Dar El Hamra (la Maison rouge), dont les travaux de restauration ont duré près de quatre années, vient d'être achevée à 98%. Ce palais, qui reprend les couleurs du passé, est affecté depuis le mois dernier (5 mars 2007) au ministère de la Culture, par la wilaya. Situé à la rue Mohamed Bouras, près de la mosquée Ali Betchin (en cours de restauration, elle aussi), ce monument historique abritera, désormais le Centre national de recherches archéologiques, issu de la restructuration de l'ex-ANA (Agence nationale d'archéologie). Pour l'histoire, cette demeure, construite aux environs du XVIe siècle et connue sous le nom de Mami Arnaute, fut transformée par le dey Hussein (1818-1830) en habitation familiale durant le temps où celui-ci était hûdjat al khayl (ministre des haras et des domaines) du dey Ben-Ahmed. Après la capitulation du dey Hussein le 9 juillet 1830, l'édifice lui a servi de refuge avec sa famille et son protocole et ce, jusqu'à son départ définitif vers Livourne (Italie). A l'époque coloniale, ce somptueux palais royal connut deux mutilations pour agrandir la route. L'édifice se dresse sur cinq niveaux pourvus d'un sous-sol constitué de geôles destinées aux esclaves et d'une galerie souterraine qui menait vers la citadelle (dar Es Soultane) et de nombreuses pièces. Ce joyau architectural présente un intérieur bordé de corridors formant le grand patio (ouast eddar), qu'embellissent des colonnes de marbre semi-torsadées, parées de balustrades au niveau de chaque étage et de décors enjolivant les murs revêtus de carreaux de delft. Les chambres se caractérisent par des voussures et des caissons sculptés enluminés de dorure.