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Oued Smar, la misère à l'ombre d'une zone industrielle
Publié dans El Watan le 23 - 12 - 2007

Haï Saliba 2, ancienne base de la Sempac, bloqué entre une gare de la SNTF et la tentaculaire zone industrielle de Oued Smar (est d'Alger), semble avoir retrouvé une certaine quiétude après les festivités de l'Aïd El Adha.
Ici vivent 105 familles. Les plus anciennes sont celles des travailleurs de cette entreprise qui y habitent depuis 16 ans. L'APC a ramené ensuite des familles sinistrées suites aux tremblements de terre. Il y a aussi les « indus occupants » qui espèrent avoir un logement. Sofiane Khattab, 31 ans, marié, deux enfants à charge, nous apostrophe. Il a un emploi, mais vivre dans cet endroit le plonge dans un malaise : « Comment peut-on être bien en vivant sous le ternit ? On souffre autant en hiver qu'en été. Les paraboles sont notre unique moyen d'évasion. Tout le monde attend un toit. Dans notre vie, il n'y a rien de spécial à raconter. Tu te lèves le matin pour aller travailler et tu retournes le soir pour dormir et voir le train passer. Les autorités connaissent notre situation. Il paraît que deux propriétaires revendiquent l'assiette foncière qui reste en litige. » Heureusement que la majorité travaille. Ishak, 17 ans, stagiaire en mécanique, a soif de vivre pleinement mais se sent enfermé dans sa misère. « C'est la routine, quand il y a un match on va jouer ou on s'entraîne à l'OC Beaulieu. » Il habite, pour employer ses propres termes, « dans d'autres baraques de Oued Smar. Notre nom est sorti dans la liste des bénéficiaires de logements mais nous attendons toujours... Je rêve d'aller jouer au football en Europe et devenir une vedette internationale ». Cependant, il « déconseille aux jeunes d'aller sur les traces des harraga, happés par le mirage du Nord où personne ne les attend, ceux qui ont tenté l'aventure n'ont pas échappé à la mort et ceux qui ont réussi ont été refoulés ». Nous l'interrogeons : pourquoi partent-ils ? « Ils haïssent le pays, ils n'ont rien, ni travail ni espoir de changement. S'ils avaient les moyens de s'émanciper ou de s'épanouir, pourquoi ils le feraient ? Mais ce n'est pas une solution à moins de partir avec des papiers en règle. » Un autre jeune va au bout de sa pensée : « Les jeunes sont totalement marginalisés. A 22 ans, ils sont hittistes et s'adossent aux murs. Ils sont généralement sans emploi ni revenu fixe. » Pour oublier le quotidien, Ishak supporte le MCA : « Je vais voir ses matches lors des grandes confrontations, la dernière a été le duel sportif MCA-USMA au stade du 5 Juillet. Quel bonheur de voir les buts de Badji et Younès. » Les habitants reconnaissent que des fléaux sociaux ont fait leur apparition. Dans les quartiers populaires et surtout dans les bidonvilles, « 75% des jeunes Algériens consomment de la drogue (zatla). La promiscuité et les soucis au sein des familles les poussent tout droit vers ce chemin. La zatla et les comprimés se trouvent plus facilement en Algérie que le pain », nous dit-on. Les jeunes des bidonvilles sont visiblement mal à l'aise dans la société et souffrent du vide. « A notre époque, à 15 ans, nous ne voyions pas la drogue de nos propres yeux. Aujourd'hui, des adolescents entre 14 et 15 ans vendent ces substances consommées par des jeunes poussés au repli, à la lassitude ou au désespoir. Si tu attends que l'APC vienne te donner un logis, tu te goures : il ne faut même pas t'y attendre même dans tes rêves. Il y a aussi le phénomène des intrus qui viennent construire une baraque et bénéficient d'un F3 alors que des dossiers dorment dans les tiroirs », précise Sofiane. Il y a une profonde crise de confiance entre la population en général et l'Etat. Boukhalfa Mustapha, marié, un enfant, attire notre attention sur le fait que ce bidonville n'a pas d'eau potable. « Les nouveaux élus (FLN, MSP) ont promis de faire ‘'rentrer'' l'eau dès janvier. Jusqu'à ce jour, il faut aller à Naftal pour se ravitailler. Il y avait une citerne mais au bout d'un certain temps, un médecin a demandé à l'enlever car elle ne répond plus aux normes d'hygiène. Après une journée de travail, on veut prendre au moins une bonne douche et quand on trouve des bidons à remplir devant la porte, on a franchement envie de leur donner des coups de pied sous l'emprise de la colère. Il y a par contre l'électricité. Chaque locataire a son propre compteur. » Il y a aussi le problème de transport : « Un enfant de 6 ans peut-il prendre seul le train ? Et s'il glisse ? Les parents ne peuvent pas s'en occuper continuellement », ajoute-t-il. Pour arriver au travail, certains sortent à 5h30, marchent jusqu'à Oued Smar (3 km). A Haï Saliba 2, la terre en remblai n'est pas couverte de goudron. Quand le train passe, tout vibre, y compris les convictions de cette frange de la population qui veut encore croire au miracle. Mais elle sait aussi qu'il faut plus qu'un miracle pour se voir reconnaître le droit d'avoir une vie décente.

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