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Un mythe qui résiste au temps
Publié dans El Watan le 01 - 11 - 2007


Au milieu des années cinquante, le cinéaste autrichien Ernst Marischka (1897-1963) triomphait avec une trilogie consacrée à une héroïne au romantisme échevelé : Sissi. Pour incarner ce personnage, Ernst Marischka avait choisi une jeune comédienne, Romy Schneider, dont le nom se confondra avec ce rôle tout au long de sa carrière tant elle avait su donner à Sissi un caractère romantique assez éloigné du modèle réel. Elisabeth de Wittelsbach (1837-1908), impératrice d'Autriche, reine de Hongrie, n'était pas dans sa vie réelle l'héroïne roman photo qu'avait représenté Ernst Marischka dans Sissi (1955), Sissi impératrice (1956) et Sissi face à son destin (1957). Dans sa série Secrets d'histoire, diffusée sur France 2, Stéphane Bern a reconstitué les temps forts de l'existence de cette souveraine qui avait été en avance sur son temps en se comportant comme un acteur influent de la vie publique européenne. Femme de tempérament, Sissi avait marqué son indépendance par rapport à l'étiquette et au protocole de la cour impériale, ce qui lui avait valu d'être en conflit avec sa belle-mère l'archiduchesse Sophie d'Autriche, mère de l'empereur François Joseph. Celui-ci avait décidé d'épouser Sissi, encore adolescente, la préférant à sa sœur Hélène, son autre cousine, avec laquelle il était fiancé. Cela n'empêchera pas Sissi de tenir tête à son époux et à lui faire comprendre qu'elle entendait vivre sa vie. Sophie d'Autriche la jugeait en cela égoïste car une épouse d'un tel rang ne pouvait pas avoir d'ambition personnelle. C'était d'ailleurs le lot des princesses, comme elle, que d'accepter cet effacement car il était impensable de faire de l'ombre au souverain régnant. Sissi affichait sa passion pour le sport et plus particulièrement pour l'équitation, ce qui dénotait avec les habitudes de son époque mais elle était encouragée aussi en cela par la passivité de l'empereur François Joseph qui ne pouvait rien refuser à Sissi au risque même de déplaire à sa mère. Sissi, qui disposait d'une partie de la fortune personnelle de l'empereur, se montrait très dépensière mais dans le même temps soucieuse de ses propres intérêts puisqu'elle s'était appropriée l'argent de François Joseph au grand dépit de sa belle-mère qui contestait le train de vie de Sissi trop occupée par ses activités mondaines et sportives pour se consacrer totalement à ses enfants. Sissi était-elle une mère indigne ? En fait, jamais elle ne voulut être déchargée de leur garde bien que sa belle-mère ait tout fait pour les lui soustraire. Ces relations tendues expliquent en partie que Sissi ait voulu avoir le dernier mot contre sa belle-mère. Couette, sportive, elle avait le souci d'entretenir son apparence physique et pour cela elle en était venue à ne pas s'alimenter, basculant du coup dans l'anorexie et le recours à la cocaïne pour ne pas fléchir. Ces nombreuses années de tension avaient miné le moral de l'impératrice qui, parvenue à la maturité, n'était plus que l'ombre d'elle-même. Dans Secrets d'histoire, Stéphane Bern a approfondi ces dernières années de la vie de Sissi qui furent marquées par l'amertume et une volonté d'isolement qui la conduisent à multiplier des voyages en Europe qui ressemblaient à des fuites. Le malheur et la mort rodaient autour de Sissi qui avait perdu successivement de nombreux membres de sa famille dans ses circonstances tragiques. Sissi n'imaginait pas, en se rendant à Genève, qu'à son tour elle avait rendez-vous avec la mort. En dépit des précautions dont elle s'était entourée pour préserver son anonymat, elle avait attiré l'attention d'un anarchiste italien, Luigi Luccheni, qui avait décidé d'assassiner une personnalité représentant la noblesse. Le 10 septembre 1908, Luccheni poignarde au cœur l'impératrice à sa sortie de l'hôtel Beau rivage où elle était descendue. Ernst Marischka, avec ses films, a beaucoup fait pour le retentissement populaire du personnage d'Elisabeth de Wittelsbach qu'il introduit dans la légende par la porte magnifiée du cinéma. Avant lui, Jean Cocteau avec L'aigle à deux têtes (1948) et Jean Delannoy avec Le secret de Mayerling (1949) avaient effleuré ce personnage contemporain d'abord par sa modernité. Sissi constitue encore pour le cinéma une source d'inspiration comme en témoigne le récent film de Jean-Pierre Verhaeghe considéré comme le plus proche de la vérité historique du personnage de Sissi. Un mythe qui résiste au temps.

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