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Les filles battent les garçons à plate couture
Leurs résultats scolaires ne cessent de s'améliorer
Publié dans El Watan le 03 - 07 - 2007

Les spécialistes sont unanimes : les filles sont meilleures élèves et meilleures étudiantes même si elles sont rattrapées en fin de course, c'est-à-dire vers la troisième ou quatrième années après le bac.
Elles sont encore gratifiées du titre de « studieuses » qui révisent mieux. Si la remarque reste discutable, les filles, soutiennent les mauvaises langues, tireraient leur « avantage » du fait qu'elles ne sortent que rarement de la maison. Mais cette thèse ne tient pas, dans la mesure où même si leur mobilité est réduite, les filles sont souvent contraintes d'assurer d'innombrables tâches ménagères. Une contrainte que ne connaissent pas les garçons. En face, effectivement, les garçons vont plus aux matchs, déambulent le plus clair de leur temps dans le quartier ou rester pendant des heures dans les cybercafés. S'ils sont issus de parents aisés, ils sont dès la prime enfance scotchés aux jeux vidéo (play-station, jeux sur PC...). Si ces mêmes garçons sont moins nantis, là il faut préciser que ces derniers constituent l'écrasante majorité de cette tranche d'âge, ils ont tendance à quêter un statut social propre à eux... qui ne soit pas tributaire d'un diplôme. A leur sujet, Khaled Keddad, psychologue clinicien au secteur sanitaire de Sidi M'hamed (Alger), déclare : « Souvent, le garçon ne voit pas l'utilité des études, car il constate que ceux qui ont étudié ne trouvent pas de travail automatiquement. C'est la raison pour laquelle il se met tôt à la recherche d'un travail (business). Maintenant, les enfants envahissent les rues pour vendre des cigarettes et investir les marchés pour proposer moult produits et peut-être avec le temps leurs bras pour porter les couffins. Le prolongement de cette situation a eu pour conséquence la déscolarisation annuelle de 400 000 enfants. » Et pour la fille ? « C'est le contraire. Elle, qui est marginalisée, étouffée au milieu des quatre murs de la maison, constate que l'évolution de sa condition sociale est en relation étroite avec sa scolarisation », relève le psychologue. M. Keddad recourt aussi au concept de la « culpabilité parentale » qui demeure, selon le spécialiste, un « gage » non négligeable à l'émancipation de la fille scolarisée. Il s'explique : « Lors des deux dernières décennies, il nous a été donné de constater un intérêt croissant envers les filles, au détriment des garçons. Cet intérêt s'est focalisé essentiellement autour de la protection de la fille contre les risques et dangers sociaux (enlèvement, harcèlement, agression sexuelle, divorce...). Autrement dit, le fait de conduire et d'accompagner sa fille dans ses études, c'est une façon de gérer inconsciemment le sentiment de culpabilité parentale envers la fille qui est devenue une source d'inquiétude et souci prolongé dans le temps subi par les parents. » Cela étant, d'autres voix militent pour remettre « les pendules à l'heure », faire en sorte que l'écart filles-garçons s'amenuise. « Le succès ne doit pas avoir de sexe. Il faut donner la chance à tous nos enfants, filles et garçons ! », tranche-t-on.
L'Algérie et le Canada dans le même sac
Une enseignante universitaire qui a requis l'anonymat se dit « désolée » qu'un certain courant de la société tend à positiver « excessivement » le succès scolaire de la fille, sans que ce même courant fasse d'effort, selon elle, pour « remettre » le garçon sur le « droit chemin ». « C'est bien que la fille réussisse dans ses études, mais nous devons aussi travailler dans le sens où tout le monde soit gagnant », dit-elle en rappelant l'expérience canadienne dans ce domaine. Grand pays nord-américain, membre du club des 8 pays les plus riches de la planète, le pays de l'érable, où l'éducation n'est pas un vain mot, reste toutefois confronté à la « regrettable » réalité qui fait que l'écart filles-garçons ne cesse dangereusement de croître. « Papas et enseignants devront se brasser la cage s'ils veulent que les garçons québécois réussissent mieux à l'école », avait titré Le Devoir du 14 octobre 1999. Le grand quotidien montréalais avait repris ainsi de larges extraits des recommandations d'un rapport émis par le Conseil supérieur québécois de l'éducation. Dans son avis d'une centaine de pages, le conseil avait constaté l'importance de l'écart, cerné les facteurs à son origine et proposé cinq pistes de solution. « Il faut commencer le travail dès le primaire, car c'est la base », avait indiqué la présidente du CSE, Céline Saint-Pierre, ex-ministre de l'Education nationale de la province du Québec. Selon elle, même si l'écart entre les sexes n'était ni récent ni particulier au Québec, il fallait agir rapidement, préconisant d'attaquer d'abord les rôles sociaux inculqués aux enfants par les parents. En 1997-1998, 41,3% des garçons québécois quittaient le secondaire avant la fin de leur diplôme, contre 26% des filles. A l'instar du Canada, il serait utile aussi de situer l'Algérie par rapport à un pays de l'hémisphère Sud, le Cameroun en l'occurrence. Ce pays d'Afrique, loin d'ailleurs d'être classé parmi les Etats pauvres du continent, accuse néanmoins une carence chronique en matière de scolarisation des filles. Un rapport de Equal Rights and Opportunity Forum (Erof), une ONG basée à Yaoundé, publié en 2005, indiquait que sur 1,7 million d'enfants n'ayant pas accès à l'enseignement primaire, 1,3 million étaient des filles. Le rapport ajoute que, pendant la même année, plus de la moitié des filles de 6 à 11 ans n'étaient pas scolarisées au Cameroun. Selon Merline Mbang, chargée des programmes à Erof, les mentalités et l'organisation traditionnelle des sociétés pèsent lourd et le Cameroun doit tenter d'inverser au plus vite ces conceptions dépassées qui veulent toujours maintenir la fille au foyer. Par ailleurs, les femmes elles-mêmes considèrent encore que l'éducation des filles n'est pas vraiment nécessaire, explique-t-elle. Mais quand une adolescente est ou a été enceinte (c'est le cas de la moitié des jeunes filles âgées de 15 ans), la question de l'école est souvent définitivement réglée. Considérée dès lors comme une adulte, la jeune épouse, mère, n'a plus le temps d'apprendre. Plus jeune déjà, on l'avait « préparée » à son métier de femme, en la chargeant d'assister sa propre mère dans toutes ses tâches domestiques, ajoute Mbang. « J'ai 71 élèves dans ma classe, parmi lesquels seulement 18 filles », a confié un enseignant du cours moyen première année, à l'école publique du centre à Garoua, dans le nord du Cameroun. Les régions les plus reculées d'Algérie connaissent heureusement de bien meilleures performances.


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