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Parution. Les gêoles d'Alger de Benchicou
Dans « un tombeau grillage »
Publié dans El Watan le 08 - 11 - 2007

« Ils veulent te détruire. Mais ici, avec nous, ouallah il ne t'arrivera rien. Compte sur nous. »
C'est le serment d'un jeune détenu de la prison d'El Harrach (est d'Alger) fait à Mohamed Benchicou, journaliste condamné à deux ans de prison qu'il a purgés entre 2004 et 2006. Par respect à son statut, on l'appelait « Ami Moh ». « Mes codétenus, même les plus illettrés d'entre eux, se sentaient redevables, envers le journaliste que j'étais, d'une gratitude et d'une considération que je n'ai jamais pensé nourrir auprès de si modestes gens... », écrit le journaliste dans Les geôles d'Alger, le combat du journaliste qui trempa sa plume dans la plaie, paru aux éditions Inas-Diffusion à Alger. Le journaliste écrivait beaucoup en prison : des poèmes, des notes sur la vie carcérale... Mais comment faire sortir les textes de prison ? Règle à El Harrach : rien ne doit parvenir au détenu sans l'accord de l'administration, rien ne doit sortir sans une censure préalable. « Mon courrier ne m'est jamais parvenu (...). Les pénitenciers, en Algérie, servent aussi de succursales à la police politique », rapporte Benchicou. Il y a aussi l'histoire d'Ahmed qui, pressé par la misère, a choisi ce métier. « Le gouvernement algérien, régent des grandes injustices, a sans cesse besoin de bras pour porter ses matraques contre cette population désobéissante… », appuie le journaliste. Il évoque le cas de Mohamed Aloui, directeur général d'El Khalifa Bank, « un bouc émissaire » mort en prison en mars 2006 « comme une feuille jaunie par le froid ». « La justice algérienne, jalouse de son inhumanité, n'accorde jamais de liberté provisoire pour raison de maladie grave. Même à l'article de la mort, un détenu se doit d'aller au bout de sa peine », constate le journaliste. Il a côtoyé beaucoup de cadres de banque qui, selon lui, ont payé pour les barons de l'import-export, « des prête-noms pour les puissants du régime ». Dechim et Moufki sont, eux, des hommes d'affaires. Pourquoi ont-ils été emprisonnés ? « Une imprudente sympathie pour le candidat Ali Benflis, adversaire déclaré de Bouteflika à l'élection présidentielle de 2004 », précise l'auteur. Dechim a été placé derrière les barreaux avec son fils, « un adolescent encore imberbe ». El Hadj, un promoteur immobilier proche de Mohamed Bouricha, ex-wali de Blida (poursuivi pour corruption, resté en liberté), n'a pas laissé bonne impression en cellule. « Richissime et influent personnage, il était sûr de ne pas s'éterniser en prison (...). Sur son portable, le soir, l'appelaient d'éminentes personnalités, dont un général très puissant (...). El Hadj sortit de prison, un soir d'été 2005, complètement innocenté », écrit Benchicou qui prend le soin de souligner que les faits rapportés dans l'ouvrage sont authentiques qui raconte aussi la dure vie carcérale dans « un tombeau grillagé » : des matelas sales et grouillants de puces, des odeurs putrides, de l'eau rare, de la nourriture froide... Choses que les nombreuses délégations de la Croix-Rouge internationale (CICR), qui ont visité l'Algérie, n'ont pas vu ! Selon lui, chaque année, une centaine de détenus meurent de maladies diverses. « De ces adolescents encore imberbes qui quittent la prison dans un linceul, on ne parle jamais. Ils sont les victimes inavouables des dépravations que l'insoutenable promiscuité a produites à son tour : l'homosexualité et la toxicomanie », relève-t-il. Officiellement, les mineurs et les adultes ne sont pas « mélangés » dans les pénitenciers où un détenu sur deux à moins de 25 ans. « Sur les 126 prisons qui font la fierté du pouvoir algérien, 92 n'ont pas d'intendance médicale », constate-t-il. La surcharge dans les cellules est due, selon lui, au recours abusif au « mandat de dépôt ». « Certains détenus, et j'en ai rencontrés, attendent leurs procès depuis cinq ans (...). Le mandant de dépôt n'est valide pourtant que quatre mois, mais les juges zélés et arrogants vont jusqu'à le renouveler une dizaine de fois ! », note-t-il. Selon lui, la pratique du bakchich est courante dans les couloirs de la justice. Il en cite plusieurs exemples. A ses yeux, cette justice protège les copains et châtie les opposants. « J'ai vu de près à quoi ressemble une justice asservie aux dirigeants. Elle est moche et sans honneur », note-t-il. Parallèlement au récit sur l'univers d'El Harrach, Mohamed Benchicou explique dans le détail les conditions de son emprisonnement et de la fermeture du journal Le Matin après la parution du livre Bouteflika, une imposture algérienne. « Le livre que le Président ne m'a jamais pardonné », écrit-il. « Je ne regrette rien », souligne-t-il. Gilles Perrault, écrivain et auteur de Notre ami le roi et Le garçon aux yeux gris, note en préface : « … Mohamed Benchicou avait été incarcéré avec en tête l'exhortation du poète Nazim Hikmet, autre détenu politique célèbre : ‘‘L'important, c'est de ne pas se rendre”. » Un livre interdit au Salon international du livre. Cela a permis au moins de prouver que cette manifestation est désormais marquée par une censure officielle. Une censure qui s'est banalisée...

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