La vie de la cité est rythmée par la préparation tous azimuts du renouvellement des assemblées élues communales et de wilaya. Tous les partis s'investissent à fond dans la perspective électorale, mais non sans appréhender la nouvelle donne introduite par le taux d'abstention lors des législatives du 17 mai dernier, jamais égalé depuis l'Indépendance. Si rien ne filtre encore sur ce qui se trame autour des élections, les manœuvres et autres jeux de coulisses font rage dans les différents QG des partis politiques, eu égard à l'enjeu que préfigure la confection des candidatures. L'heure est à la quête des candidats les plus crédibles et les plus intègres, à même de conduire leurs partis respectifs à tirer leur épingle du jeu dans la compétition électorale. L'étape de la décantation, que doivent faire les commissions de candidature pour fixer leurs choix définitifs sur les candidats potentiels, est déterminante pour les résultats du scrutin. C'est dire que la prudence est de mise pour ne pas éveiller l'instinct contestataire des recalés, comme ce fut le cas, pratiquement, pour l'ensemble des partis lors des élections de la précédente assemblée populaire nationale. Les bribes d'informations, recueillies ici et là, laissent suggérer que la mouhadha du FLN entend entrer dans la compétition avec du sang neuf. Certains militants et élus lui prêtent d'ailleurs l'intention de vouloir assainir les candidatures sur des bases régionalistes. Le président sortant de l'APW, qui a été écarté des sénatoriales, n'est pas partant dans la course. Beaucoup de ses collègues, et néanmoins vieux routiers de l'assemblée, ne se font pas d'illusions quant à leur candidature. Des prétendants à la candidature ont même cru bon d'engager « une large concertation avec les lobbies locaux pour mettre en garde contre les dangers que fait encourir cette démarche au parti. Un FLN qui risque de s'enliser dans une situation qui profitera, à l'évidence, à d'autres formations ». Il faut dire aussi que ces élections interviennent dans un contexte où le citoyen manifeste trop peu d'intérêt à la politique locale, pour avoir vu ses attentes reléguées au dernier plan des préoccupations des élus qu'il a portés au sein des assemblées communales. Ces derniers, et les exemples sont légion, ont « omis » de se consacrer à la gestion des affaires de la collectivité et d'être au service du citoyen. Dans beaucoup de communes, les élus se sont confinés dans une logique de lutte partisane pour le moins préjudiciable aux intérêts du citoyen. Aussi, l'électeur potentiel manifeste-t-il de la méfiance à l'égard des élus, dont beaucoup ont affaire à la justice. Les appréhensions sont réelles, même si la justice n'a pas encore tranché dans nombre de cas. La wilaya de Annaba, pour rappel, compte 12 communes ; il y en a certaines qui sont dans le dénuement total et donnent l'image de communes sinistrées. Il n' y fait pas bon vivre et le chômage bat son plein. El Bouni compte parmi les plus grandes communes du pays et se heurte à une contrainte de taille, celle d'accueillir sur son sol, la quasi-majorité des sites d'habitations précaires, qui ont proliféré au gré de la politique de lutte contre les baraques, lesquelles ceinturaient, dans les années 1980, la ville de Annaba. Les communes comme Tréat ou encore Cheurfa et El Eulma sont là pour rappeler, à qui de droit, que Annaba n'est pas que le Cours de la Révolution. Le monde rural et ses multiples contraintes en est l'autre facette.
