanité. Pour ce faire, la méthode est importante. Quand elle est expositive, en complément de l'enseignement magistral où seule la parole du maître sert de carburant à la motivation, l'éducation pour la paix n'a aucun impact. A ce niveau, pour qu'elle soit durable et pénétrante, l'éducation doit utiliser des activités qui suscitent le questionnement, l'action et la pratique. L'éducation durable, qui comporte l'enseignement pour la paix, placera en bonne place, dans ses programmes, l'étude approfondie des problèmes rencontrés par les pays pauvres, ceux dominés par les puissants du monde ou par les dictateurs. Les moyens didactiques existent et ils permettent d'installer dans les esprits et les cœurs des enfants et des adolescents les saines habitudes du « vivre ensemble ». Nous citerons les plus usités par les pédagogues novateurs épris de paix : le jumelage et la correspondance interscolaires d'un pays à un autre, les documentaires retraçant l'histoire et les traditions de tel ou tel pays, les visites virtuelles à travers le Net, l'étude des Conventions Internationales, etc. Ce sont là quelques pistes d'activités pratiques à même de conscientiser les élèves autour du concept de paix et de coexistence pacifique. A commencer par son voisin de palier ou de quartier. Dans sa philosophie, l'éducation pour la paix est tournée vers l'humanisme du « vivre ensemble ». Il n'y aura plus de place dans les programmes au chauvinisme nationaliste, racial, linguistique ou religieux. Toutes les cultures se valent d'être respectées dans ce qu'elles véhiculent d'humain et de pacifisme. Un tel modèle éducatif met au cœur du processus d'apprentissage, les valeurs fondatrices de la paix internationale et de la compréhension entre les peuples. La réconciliation devient une valeur universelle lorsqu'elle engage des peuples, des Etats guidés par l'esprit constructif, et dont les regards scrutent l'avenir. Celui d'une humanité porteuse des terribles drames qui l'ont ensanglantée mais qui rêve d'une ère de solidarité, d'entraide et de paix. Si en amont, les éducateurs sèment les graines d'un monde meilleur, il n'en demeure pas moins qu'en aval il y a urgence à déblayer le terrain. Bien des espaces sombres continuent à hanter les mémoires collectives un peu partout dans la planète. Il faut les éclairer, les sécuriser émotionnellement et politiquement. Il est indispensable de guérir les blessures de l'identité occasionnées par les guerres et les dominations coloniales afin de faciliter la cohabitation pacifique et harmonieuse entre individus d'origines culturelles différentes. L'exemple à suivre est celui de ces enseignants d'histoire originaires de France et d'Allemagne. En avril 2005, l'idée lumineuse a germé dans leur esprit pour collaborer ensemble à l'élaboration d'un manuel d'histoire commun. Il traite des trois conflits (1870 et les deux dernières guerres mondiales) qui ont envenimé les relations entre les deux peuples. C'est le plus beau cadeau à offrir au regroupement politique des pays européens. Qu'est-ce qui empêcherait les pays qui ont connu des conflits de ce genre d'emboîter le pas à ces éducateurs humanistes ? L'école reste l'espace unique en son genre. Elle peut favoriser la réconciliation entre les peuples en supprimant les racines du chauvinisme. Le chauvinisme nationaliste se retrouve toujours en décalage avec la vérité historique. Il entretient la guerre des mémoires et défavorise les tentatives de réconciliation. Les programmes scolaires sont un outil efficace qui assure la transmission mémorielle. Ainsi se pacifient les mémoires et se referment les plaies des déchirements subis par les parties en conflit. Au change, ce sont les peuples qui gagneront en paix et en coopération fructueuse. A la clé, seront désarmés les extrémistes de tous bords. Ceux qui allument les mèches de ces bombes à retardement que sont la discrimination sous toutes ses formes et le rejet de l'autre.


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