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Faouzi Lamdaoui (Secrétaire national à l'égalité, chargé du partenariat, de la diversité de la promotion sociale au parti socialiste)
La droite perdue avec son ADN
Publié dans El Watan le 15 - 10 - 2007

Faouzi Lamdaoui s'insurge contre la dérive droitière du gouvernement de François Fillon. Le secrétaire national à l'égalité, chargé du partenariat, de la diversité et de la Promotion sociale au parti socialiste revient sur le fameux amendement sur l'ADN et sur la politique « absurde et irréaliste » prônée par Brice Hortefeux, le ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale.
Le Sénat vient de voter le projet de loi, en incluant les tests ADN, même s'il a dilué le texte original. Quelle est votre position ?
Certes, le Sénat a adopté une version édulcorée de l'amendement relatif aux tests ADN, avec le passage par un juge pour son autorisation, mais cela reste une honte pour ce gouvernement. Fillon et Sarkozy utilisent les députés extrémistes comme Thierry Mariani pour faire passer des textes déshonorants. Symboliquement, c'est très grave. Le gouvernement est en train de brader notre héritage républicain, en foulant aux pieds notre conception de la famille et de la dignité de la personne. L'utilisation d'outils biologiques comme l'ADN pour ficher les étrangers est très inquiétante et nous ramène à des périodes sombres de l'histoire. En creux, on voit bien que tout étranger est suspecté de vouloir envahir le pays. Au fond, ce que ce texte sur le regroupement familial suggère avec cette histoire d'ADN, c'est que le métissage et l'immigration seraient de grands dangers. Lorsque François Fillon parle de « détail », il utilise le même jargon et les mêmes symboles que l'extrême droite. Cette dérive est doublement condamnable.
Le ministre de l'Immigration, de l'Intégration et de l'Identité nationale veut 25 000 reconduites à la frontière. Pensez-vous que cela est possible et qu'on peut quantifier ainsi les expulsions ?
C'est impossible, d'ailleurs Hortefeux n'y arrivera pas ! C'est une politique de chiffres, absurde, méprisante à l'égard des candidats à l'immigration et déconnectée des besoins de la France. C'est une politique qui a des conséquences graves et risque de provoquer des drames comme l'accident du petit Ivan ou de la jeune sans-papiers chinoise, défenestrés en tentant d'échapper à un contrôle de police. Au lieu de faire la chasse aux immigrés, Sarkozy devrait plutôt s'occuper des délits d'initiés chez EADS et autres comportements préjudiciables pour la France…
Que pensez-vous justement du lien entre immigration et identité nationale ?
Dans l'esprit de ses créateurs, le rapprochement entre immigration et identité nationale s'inscrit dans la trame de la politique initiée par Sarkozy, stigmatisant l'immigration et dans la tradition d'un nationalisme fondé sur la méfiance et l'hostilité aux étrangers dont le seul tort est de vouloir mener une vie familiale dans notre pays et conformément à nos propres lois. L'immigration est systématiquement présentée comme une menace pour l'identité française, alors que tout le monde sait que l'immigration a construit la France et contribue à en faire un pays exceptionnel. De nombreuses voix s'élèvent contre cette politique inquiétante, et pas seulement à gauche, comme en témoignent les protestations de Dominique de Villepin, d'Edouard Balladur ou encore de François Bayrou. Quant aux ministres comme Bernard Kouchner ou Martin Hirsch, Rachida Dati, je ne comprends pas comment ils peuvent avaler de telles couleuvres. Compte tenu des valeurs humanistes qu'ils affichent, leur silence s'apparente à une compromission. La droite a peut-être gagné les élections, mais avec des mesures aussi anti-républicaines et inhumaines, elle est en train de perdre son âme.
Les gouvernements précédents ont voté plusieurs lois sur l'immigration, toujours plus répressives. Quel est, selon vous, le meilleur moyen pour gérer l'immigration ?
Sarkozy est incapable de régler les problèmes des Français, donc il a besoin d'aller chercher des boucs émissaires. Ce n'est pas nouveau, il en est à son quatrième texte sur l'immigration en quelques années seulement : c'est une hyperactivité législative qui contraste avec son mauvais bilan de ministre de l'Intérieur. Pour notre part, au PS, nous sommes partisans d'une politique humaine mais réaliste. L'immigration ne peut être appréciée que comme une conséquence des inégalités entre le Nord et le Sud et ne peut être traitée que dans le cadre d'une politique de co-développement sincère et surtout active. Nous devons également regarder, avec la bienveillance qui s'impose, la situation des étrangers présents sur le territoire national depuis de nombreuses années. Et ce, en tenant compte de la situation de chacun et dans le respect de la dignité de femmes et d'hommes qui se trouvent déjà fragilisés par la précarisation de leur condition. Contrairement à la droite, nous sommes partisans du respect des trois voies d'immigration : asile, travail et famille. Dès notre retour aux affaires, nous comptons bien revenir sur les mesures injustes et humiliantes mises en place par Sarkozy. Pour le PS, la France doit, avant tout, rester fidèle à ses idéaux humanistes et organiser l'immigration dans le cadre de la solidarité. Des voix s'élèvent à juste titre dans tout le continent africain pour dénoncer la politique d'immigration de la France de plus en plus répressive. Cela nous met dans une position intenable à l'égard de nos partenaires. Je rejoins les propos du président Wade et d'Alpha Oumar Konaré qui considèrent que ces tests sont inconcevables et inacceptables sur les plans éthique, moral et culturel. Ma crainte aujourd'hui concerne le principe de réciprocité que pourraient mettre en place nos partenaires du Sud. Bien que leur réaction serait légitime, nous nous retrouverons dans une situation inextricable. C'est dire si l'actuel gouvernement n'a pas mesuré les conséquences de ses décisions.


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